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 (+18) everywhere he touches is fire (emery)

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Malachai Azadeh

Malachai Azadeh


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Occupation : les doigts qui glissent sur les feuilles trop verte, bouquets, arrangements, gosse qui parle la langue des fleurs.
Adresse : au-dessus d'la boutique, appart' aux odeurs d'encens. / chez emery.
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MessageSujet: (+18) everywhere he touches is fire (emery)   (+18) everywhere he touches is fire (emery) EmptyVen 8 Mai - 22:55


« I recognized you instantly. All of our lives flashed through my mind in a split second. I felt a pull so strongly towards you that I almost couldn't stop it. »
iJpxlHq.gifPutain. Putain de brasier, putain de vie, putain de merde. Putain de sang qui coule, explose, tâche le visage de bordeaux et de pourpre. Putain de douleur, putain de plaies, putain. Jure, le gosse, parce que ça brûle, parce que ça fait mal, parce que ça te rappelle la mort, la violence, parce que ça te rappelle les coups, parce que ça te rappelle la douleur. Douleur, toujours, encore, t'en ressentais toujours, tout le temps, quand tu dormais, quand tu riais, quand tu chialais. Douleur gravée sur la gueule et dans les traits, parce que tu pouvais pas regarder en arrière, plus maintenant, mais que t'y restais attaché, tout l'temps. Phénix, oiseau rubis, or sur son passage, robe faite de flamme, sorti, créature que t'es, qui brise, soigne, joie, douleur, présage de chance souvent. La chance, ironie sordide qui te lâche un rire, malsain, encore, douloureux, toujours. T'étais resté, longtemps, dans les bras trop fort, t'avais regardé le visage trop parfait, t'avais caressé la mâchoire, la joue, le torse, t'avais trouvé des repères dans des bras que tu connaissais pas. Six jours, entier, parce que t'as abandonné, ton appartement, que t'avais pas la force, que t'allais bosser avec la main de l'autre, parce que t'avais mal, que t'avais pas la force, que t'avais la gorge qui piquait, que t'avais pas envie d'être seul, qu'il était la seule personne qui te rassurait, que t'avais pas peur et que ça faisait putain de longtemps. 

Pourtant, t'étais seul, parce que t'étais pas rentré la veille, un message vague, parce que t'as dit que ça allait pas, que tu voulais pas le blessé, parce que tu te perdais dans des explications vaseuses, parce que t'avais l'corps en feu et la mort dans un coin d'la tête, que t'avais perdu l'esprit, le contrôle, que t'avais explosé, littéral, figuré, tu sais même plus vraiment, veut pas savoir, parce que c'était flou, que c'était pas toi, que tu t'étais réveillé, que tu t'étais parti, que t'étais rentré chez toi, parce que t'avais désinfecté les plaies, prit une douche, parce que tu puais la fumée et les regrets, que tu puais l'chien aussi et que ça te faisait marré, parce que tu t'étais fait un ami, un ennemi, tu sais pas vraiment, tu sais juste que le truc a pas voulu te bouffer et que c'était encourageant. Gosse qui fait son sac, remplit, plaid, coussin, bougies, encens, vêtements, brosse à dents. Tu savais pas pourquoi, avait envie, parce que tu voulais pas être seul et surtout pas le laisser seul, que ça te foutait en l'air de l'imaginer sans toi, que ça te bouffait l'ventre, les organes et tout l'reste. « J'arrive. » Envoie l'enfant, courses, décorations, tu te sentais comme une tortue, ta maison avec toi, prêt à faire du camping dans un endroit qui était pas chez toi.

 Clope que t'allumes, sans en avoir rien à foutre, clope que tu fumes devant la porte de l'appartement de l'autre, parce que t'attends, parce que t'as les fleurs à côtés de toi, bouquets de camélia, camaïeux de couleurs chaudes, rouge, rose, ça t'fait sourire, parce que la signification te rend fébrile, parce que tu veux lui faire plaisir, apporté d'la chaleur à la froideur de l'appartement qui t'appartient même pas. Alarme incendie et t'as un sourire, gosse incendiaire qui a même pas besoin d'un briquet, gamin aux cicatrices sanglantes, parce que tu te reposes pas, mais tu vas bien, parce que t'as juste envie d'le voir, que y a la taffe que tu craches dans l'air, rond parfait, parce que ça t'amuses. « Y a pas l'feu, rentrez chez vous. » Qu'le gamin lance quand les voisins s'agitent, parce que y a rien, y a que toi et la fenêtre ouverte à l'autre bout du couloir, toi sur le pallier avec tes sacs comme si tu déménageais, toi et ton air insondable, gamin au sourire provocant et à la gueule cassée. « Panique pas, ça va. C'est moche, mais ça va. » Qu'le gamin lance, quand y a les pas, l'odeur, la présence, quand l'gamin souris, fini sa clope, l'écrase sur son jean, sale gosse au sourire trop grand, odeur de feu qui part pas, odeur de clope sur la peau. 
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Emery Delaunay

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Occupation : médecin + un cabinet où il ne fout jamais les pieds, itinérant, à domicile, quand on l'appelle.
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MessageSujet: Re: (+18) everywhere he touches is fire (emery)   (+18) everywhere he touches is fire (emery) EmptyVen 8 Mai - 23:47


« I recognized you instantly. All of our lives flashed through my mind in a split second. I felt a pull so strongly towards you that I almost couldn't stop it. »
Deux jours, le manque dans l’estomac.
C’est con, c’est tellement con.
L’alcool qu’il porte à ses lèvres – devrait pas. S’arrête à mi-chemin, grimace. Depuis le début de la semaine, il y a presque pas toucher. Présence à ses côtés, boule d’énergie, de vie, endormi contre lui, serré contre lui, blotti contre lui, appuyé contre lui. Présence qui retenait les pensées, qui retenaient les fantômes et les démons en plein combat au fond de son esprit.
Mais il est plus là. Obligé de partir, de s’éloigner un peu. Seul encore, la nausée et la bouteille qui l’appelle fort. Il tient, tient bon. Essaie. Mais putain. Il sait qu’il tiendra pas longtemps.
Air frais qu’il se force à respirer, la bouteille qu’il referme, jette dans une poubelle sur le chemin. Marche vite, bottines qui claquent sur le sol bétonné. Retourne à sa moto, besoin de bouger, de s’éloigner de la ville. Partir ? Il sait qu’il sera incapable de quitter la ville. Il ne l’a jamais fait – et maintenant encore moins. Devant ses yeux dansent des prunelles aux teintes écarlates, une peau contre la sienne, des lèvres contre les siennes. Et des paillettes d’or, des cheveux bouclés, un rire qui éclate, des bras autour de son cou.
Il ne peut pas partir.
Ne pourra probablement plus jamais partir.
Assis sur sa moto, il inspire, se pince l’arête du nez, grimace pour lui-même.
Depuis quand la solitude lui donne l’impression de suffoquer ?
Son téléphone qui vibre, il attend une seconde de plus avant de le prendre. Même pas besoin de le déverrouiller, le nom qui s’affiche, le message. J’arrive. Où ? Quand ? Pourquoi maintenant ?
Pourtant, il ne pose aucune question, ne répond même pas. Au lieu de ça, il enfile son casque, démarre la bécane et quitte l’endroit pour revenir vers la ville. Se perd dans les rues familières, gare l’engin à sa place attitrée. Attache le casque, vérifie que tout est bien bloqué et fait le chemin connu par cœur jusqu’à son appartement.
Bruit caractéristique, voisins qui piaillent, alarme incendies. Même pas vraiment besoin de demander. Il arrive, tourne et le voit. Assis, roi de l’endroit qu’il a quitté il n’y a pas si longtemps. L’air saccagé, l’air défoncé. A la vie, à la mort. Inquiétude qui pique – il a promis de le protéger. Il a déjà échoué ?
Panique pas, ça va.
Bonne façon de le faire paniquer encore plus. Il grimace et secoue la tête, sort les mains des poches de sa veste en cuir et s’approche. « Commencez une phrase par panique pas à tendance à faire paniquer, t’es pas au courant ? » Il s’accroupit devant lui et hausse un sourcil, note les sacs, les affaires. « T’emménages ? » Il croise son regard, se perd dans les paillettes, dans les démons, dans tout ce qui a bien pu lui arriver en quelques jours, heures ? Le gamin qui s’impose, qui débarque et est déjà fait à faire sa loi. Gamin qui n’a même pas demandé, a juste fait ses sacs et se pose devant sa porte.
Et pourtant.
« Va falloir que j’te fasse une place dans le placard, alors. »
Il sourit en coin, tend un bras pour ouvrir la porte d’un coup de clé, l’autre passe autour de la taille de Malachai. « Accroche-toi. » Le soulève avec un rire amusé, chope les sacs de l’autre bras et note les fleurs, haussant un sourcil. « Tu m’as apporté des fleurs ? » Coups du destin, il en a passé du temps au milieu des feuilles et des couleurs cette semaine. Il lance les sacs plus loin dans l’appartement, attrape le bouquet et passe le seuil, claquant la porte d’un coup de talon. Posant les fleurs sur le comptoir de la cuisine avant de poser son autre cargaison juste à côté. Il le regarde, amusé, s’appuyant, une main de chaque côté de ses cuisses. Sa chaleur si proche.
Rentrer à la maison.
« Tu veux me raconter ce qu’il t’est arrivé ou tu préfères que je fasse semblant de pas voir ? » Aucune pression, ne le force jamais. Lui offre sincèrement le choix de ne pas raconter, de ne pas avoir à lui dire quoique ce soit. Parce qu’il préfère que ça vienne de lui. Lui apprendre qu’il n’est obligé de rien et qu’il a le droit de dire non. Toujours.
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Malachai Azadeh

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MessageSujet: Re: (+18) everywhere he touches is fire (emery)   (+18) everywhere he touches is fire (emery) EmptySam 9 Mai - 0:20


« I recognized you instantly. All of our lives flashed through my mind in a split second. I felt a pull so strongly towards you that I almost couldn't stop it. »
T'es resté, longtemps, attaché, l'cœur qui bat au même rythme que le sien, les regards, les sourires. Tu perdais la tête. T'avais voulu partir, un peu, faire tes valises. Tout avait dégénéré, d'un coup, et tu te retrouvais à libéré tes pouvoirs, à te voir, monstre sans cœur, prêt à cramer la ville entière si ton cœur saignait encore un peu, encore une fois, rien qu'une fois. Tu peux pas être loin de lui, tu peux plus, tu peux plus. Parce que ça te manque, parce que y a pas son touché, son odeur, que ça fait à peine deux jours, que ça te bouffe de l'intérieur. Peut-être que ça te soulage, aussi, qu'il ait pas vu, qu'il ait pas assisté à ça, à tout ce bordel. Parce que tu voulais pas le faire flipper, que t'avais même pas montrer tes pouvoirs, parce que tu voulais pas le faire flipper alors que c'était littéralement le mec qui te soignait dès que tu saignais rien qu'un peu, dès que tu mordais tes lèvres, quand tu te coupais quand tu cuisinais, quand t'avais une blessure sur la gueule quand tu te rasais. T'avais peur de le perdre alors qu'il était aussi étrange que toi, qu'il appartenait au même monde et que rien ne le ferait fuir, certainement pas.

Gamin fracassé sur l'sol, pallier que tu connais trop bien, appartement que t'as adopté, créature qui y a sûrement passé plus longtemps que le propriétaire, et ça te fait marrer doucement, c'est plus grand, plus beau, que ton chez toi. Toi c'est tout petit, trop coloré, trop miteux, et tu te sens bien avec lui, tu te sens en sécurité, tu te sens plus suffoqué. Clope, alarme incendie, rire, parce que c'est interdit, que tu t'en fous bien, que t'as besoin de décompresser un peu, parce que t'attends et que tu te balances d'avant en arrière comme un gosse qui essaie de se bercer, cherche un moyen de se calmer, parce que t'es qu'un gamin perdu. Fleurs, camélias qui explosent, tu lui diras la signification, plus tard, tu te perds pour l'instant dans tes rêveries, gosse qui hurle aux gens de pas s'inquiéter, t'es chiant, tu l'sais, ils soupirent et toi aussi, sauf que toi c'est épais, c'est de la fumée, toi tu fumes pas souvent, pas assez pour que ça t'abîme, assez pour te faire décompresser et te faire tousser. Les pas qui claquent et t'as un sourire, clope sur le jean, t'aimerais l'faire cramer pour du vrai, mais ça arrivera pas, parce que t'as pas assez de fringues pour te permettre de faire ça.

T'as ce sourire, ce sourire qui provoque, ce sourire mystère, celui que tu utilises quand tu veux faire parler, quand tu veux inquiéter, quand tu veux exister, parce que t'existes quand il te regarde, quand le loup te regarde, autrement t'es qu'un fantôme et pour le coup, ça te dérange pas, te dérange plus. « Peut-être que j'le sais. » Sourire, trop grand, reste là et observe l'autre qui s'accroupit, encore trop grand, qui observe tes affaires et t'as la tête qui se pose contre la porte, gamin qui se mord la lèvre, regard aimant, doux, tu lui donnes tout c'que t'as, ce que tu savais même pas que t'avais aussi, déborde d'amour, de bonheur, de vie et de rire, de feu, de passion, t'es l'infini et plus encore, pour lui, rien que pour lui. « Ouais, j'ai décidé de plus t'lâcher, avoue sans moi tu t'ferais chier. » T'aimerais sous-entendre plus, t'aimerais pouvoir dire plus, mais tu sais pas vraiment ce qu'il en pense, t'as pas demandé après tout. « Une grande place. J'suis là pour une durée illimitée. » Parce que t'en sais rien, parce que t'as un rire, parce que tu souris trop grand et que t'as des étincelles dans les yeux, parce que t'es putain d'heureux. La clé, le bras autour de toi, sac à patates en devenir, dernière mode. Rire que t'entends, que tu rejoins, parce que t'obéis, que tu t'accroches. Les sacs, les fleurs, les fleurs et t'as juste un sourire, acquiesce d'une moue, tu sais pas s'il apprécie.

L'corps qui atterrit sur le comptoir, avec les fleurs. « Camélia, rose et rouge. » Désigne d'un signe de tête, croque la lèvre avant d'te reprendre, moue pensive. « Rose, fierté d'un amour partager. » Caresse les pétales, doucement. « Rouge, admiration pour la personne aimée. » Tu dis, t'as appris par cœur le langage des fleurs. « J'espère juste que ça te fait pas flipper. » Tu vas trop vite, peut-être, tu sais pas. « C'est mes fleurs préférées. » Dit, un peu trop haut, gosse un peu perdu, t'aimes la rondeur, la douceur. Emery proche, trop proche, et ça ne te dérange plus, c'est naturel, c'est comme une bouffée d'air frais. Main qui glisse sur le visage du brun, doucement, réfléchis, dire, ne pas dire, tu préfères être honnête, être fixé. « J'ai perdu le contrôle. » De tes pouvoirs, gamin qui fait apparaître une flamme dans la paume de sa main, une minute, trente secondes, les veines dorées, les yeux de la même teinte, gosse éblouissant qui se met à saigner du nez dans la foulé, parce que t'es vidé, drainer, que y a les jointures qui s'ouvrent encore, doucement, que la cicatrice sur le visage suinte elle aussi, parce que la flamme disparaît et que t'essuies l'sang avec ta manche, normalement. « C'est l'effet secondaire. Quand j’utilise ça, ça se ré-ouvre. » Hausse les épaules, doucement. « Quand j'meurs, j'ai une nouvelle cicatrice. » Avoue, glisse, le dit, avoue. « J'peux pas mourir, Emery. » Sourire, presque triste, mélancolique. « J'ai essayé. » Avoue tout, balance, t'es qu'un gosse, mais t'as assez confiance. « J'sais pas c'que j'suis. Pas vraiment. Phénix, un truc comme ça.» Hausse les épaules, tu l'sais, qu'il sait que t'es pas qu'un gamin normal. Baiser que tu déposes, doucement, sur les lèvres, baiser éphémère. « Tu flippes pas, si ? » Parce que tu veux pas qu'il parte, pas comme ça, jamais.
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Emery Delaunay

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MessageSujet: Re: (+18) everywhere he touches is fire (emery)   (+18) everywhere he touches is fire (emery) EmptySam 9 Mai - 10:46


« I recognized you instantly. All of our lives flashed through my mind in a split second. I felt a pull so strongly towards you that I almost couldn't stop it. »
Evidemment qu’il le sait, qu’il en joue, qu’il sort ses phrases de petit con avec un sourire, attire l’attention. Mais à aucun moment, ça ne le dérange. A aucun moment, ça ne l’agace. Il aime juste que Kai ait envie de capter son attention, qu’il ait envie qu’il le regarde.
Il se sent désiré – et par lui, ça fait du bien.
« Je ne peux pas nier ça, en effet. » Il sourit en coin, amusé de la phrase pleine de confiance qui est tout sauf fausse. Deux jours sans lui, déjà il tournait en rond, déjà il voulait boire, déjà il voulait rouler et ne plus jamais revenir. Il ne peut pas nier qu’il s’est habitué à sa présence, à son corps contre le sien, à ses rires, ses sourires, ses regards plein de questions. Alors il sait, qu’il va le laisser rentrer, qu’il va lui faire toute la place dont il ira besoin, qu’il va le laisser décorer son appartement du sol au plafond, qu’il va le prendre dans ses bras et rentrer à la maison. Pour une durée illimitée.
Acceptation dans un sourire et Emery qui passe son bras autour de lui, attrape les sacs et les jette plus loin, prend les fleurs. Etonné d’en recevoir, pas tant que ça venant de Malachai le fleuriste. C’est même plutôt quelque chose de logique. Mais personne ne lui offre des fleurs, à part pour une mauvaise blague, rappeler le passé avec un bouquet bien placé.

Il pose les fleurs sur le comptoir, pose le gamin à côté, hausse un sourcil alors qu’il lui raconte la signification des fleurs, des couleurs. Il trouve toujours ça fascinant – à quel les humains ont souhaité donner des significations à tout. Une fleur pour une phrase, pour un sentiment. Il sourit malgré lui, parce qu’à mi-mot, sans vraiment le dire, avec ses yeux ambrés qui regardent les fleurs au lieu de son interlocuteur, il essaie de lui faire comprendre des choses. A sa façon, avec le langage des fleurs. La question passée en phrase anodine et Emery qui sourit en coin. Il secoue la tête, se penche et pose un baiser léger sur la joue tournée vers lui. Flippé ? Pas vraiment. C’est étonnant, bizarre et en soi plus flippant que le fait lui-même. Mais non. « Faudrait les mettre dans l’eau. » Pourtant, il ne bouge pas, il pose ses mains des deux côtés des cuisses sur le comptoir, demande.
Parce qu’il n’est pas aveugle, parce qu’il voit le sang, la douleur, les restes, les cicatrices. Parce qu’il voit qu’aujourd’hui, il y a des choses dans ses yeux qu’il s’était battu toute la semaine pour faire s’effacer, au moins un peu. Parce qu’il le sent comme il sent l’air autour d’eux – que quelque chose s’est passé. Et il ne force pas, le laisse décider de la réponse qu’il voudra donner. Une main sur son visage, comme s’il y cherchait le courage dont il avait besoin pour répondre. Emery qui se laisse faire, lui laisse le temps de prendre sa décision.
Perte de contrôle. Il hausse un sourcil curieux, le laisse sortir les informations à son rythme. Main qui s’enflamme, corps qui changent, les yeux qui brillent plus fort. Un peu surpris – pourtant pas tant que ça. Il les a vu, les veines dorées, il a senti la chaleur. Comme une bombe à retardement, au milieu de la nuit, enlisé dans ses cauchemars, mécanisme de défense. Il a juste confirmation que ça fait bien partie de qui il est, de ses pouvoirs. Qui ont visiblement besoin d’être plus contrôler qu’il n’y parait.
Sauf qu’alors qu’il resplendit, il saigne. Or ensanglanté qui fait se froncer les sourcils. Redressé légèrement, il attrape une serviette, l’humidifie doucement, sans vraiment bouger, revient. Le gamin qui frotte avec sa manche, se contente d’étaler sur sa peau. Yeux bleus qui se voilent, détestent le sang. Mais il se contente de lever la serviette, efface le sang de la joue doucement, la repose pour passe sa main au-dessus de la cicatrice. Kai qui parle, Emery qui fait se refermer la blessure. Ne peut effacer les cicatrices, se contente de soigner comme il peut. Comme un réflexe, une habitude déjà que celle de réparer les bobos  du … Phénix ?
Il baisse les yeux sur lui. Ne peut pas mourir. Contrôle le feu. Vire doré. Clairement, très phénix. Il n’en a jamais rencontré un. A vu l’oiseau en légende. Mais une personne combinant les pouvoirs d’un phénix ? Rendu plus curieux qu’il ne voudra l’admettre – refuse de faire fuir la créature qui le regarde comme s’il s’attendait à ce qu’il s’enfuit en courant. S’il savait.
La plus grande surprise de la révélation vient à la fin, alors que leurs lèvres s’effleurent, faisant soupirer tout son être. Une seconde, tout au plus. Rien, rien du tout. Pourtant, ça enflamme tout son être, allumette jetée dans une station essence. Il secoue la tête à la question, se force à respirer, une seconde. Sa main qui se pose sur la joue sans cicatrice et il lui sourit. « Toujours pas flippé, non. » Il caresse ses lèvres du pouce, lèvres sur les siennes, lèvres sans cesse abimées, mordues, déchirées. « Merci d’être revenu. D’être revenu près de moi. » Il le regarde, plonge le bleu dans le doré, le ciel dans le soleil. Aujourd’hui, il a l’impression qu’il n’est qu’orbite dans le sillage de ce gamin, explosion dans sa vie depuis quelques temps. « Je ne flipperais pas, ἀγάπη. Je suis là. » Il sourit en coin et se penche, pose son front contre le sien, inspire son odeur. Teintée de sang, teintée de souffrance. Mais la sienne. Son parfum de lumière et de fleurs, de liberté et de mystères. Il sourit. « J’ai rencontré des créatures de toutes sortes. Des gens de toutes sortes. J’ai été l’une d’elle. Tu es unique et merveilleux, Malachai. Et si tu veux rester avec moi, alors je te garderai avec moi. » Il se redresse, simplement pour mieux capter ses yeux, pour imprimer le message dans sa caboche. « Ok ? »

Caresse la joue doucement. Se demande s’il devrait. Finalement, soupire doucement. « Je suis un dieu. Enfin, la réincarnation d’un dieu. Je ne suis plus ce que j’étais, loin de là. Je me … souviens de beaucoup, mais je n’ai plus rien à voir avec l’être que j’ai pu être. » Il hausse les épaules simplement. « Au cas où tu voulais encore savoir qui j’étais. » Il sourit en coin, amusé et se penche, embrasse le front, le nez et descend, s’arrête aux lèvres, survole, reste au-dessus, sent son souffle contre le sien, sur sa peau. « Tu n’es obligé de rien, tu le sais ? Peu importe ce que tu es ou qui je suis. Jamais je ne te forcerai et tu peux toujours me dire non. » Parce qu’il y a goûté, un peu. Et qu’il a vraiment envie d’y goûter encore. Que ses lèvres si proches lui font perdre l’esprit doucement mais sûrement. Qu’il se penche, traverse la distance pour capturer sa bouche, pour le rencontrer vraiment – enfin. Et que c’est tout son corps qui pousse un hurlement de joie, au fond, très loin. Parce que Kai est brûlant, soleil dans son univers. Plus que lui ne l’a jamais été.
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Malachai Azadeh

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MessageSujet: Re: (+18) everywhere he touches is fire (emery)   (+18) everywhere he touches is fire (emery) EmptySam 9 Mai - 13:41


« I recognized you instantly. All of our lives flashed through my mind in a split second. I felt a pull so strongly towards you that I almost couldn't stop it. »
Magma, fusion parfaite. T'étais tout ce que t'avais peur d'être. Phénix, phœnix, tu savais pas, savais plus, t'avais tellement lu. Créature mythique, fils du soleil, porteur de couronnes, cendres pour revivre encore une fois, pour toujours. Putain, dire que maintenant ça t'arranges, de pas pouvoir mourir. Parce que y a encore une semaine t'aurais adoré, parce que t'étais une chose invisible qui disparaissait dans sa propre fumée. Gosse partout, nulle part, gosse qui se perd dans les origines et les idées de son être. T'étais juste toi, fracassé et l'épiderme sanglant. T'étais juste toi, il était juste lui, rien n'avait d'importance, et pourtant. Pourtant, t'ouvres la bouche, avoues, dégueules ton savoir comme une encyclopédie à moitié brûlée. Parce que tu sais pas, veux pas savoir, parce que tu veux pas connaître plus, tu veux pas qu'on te dise que des gens pensent que t'es qu'un putain d'être incroyable, parce que t'es juste Kai, que c'est déjà beaucoup trop à porter, que ça te brûle jusqu'aux os. Parce qu'il te manque, que tu lui manques, que tu le sais, t'en est certain, parce que sans lui y a un morceau de ton cœur qui te fait mal, qui se serre, qui te dis de le retrouver, de pas disparaître, parce que tu peux plus, tu pouvais déjà pas. Le plus important, c'est que maintenant, t'en as plus envie. Gosse qui parle, trop, avoue tout, parce que ça te fait un poids de plus dans la tête, un poids en plus dans l'coeur. « Ouais, de l'eau. » Parce qu'il bouge pas, que tu bouges pas, que t'es perdu dans les orbes océans, parce que c'est toujours changeant, que tu penses sincèrement que y a un putain de monde dans ses yeux.

 L'gosse parle, s'agite, saigne, perle le sang des extrémités déjà abîmées, parce que y a tant à soigner mais que s'il est là, alors t'as pas si mal, que tu veux pas le faire s'épuiser, pas comme ça, parce que tu veux le faire rire, sourire, jusqu'à ce qu'il en souffre, jusqu'à ce qu'il te dise de te taire, jusqu'à ce qu'il te dise qu'il t'aime. Foutaise, il le dira pas, ça reste bloqué dans sa gorge, que tu le vois, que toi tu le sous-entendu, mais que c'est putain de tôt, que toi t'es juste un gamin ayant besoin d'une attention constante, d'un amour constant, mais qu'il le prouve et que ça te suffit pour l'instant, que tu peux t'en contenter. Serviette humide qui fait dégager le sang et t'as une moue, toujours la même, parce que c'était peut-être pas nécessaire, parce que tu voulais qu'il te croie, qu'il s'enfuit pas. Main qui part, quitte le visage, gamin qui se positionne correctement, dos qui craque quand t'essaies de te tenir droit pour une fois dans ta vie. Blessure qui se ferme, parce qu'il touche, parce que t'as même plus ce mouvement de recul, que c'est normal, que ta main attrape la sienne, quelques secondes où ton visage se blottis contre sa main, un soupir, avant de le laisser partir, parce que le feu se calme à l'intérieur, que tu te sens toujours bouillant, mais que ça te calme, bizarrement, d'être avec lui, parce que t'as plus d'énergie aussi pour utiliser cette chose qui te blesse, t'as juste péter un câble, t'as pas compris, ça arrive, parce que t'utilises pas mais que ça augmente avec le temps, les jours, parce que t'es une bombe à retardement qui pourrait tout faire exploser sur son passage, avec le temps. Baiser, effleure, même pas réel, parce que tu testes les eaux, qu’encore, tu veux pas aller trop vite, pas le faire flipper, que c'est pas comme si t'avais passé des nuits dans ses bras et à lui piquer sa bouffe, pas comme si t'étais venu te blottir contre lui dans ta propre boutique parce que t'étais fatigué du bruit, des gens. 

Il te remercie, l'homme, et tu comprends pas, doigts sur les lèvres, mais sur la joue, tu t'es habitué, t'as plus peur, plus maintenant, plus avec lui, parce que le geste ne se transformera pas, jamais, t'en est presque certain. « Je t'ai dit, j'te lâche pas. J'suis là pour une durée illimitée, jusqu'à ce qu'on déménage. Ensemble.» Rire ? Rire, profond, parce que ça pétille dans tes yeux, que ça éclaire ton visage, que ton sourire bouffe ton visage et que ça te plaît. Ciel, mer, contre le soleil, c'est même pas un combo, plus un mélange, parce que t'as vu ces yeux des centaines de fois en rêves, parce que c'est impensable pour toi de ne plus les voir maintenant, parce que le sourire disparaît, devient plus petit. Le surnom qui tonne, gamin qui ose pas lui dire qu'il comprend, parce que c'est agréable, parce que ça prouve que t'as une importance, parce que y a les mots qui tonnent, parce que t'es merveilleux, que t'es unique, et que ça sonnerait comme une vaste blague si c'était pas lui qui le disait, parce que t'as la bouche qui s'ouvre pour démentir, que t'as les sourcils qui se froncent, que t'as pas le temps, parce qu'il parle, et que quand Emery parle, tu te tais, parce que t'écoutes, pour une fois t'écoutes, redemandera pas plus tard. « Ok. Tu sais que j'le veux, rassure-moi.» Parce que y a son front contre le tien, que la peau contre la peau te fait du bien, que tu te sentais triste, perdu, en colère, que ça dégage plus vite qu'un nuage dans un ciel d'été, parce que tu ris, que tu provoques, encore, les yeux étincelles qui brillent de malice, parce qu'il le sait sûrement, parce que toi, tu le sais. 

Tu mets un peu de temps à comprendre, tout le reste, un dieu, ça te semble si logique, parce que y a ses lèvres, parce que y a son sourire, parce que t'as un rire, parce que t'as la voix qui défaillit. « Je sais. » Parce que t'as un sourire tendre, parce que y a le baiser, doux, chaud, rassurant, parce que y a tes jambes autour de ses hanches, parce que t'as la main dans sa nuque, prolonge, rajoute la langue, provoque, sourit, parce que t'as le cœur qui explose, parce que tu t'arrêtes, pour respirer, pour rire, pour comprendre ce qu'il vient de te dire, un putain de dieu. Gosse débile, t'arrêtes de respirer, que c'est toi qui flippes, d'un coup, parce que t'es clairement pas assez bien pour un putain de dieu, que tu viens d'embrasser un putain de dieu, que t'as la respiration qui devient chaotique, parce que y a les visions qui reviennent le nom qui revient, qui t'arraches la gueule, que c'est pour ça qu'Emery ça sonne tellement bien et tellement mal, parce que tu sors une ventoline de ta poche pour éviter une crise, parce que y a les veines qui reviennent, la panique, les yeux d'or qui bouffent l'ambre, parce que tu t'accroches, le regarde, parce que t'as un rire, parce que tu l'embrasses encore une fois. 

Puis tu sursautes, gamin, parce que y a l'effluve de joie qui ressort, que les ailes brûlantes apparaissent, que tu sautes par réflexe dans les bras, parce que ça crépite, te fais flipper, que ça disparaît, trace de ton corps sur le mur. « Oh گه لعنتی. » Parce que t'es dans ses bras. « J'ai pas la tune pour remplacer ça. » Geste vers la trace des flammes sur le mur qui était derrière toi, sur les placards aussi. « T'es Apollon. » Tu dis, sans rire, parce que t'es trop sérieux, mais que tu souris. « C'est pour ça, que ton prénom sonnait mal. Enfin, parce que c'était pas celui que je connaissais. » Explique, gamin encore dans les bras. « J'suis désolé. » Montre encore le mur, sang qui coule du nez, encore, parce que t'as beau être vidé, faut croire que tu contrôles toujours pas tes émotions. « J'espère que t'as acheté l'appartement. » Parce que t'étais une putain de bombe, que t'as un rire, que t'effaces le sang de ton visage, encore, fait disparaître les traces, vole un baiser. « J'suis pas trop lourd ? » Parce que t'as toujours cette impression alors qu'il t'avait porté avec seulement un de ses bras, tu préfères savoir. 
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Emery Delaunay

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MessageSujet: Re: (+18) everywhere he touches is fire (emery)   (+18) everywhere he touches is fire (emery) EmptyDim 10 Mai - 14:59


« I recognized you instantly. All of our lives flashed through my mind in a split second. I felt a pull so strongly towards you that I almost couldn't stop it. »
De l’eau. Pour les fleurs.
Pourtant, elles restent là où elles sont, comme eux. Emery contre les jambes, Kai sur le comptoir, assis, même hauteur, les yeux dans les yeux. Parce qu’ils sont proches, parce qu’il peut sentir la chaleur de ses cuisses contre ses poignets, parce qu’il n’a aucune envie de bouger, d’arrêter de le coller, d’arrêter de le sentir aussi proche. Parce qu’il n’a aucune envie de mettre de la distance entre eux – même un peu.
Et que pour l’instant, il le vit bien.
Preuve de pouvoir, explication enfin donnée, curiosité satisfaite. Probablement bien d’autres question, Emery scientifique qui en aura des centaines mais ne les pose pas maintenant. Le temps de le découvrir, le temps de les apprendre les réponses. Pour l’instant, il pense au sang sur le visage, au sang qui coule du nez, aux plaies qui se rouvrent. Il nettoie, soigne, referme. Le visage qui se blottit contre sa main et il sourit, se souvient du premier jour, du recul, du réflexe, de la peur. Aujourd’hui, le gamin, il s’appuie, le garde un peu plus longtemps, se frotte comme un chat contre la caresse. Fierté, tendresse, protection. Tout se mélange et il se contente de sourire en le laissant faire, caresse du pouce la peau jusqu’à ce qu’il soit libéré. Il ne va nulle part cependant, reposant simplement sa main sur le comptoir.
Les paroles qui suivent, remerciements qui sortent tout seul, refus d’y penser vraiment mais la phrase qui lui répond le fait sourire – le rire le fait fondre un peu plus. Rire plein de joie, les yeux qui brillent, s’illuminent. Loin des démons, de la peur. Kai qui se sent bien, en sécurité. Vision qu’il ne se lassera jamais de voir – dont il a besoin dans sa vie. Rien n’est plus beau, plus parfait, que le rire du phénix dans ses oreilles.
A part peut-être les gémissements de Wolf – souvenir qui fait frissonner son échine une seconde.
Les deux. Les deux, c’est bien.
« Ah ouais, tu prévois déjà qu’on déménage ? Qu’est-ce qu’il a, mon appart ? » Vide et pas bien grand, peut-être qu’il ne lui plait pas en réalité. Pas réellement attaché à l’endroit, il pourrait le quitter. Les souvenirs cependant se forment petit à petit entre ces murs. Sa rencontre avec Kai, la semaine qu’ils y ont passé. Incapable de renier tout ça non plus maintenant que c’est gravé au fond de lui, fer rouge sur son palpitant qui bat la mesure un peu plus fort, déchire ses côtes à l’idée de le voir s’installer vraiment avec lui. Il ne relève même pas – parce que c’est acté. Parce que les sacs dans l’entrée vont trouver leurs places dans ses placards – qu’il va se réveiller avec le son de Kai qui chante sous la douche, qu’il l’aura sur ses genoux pour les repas, qu’il s’endormira avec le poids déjà familier du brun allongé sur lui. Et que tout ça lui va. Lui va vraiment, beaucoup trop.
Sourire en coin et il hausse les épaules. « Oui, je le sais. Pas pour ça que je te le ferai pas répéter. » Parce que le gamin n’est pas le seul à avoir peur, parce qu’Emery, il a subi les départs, les abandons, les moqueries, les morts. Parce qu’il a un passif. Parce qu’il aura besoin d’être rassuré. Parce qu’il est fort mais cache la tempête dans ses orbes azur aussi bien que n’importe qui. Parce qu’il a envie de l’entendre encore, et encore, et encore. Front contre front, yeux dans les yeux, il sourit et il est bien. Parce qu’il n’est plus vraiment tout seul. Contre lui, présence chaude et douce, un peu sauvage, unique, ensorcelante.
 Alors il le dit, il sourit et il lui avoue. Qui il est – qui il était. A demi-mots, sans vraiment le dire. Mais il n’est plus personne le médecin, il est réincarnation, dieu écroulé, navire brisé sur le rivage, écume encombrante. Puis y a ses lèvres. Y a la vérité derrière eux et y a l’envie de l’embrasser encore. Fort, longtemps. L’envie de l’avoir vraiment dans ses bras, de pouvoir dévorer ses bouches et se perdre en lui. Une seconde ou cent. Tout ce qu’il voudra bien lui donner. Un je sais qui rassure, balaie les doutes et les lèvres qui se trouvent – enfin.
Les jambes autour des hanches, la main sur sa nuque, la langue qui vient jouer avec la sienne. Alors il se détend, alors ses mains glissent dans le dos, passent autour de la taille pour l’attirer plus près de lui encore, attrape le bas de son dos pour le soulever et le tenir contre lui, pour faire danser sa langue, pour découvrir son goût et ne lui laisser aucune chance de s’échapper. Y a le souffle qui manque, la tête qui tourne, mais qu’est-ce qu’il s’en fout. Enfin, il embrasse Kai. Enfin, ils se rapprochent comme il en rêve depuis une semaine et rien ne pourrait l’arrêter tout de suite – faire exploser la bulle de feu et de soleil.
Sauf Malachai.
Qui se recule, respire, rit. Les yeux qui brillent, Emery qui sourit, qui pose un nouveau baiser sur son nez, ne le lâche pas vraiment mais le repose sur le comptoir, ses mains dans son dos qui caressent la peau, à peine couverte. Ce gamin, appel au sexe dans des vêtements toujours provocants. Habitude et pourtant, il pourrait probablement passer sa journée à juste le regarder défiler dans ses tenues.
Peur dans ses yeux soudain, crise de stress, Emery qui se redresse, aimerait savoir mais tout va vite. Respiration qui se coupe puis repart, trop vite. La main qui cherche, ventoline, froncement de sourcils. Pourtant, aussi vite que c’est apparu, c’est reparti. Nouveau baiser sur ses lèvres, le plus petit qui s’accroche et il n’a rien comprit aux dernières cinq minutes.
Feu, chaleur, vive et dangereuse, sursaut malgré lui quand les ailes déchirent, apparaissent, détruisent son mur. Rattrape le corps contre lui sans aucune hésitation, ses bras autour de lui, ses mains sur le cul qui donne des idées indécentes dans la seconde – mais il fixe encore le mur. Secoue la tête. « Kai …  On s’en fout de l’argent. Mais j’aimerai savoir ce qui a provoqué ça ? » Parce qu’il ne comprend plus rien. Est oracle et pourtant pas télépathe. Ses yeux qui reviennent au visage proche de lui, à l’ambre qui le regarde, sérieux alors qu’il énonce son nom. Comment ... ? Emery qui fronce les sourcils légèrement. Pas celui qu’il connaissait ? Est-ce qu’il le connaissait, d’avant ? Une vie, un passé ? Des souvenirs qui ne lui sont pas encore revenus ? Il secoue la tête. « J’étais Apollon. Ce n’est plus moi depuis très longtemps. » Parce qu’il ne veut pas l’entendre, pas plus que ça. Parce que cette nature-là remonte à loin, ne lui correspond plus. Il sera toujours Apollon. Mais l’a enfermé à double tours dans une cage au fond de lui et refuse de le voir ressortir. Apollon, c’est de la souffrance, du deuil et de la haine. Des choses qu’il n’est pas prêt à gérer pour l’instant.
La voix de Kai pour le sortir de ses pensées, qui parle encore du mur et il secoue la tête, soupire de le voir encore saigner. Encore et toujours. Il ressert sa poigne autour de lui, le faisant remonter pour le tenir correctement. « Non, tu n’es pas trop lourd. » Il revient sur terre, se concentre sur lui. Sur la forme dans ses bras, le corps contre sien. Il est Emery, sur Terre, dans un appartement avec Kai. Et les choses prenaient un tour agréable avant l’explosion et les souvenirs. Il souffle doucement et embrasse son front, quittant la cuisine pour le salon.
« Maintenant que tout est sur le tapis, que tu sais qui je suis et que je sais qui tu es. » Il le libère, le jette sur le canapé avec un sourire en coin. Une seconde loin de lui, déjà son cœur s’accélère. Il ne se fait pas prier – le suit, se glisse entre ses jambes, allongé sur lui, les coudes sur le canapé de chaque côté de sa tête et sourit en coin. « On était occupé à quelque chose et j’ai au moins une semaine de frustration à évacuer. Donc je vais t’embrasser jusqu’à ce que je sois satisfait. » Il sourit, ne le retient pas vraiment prisonnier. Mais dans sa voix se battent le désir, la retenue, le plaisir de juste l’avoir contre lui, de le sentir si proche, enfin de retour. Comme s’ils s’étaient quittés il y a des siècles alors que ça ne fait que deux jours.
Ses lèvres qui commencent par son menton, son cou, embrasse la peau fragile où le pouls bat, remonte à son oreille, sa joue, ses lèvres qu’il capture encore. Reste appuyé sur un coude alors que son autre main se pose sur sa hanche, caresse du pouce la peau si douce, enivrante. Souffle de plaisir, étouffé aussitôt dans le baiser.
Mais putain.
Ce que ça fait du bien.
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Malachai Azadeh

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MessageSujet: Re: (+18) everywhere he touches is fire (emery)   (+18) everywhere he touches is fire (emery) EmptyDim 10 Mai - 15:49


« I recognized you instantly. All of our lives flashed through my mind in a split second. I felt a pull so strongly towards you that I almost couldn't stop it. »
C'est bleu, presque trop bleu. C'est entêtant, magnifique, ça te fait perdre la raison, doucement. Parce que tu te noies, te perd, effrayé au début, avant de savoir que tu pouvais respirer dans ces eaux, quand t'as remarqué les requins et les peurs, parce que la main caresse le visage plus vieux, plus blessé, tellement plus blessé. Parce que tu remarques les mains autour de toi, le regard sur ton visage, parce que tu sais, comprend, qu'il a mal, peur, parce que t'as ces yeux là quand tu le regardes, parce que vous êtes deux créatures bancales, parce que t'aimes ça, que t'as arrêté de te sentir seul, t'as arrêté de te sentir sale. Parce que tu restes, parce que tu resteras, peu importe les pays, les continents, les univers, parce que tu veux pas perdre ce qui compte le plus pour toi, plus maintenant. Tu sais, que peut-être c'est débile, qu'autre chose te rendrait heureux, les mots que tu couches sur tes cuisses quand tu trouves pas le sommeil, les histoires que t'écris sur tes bras quand tu ris, quand tu veux pas oublier une idée, un soupir, gamin tâché d'encre et de sang que tu délaves quand t'es avec lui, parce que tu penses à tout, à rien, que tu réfléchis à voix haute et qu'il se souvient, se souviendra peut-être toujours. « C'est petit pour une famille. » Doucement, volume divisé de moitié, parce que tu penses, déjà, que tu veux pas faire flipper, parce que t'es toi, que t'as l'air coupable sur la gueule quand tu prononces, parce que tu réfléchis pas, que tu réfléchis trop, que tu partages tes angoisses, peut-être que ça durera pas et pourtant, pourtant t'aimerais tant. « J'aimerais un jardin. Pour les fleurs. Pour des enfants. » Bégaie, lâche, explique, parce que ça te tord un peu l'estomac, que t'évites le regard, que tu te sens mal de le dire, parce que c'est précipité, que tu le sais, que t'y penses. Y a tes mains qui se détachent un peu, gamin qui se reprend, sourire un peu plus grand, fait comme s'il n'avait rien dit, y a pas de raison, peut-être qu'il relèvera pas, peut-être qu'il fera disparaître ton idée d'un mouvement de main, peut-être qu'il comprendra pourquoi ils ont voulu te blesser, te détruire, gosse étrange, rêveur.

Te garder avec lui, parce que t'en as envie, parce que tu le dis, parce qu'il te le fera répéter, parce que t'as cet air sérieux quand t'encadres son visage de tes mains. « دوستت دارم. Je te lâcherais pas. Je veux rester avec toi, jusqu'à ce que t'en ai assez de me voir tous les jours de tous les mois et de toutes les années. » Comme si t'avais pas dit les mots maudits, comme si t'avais rien dit, qu'il devait faire avec, que c'était une information de plus, rien d'autre, les mots d'amours qui glissent sur la langue, parce que tu te sens bien, que c'est synonyme de douleurs et de peurs, mais tu veux qu'il sache. Tu veux qu'il sache que ton cœur bat trop fort, que quand t'es avec lui c'est comme si t'avais trouvé un chez toi, partout où vous étiez, tant qu'il était là, t'avais pas peur, t'avais plus peur. Le baiser, doux, la réalisation. Parce que tu comprends, que ça vrille dans ta tête, au fond de ton crâne, parce que le feu dévore, détruit. Il veut savoir, l'autre, pourquoi, comment, et t'as la gorge qui se serre. « J'ai paniqué. » Parce que c'était revenu, c'était parti. « J'me suis dit, que j'te méritais pas. » D'un coup, comme ça, parce que c'est un dieu et que t'étais rien. Acide, quand l'autre prononce l'identité oubliée depuis des années, coupable gamin qui hoche la tête, en reparlera pas, pas si l'autre ne veut pas, pas s'il veut oublier. « Excuse-moi. » Parce que c'était débile, parce que tu te souvenais, que t'avais des bribes, des vies passées, futurs, parce que tout te menait à lui et au loup, que ça te faisait flipper tellement fort que t'en perdais l'usage de la parole.

L'Homme qui te remonte, fort, toujours, bruit aigu entre tes lèvres, les mains qui quittent les fesses, retiennent le dos. « Les fleurs. » Quand il part, t'emmène comme un colis un peu trop précieux, que t'as un rire, que tant pis, elles ont qu'à flétrir, tant qu'elles ne t'emportent pas avec elles. Baiser sur le front et gosse qui soupires, de bien-être, parce que tu te demandes comment t'as fait pour vivre tout ce temps, avant de te rappeler que t'es mort, que t'es revenu, pas qu'une fois. Gosse jeté sur le canapé, rire, surpris, confus, outré presque. Le dieu qui se glisse entre ses jambes, comme s'il l'avait déjà fait mille fois, qu'il connaissait le corps de cette manière. Frustration de la semaine et tu mords ta langue dans un sourire, penches la tête sur le côté, intrigué presque, parce qu'il te veut, que ça crève les yeux, que ça te remplit d'une joie tenace, impétueuse, d'une envie qui gronde. « Je t'en pris, fait. » Accord, la main qui passe dans la nuque, naissance des cheveux, gamin qui s'amuse, passe ses jambes autour des hanches du Dieu, le serre contre lui, encore plus, un peu plus. T'aimerais, te fondre en lui, parce que c'est là qu'est ta putain de place, que t'en es certain, plus que jamais. Menton. Rire. Cou. Soupir. L'oreille, la joue, les lèvres. Putain, les lèvres.

Tu te perds, sale gosse, les yeux qui se ferment, la main qui se perd sur ta peau, glisse sur la hanche, caresse l'épiderme, t'as un rire, un hoquet, parce qu'on t'as jamais touché comme ça, parce qu'on t'a jamais demandé, parce que t'as jamais apprécié, que là c'était différent, que ton cœur battait trop fort dans une menace de brisé la cage thoracique. Lèvres, langues, ta main qui quitte la nuque, doucement, gosse qui se recule, ouvre les yeux, lâche un rire, les mains qui glissent, retirent le haut de l'autre, parce que y a le regard qui glisse, les chaussures expulsées dans un coin lointain de l'appartement, la main qui caresse le torse, qui apprend sans le tissu, observe les réactions avant de passer les bras autour du coup et d'embrasser, encore, baiser sucré aux arrières goûts de clopes, de fatigue, d'amour, d'attente. « Tu t'es retenu ? Pendant toute la putain de semaine ? » Dérision quand les lèvres quittent les siennes, quand tu reviens à l'attaque pourtant, quand les jambes quittent ses hanches qu'une main griffe le dos, quand tu fais glisser la tête dans ton cou, que tu lâches le premier gémissement, le premier soupir, le premier « Emery. » D'une longue série, que t'oses, que tu ris, que t'es heureux, que t'es putain d'heureux.  
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MessageSujet: Re: (+18) everywhere he touches is fire (emery)   (+18) everywhere he touches is fire (emery) EmptyDim 10 Mai - 20:53


« I recognized you instantly. All of our lives flashed through my mind in a split second. I felt a pull so strongly towards you that I almost couldn't stop it. »
Une famille.
Concept, vision. Décalé, étrange. Une famille ?
Il n’a jamais réellement eu une famille. Sur l’Olympe, la famille était meurtrière et dangereuse. Dans cette vie, elle a été brève et inexistante. Une famille. Des enfants qu’il a eus, des noms dans le cosmos, des gens qu’il n’a même pas revu depuis des siècles. Une famille. C’est bizarre, ça sonne étrange, insolite. Lui, une famille ?
Kai qui parle doucement, comme s’il osait pas vraiment le dire. Comme s’il avait peur de ce qu’il allait proposer. Il parle de jardin, de fleurs. D’enfants. Il évite le regard, il est gêné. Emery qui penche un peu la tête sur le côté. Qui n’est pas refroidi, n’a toujours pas envie de prendre ses jambes à son cou. Qui y réfléchit, simplement. Se demande si ça pourrait arriver. Rationnel, esprit logique. « C’est vrai que ce serait petit ici pour une famille. » Ne dit pas, regarde autour de lui un peu, l’appartement qui est bien pour lui, qui accueille Kai comme une pièce de puzzle qui retrouve sa place. Mais des enfants ? Des enfants ont besoin d’espace, d’extérieur. Clairement pas ici. Il ne sait pas où l’avenir ira, n’a pas forcément envie de prévoir déjà, d’y penser déjà. Mais il regarde Kai et il sourit en coin. Chaque chose en son temps. Une à la fois. « Mais il te va pour l’instant, non ? » Question qu’il pose, alors qu’il sait que le gamin ne lui dira pas le contraire. Envie de s’assurer. Et s’il dit non, quoi ? Il en trouvera un autre ?
C’est effrayant à quel point il sait que ce serait le cas.
Mais toujours, ce besoin d’être rassuré, de savoir. Il le voit dans ses yeux, dans les mains sur lui. Ce ne serait pas la première fois pourtant, qu’on lui promet des choses pour l’abandonner le lendemain. Qu’on lui offrirait le monde juste pour le faire exploser dans ses mains. Les petites mains sur son visage, le regard qui s’accroche, il se laisse faire, sourit un peu de voir les rôles inversés une seconde, de voir le gamin qui le rassure. Mais il en a besoin. Ça lui fait du bien. Il hoche la tête doucement, simplement. Les mots qui s’enchaînent, se mêlent. Rester, ne pas le lâcher. Je t’aime. Comme si c’était pas évident, comme si c’était pas inscrit sur ses traits, dans les paillettes de ses yeux, dans la façon dont il s’accroche à lui. Pas prêt à y répondre, pas prêt à le dire ou à l’accepter. Pas prêt à faire comme si c’était normal, comme si tout allait bien. Alors il se contente d’hocher la tête. Instant de panique, au fond, tout au fond. Il respire pourtant, se penche pour poser le front contre le sien, pour l’embrasser. Pour lui montrer que s’il ne le dit pas, il l’a entendu, il l’a senti.
Panique partagée, sourire plus doux sur les lèvres et il secoue la tête simplement. « Ne pense jamais ça. Je suis moi et tu es toi. Si on en est là, c’est que ça devait être le cas. » Sourire, fatalité. « Il n’y a pas de question de mérite. Je ne suis pas au-dessus de toi, d’une quelconque façon que ce soit. » Il embrasse la tempe, rassure cette fois, retrouve sa place.
Réminiscence du passé, vite écarté. Excuse qu’il accepte en secouant la tête, pas vraiment besoin. Juste laisser le passé au passé. Préfère vivre dans son présent. Plus brillant, plus facile à gérer. A peu près.

Soulève le corps contre lui, hausse les épaules à la mention des fleurs. C’est un cadeau, un beau cadeau, il les apprécie, en apprécie la signification. Mais là, tout de suite, les fleurs sont au fond de son esprit. Le rire dans ses oreilles, les bras autour de lui. Il ne pense qu’à ça, se raccroche à ça, vit pour ça. Pour le sentir encore. Pourtant il le jette sur le canapé, le regarde une seconde, son rire, la lumière de ses yeux. Il sourit alors qu’il le rejoint, se cale entre ses jambes, retrouve sa place. Là où il doit être – contre lui, S’emboitent comme deux pièces d’un ensemble et ça fait du bien. Un manque, léger, le besoin de rajouter. Mais ça fait tellement de bien. D’enfin céder, d’enfin se coller contre lui, d’enfin se laisser aller.
Permission donnée, juste une fois. Préfère le demander trop, toujours. Préfère toujours savoir qu’il est avec lui, qu’il aime ça, qu’il le veut. Parce que le gamin, il avait les démons dans les yeux, il pleurait de se voir demander son accord, il a été maltraité, utilisé. Et que jamais, jamais, il ne veut le faire se sentir comme ça. Plus jamais.
Pensées écartées, plongée sur lui, les lèvres dans le cou, sous l’oreille. Son rire qui résonne, ses soupirs qui chantent, ses jambes qui se nouent autour de lui et l’encourage. A sa merci et pourtant, c’est Emery qui se sent contrôlé, dompté – et en aime chaque seconde. Obéit au plaisir, à l’envie, au son si mélodieux, étouffé contre ses lèvres quand il l’embrasse enfin encore. Quand sa main touche la hanche, quand les langues dansent et lui font perdre l’esprit un peu plus. Le pouvoir que ce gamin a sur lui. Un enfant. Un enfant cassé. Et il lui appartient tout entier, il le sait.
Il se redresse, vire ses fringues. Torse nu, il revient contre lui, se laisse toucher, caressé. Par les doigts chaud, curieux. Chaque passage marqué au fer rouge, chaque effleurement faisant brûler sa peau un peu plus. Kai. Enivré, hypnotisé. Par ses mouvements, par les baisers, par le contact de leurs peaux enfin renouées.
« Bien sûr. » Bien sûr qu’il s’est retenu. Qu’il a eu envie de l’embrasser toute la semaine, qu’il a eu envie de le retourner sur le canapé, de le réveiller à coups de langues, de le rejoindre sous la douche, de le caresser au milieu de la boutique, de le voir le chevaucher chaque fois qu’il s’est assis sur ses genoux. Baiser qu’il pose sur le menton, sourire alors qu’il croise ses yeux. « Mais je voulais que ça vienne de toi. » Baiser son nez, joueur. « Dans tout ça, tu contrôles autant que moi. Plus que moi. Tout ce que tu veux faire, tout ce qui te fait plaisir. Et juste te le dire ne suffit pas. Je veux que tu le saches, que tu le vives. » Des mains dans son dos, amené dans le cou et il sourit, plus que satisfait de découvrir les désirs, les envies.
Il embrasse, mort, soulève le t-shirt, la résille, caresse la peau, paume de sa main sur le ventre plat, sur le torse, saisit la hanche et serre légèrement, le fait se cambrer pour le sentir plus contre lui encore. Son prénom soupiré, murmuré. Lui vire le tissu à son tour, juste pour avoir accès à tout, à la peau qui le tente si fort alors qu’il laisse une marque légère sur l’épaule, descend, donne un coup de langue sur un téton, laisse un suçon sur le ventre, remonte. Embrasse partout, autant qu’il veut, caresse et touche. Parce qu’il peut enfin. Parce qu’il ne s’arrêtera que s’il le lui demande – et qu’on n’y est pas.
Emery qui abandonne, qui s’abandonne.
Dans son odeur, dans sa chaleur.
Emery qui remonte, l’embrasse, fait trembler, gonfler ses lèvres, sourit de le voir plus échevelé qu’avant, plus rouge qu’avant. Parfait. Se lèche la lèvre. « Tu me fais confiance ἀγάπη ? » Parce que des idées, il en a beaucoup trop. A commencer par une en particulier. L’embrasse encore, sa main qui passe entre eux, sur le pantalon qu’il ouvre d’un mouvement de poignet. Se redresse pour le faire glisser, revient sur son ventre, embrasse, descend sur ses cuisses, mordille l’intérieur, donne un coup de langue contre la chair, monte légèrement, prend son temps, tout son temps. Savoure chaque seconde, chaque centimètre. Relève les yeux, croise le regard ambré, sourit, rassure toujours. Ses doigts qui avancent, presse l’autre cuisse, effleure le sous-vêtement, caresse, masse, effleure, appuie doucement. Savoure les réactions, les mouvements alors qu’il se perd dans l’ensemble ; dans la passion, dans les lumières de ses yeux, dans la tornade que chaque soupir fait naître en lui.
Encore plus perdu qu’avant – et sans aucune envie de retrouver le chemin.
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Malachai Azadeh

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MessageSujet: Re: (+18) everywhere he touches is fire (emery)   (+18) everywhere he touches is fire (emery) EmptyDim 10 Mai - 21:56


« I recognized you instantly. All of our lives flashed through my mind in a split second. I felt a pull so strongly towards you that I almost couldn't stop it. »
Gamin qui se projette, se projette trop, fait flipper. Gamin qui flippe lui-même, d'un avenir corrompu, d'une utopie qui s'éteint. Parce que tout pourrait disparaître, terminé en fumée, tout pourrait se transformer en pluie de cendres, que tu serais au milieu, en hurlant. Parce que tout pourrait recommencer, pourrait vriller les sens, gentillesse incarnée, pour un temps, pour un mois, une année, une semaine. Parce qu'on ne connaît jamais vraiment les gens et que toi tu te lances dans l'inconnu à corps perdu. Plus rien à perdre si ça foire, tu te dis, te murmures dans le coin d'la tête. Plus rien à perdre si demain il te jette, si demain t'es plus assez bien, si demain t'as perdu de ton attrait, de ta beauté. Parce que y a pas de réponse à la déclaration, que tu le savais, que c'était étrange, que ça brise quelque chose en toi, parce que tu perds encore un morceau que tu caches sous un sourire, mais c'est pas grave, t'es éparpillé dans toute dans la ville, fantôme d'une époque douce. Acquiesce pour l'appartement, que ça va, apprécie le baiser qui vient, parce qu'Emery sait, entend, voit, parce que t'as un peu mal dans un coin d'l'âme, mais que ça va passer, que tout passe avec le temps.

 Gamin pas convaincu, rien comparer à un dieu, rien comparé à lui, rien du tout. Hausses les épaules, parce que l'autre a vécu des choses que tu peux pas imaginer, que t'as pas le quart de son expérience, pas le quart des connaissances, que t'es juste un gosse perdu dans sa propre vie et que tu te sens inférieur, que tu t'en fous du destin, te fiches que vous soyez destiné à être ensemble, parce que si tu flippes tu vas t'écarter, parce qu'il trouvera quelqu'un de mieux, que toi tu brises ce que tu touches, brûle tout ce que t’effleure. T'as peur, Kai, peur de tout foirer, parce que tu parles trop, que t'existes trop, que ça te brûle à l'intérieur. Gamin qui embrasse, touche, apprend, gosse qui donne, ne reçoit pas, existe pour plaire, parce que tu sais pas ce que c'est que le plaisir, que tu sais pas ce que ça fait d'apprécier des caresses, parce que tu connais pas, parce que ça te fait flipper. Soupirs, gémissement, tu t'abandonnes aux attentions, affections, parce que tu veux profiter, jusqu'à ce que ça finisse, jusqu'à ce qu'il te jette, en ait assez, parce que ça arrivera, dans un an, deux mois, un jour, que tu le sais, que c'est toujours comme ça, que t'as rêvé de lui mais que ça veut rien dire, que peut-être que tu l'as trouvé juste pour l'aider, le sauver, parce que c'est ce que tu fais, avec tout le monde, parce que tu donnes, reprend jamais, parce qu'on t'arraches des morceaux, parce que ça repousse, après tout, que tu peux pas mourir et surtout pas d'un cœur brisé. Allongé, gosse, canapé, comme tout le reste de la semaine, comme les nuits contre lui, les soirées films, les pizzas sur la table basse, pourtant y a un truc qui va pas, un truc qui te dérange, ça te broie le ventre, doucement, au fur et à mesure, parce que t'entends, consentement, que tu donnes, que t'es habitué à donner, hochement de tête, parce que tu veux contrôler, parce que tu veux lui plaire, pourtant y a le goût amer, qui monte, doucement. Oiseau de feu qui se perd, essaie de se perdre, parce que tu te laisses faire, mannequin entre ses mains, que tu sens sa peau, parce que c'est rassurant, parce que c'est chaud et que pourtant t'as la gorge qui se serre, parce que tu sais, que tu comprends, parce que t'as peur. Peur. Peur. Peur. Peur qui vrille l'estomac, doucement, t'essaies d'enfouir ce sentiment, loin, profiter, gémissement quand les lèvres glissent sur le torse, les mains sur le ventre, quand tu le sens, juste lui, mais ça va pas, ça va pas du tout. 

Gosse qui fait confiance, aveuglement presque, hoche la tête, parce qu'il veut voir, attend la suite, parce qu'il veut pas le décevoir, le faire fuir, parce que y a les cicatrices qui vrillent le torse, celle de la nuit où il t'a trouvé, celle d'un suicide prémédité, le désespoir sur le corps, le malheur ancré sur la peau. Pantalon qui s'ouvre, que t'as un mouvement, gêné presque, que t'as la respiration qui se retient, parce qu'il touche, que t'as les yeux qui se ferment, profiter, tout ce que tu veux c'est profiter. Parce que gamin tu soupires, d'aise, de mal-être, de peur, parce que ça fait du bien mais tellement de mal, que t'attrapes la main, remonte l'autre, embrasse ses lèvres, parce que y a la larme qui glisse, tombe. « J'peux pas. » Murmures, parce que t'as mal, peur, parce que tu vois les visages, les coups, la douleur, parce que tu sens les mains autour de ta gorge, que tu te souviens des rires, de l'alcool, que t'as en tête, parce que c'était toi, en dessous, toi qui subis, toi qui hurles, toi qui dit rien à cause des coups, toi qui craches, sang qui emplit la bouche, toi, toi, toi. Parce que tu peux pas, parce que tu veux pas qu'il parte. « Pas comme ça. » Parce que t'es en dessous, que ça te vrille le ventre, que tu te souviens, de la tête enfoncée dans les coussins, parce que t'as peur. « Pas là. » Parce que c'est un putain de canapé, parce que t'étais pas un amant de passage, parce que tu voulais pas qu'il se rhabille et qu'il parte, que tu voulais pas être seul. 

Gorge serrée, voix cassée, essaie de pas pleurer, parce que tu peux pas, t'aimerais, mais que tu peux pas. Parce que tu lâches pas le poignet, que tu serres d'une main tremblante, que tu te relèves, disparais de sous lui, gosse debout. « J'suis désolé. » Parce que t'as tout gâché, encore, parce que ça te donne envie de vomir. « Je. » Tu sais pas quoi dire, parce que t'as donné ton consentement, que tu l'as révoqué, que t'étais qu'un crétin, gamin débile qui brise tout, gâche tout, parce que t'attends, qu'il t'attrape, frappe, soit frustré, parce que tu te glisses contre un mur, parce que tout allait bien et que t'avais tout gâcher. « J'peux pas. » Pas tout de suite, pas comme ça, pas maintenant ? Tu sais pas, peut-être, d'une autre façon. « Être en dessous. J'peux pas. » Dit, gamin qui cache son visage entre ses genoux, assis sur le sol, contre le mur. « J'peux pas te voir comme ça. » Le voir à ta place, parce que toi t'en avais jamais eut envie, d'être à cette position, que tu comprenais même pas qu'il veuille le faire pour toi, te plaire, à ce point. Parce que t'as envie de partir, que tu devrais, parce que tu penses qu'il va te rejeter, te dire d'aller te faire foutre, que ça serait tellement logique. « Ça m'fait peur. » Parce que ça allait trop vite, parce que tu voulais pas être délaissé, parce que tu perdais tout ton attrait, ta beauté imaginaire qu'il s'était inventée. « J'sais pas ce qu'on est. J'sais pas c'que tu penses de moi, j'sais pas si tu ressens quelque chose pour moi, j'sais pas ce que je fous là. » Parle, seul, encore, panique, parle trop vite. « J't'aime, c'est clair, j'le sais, mais j'veux pas m'imposer, jamais, que j'veux pas que tu crois que je t'utilises, que j'suis comme eux. » Eux. Pour lui, pour toi, eux ? Eux. 

Les visages dans ta tête, les images, eux, cavalier d'une peur et d'une douleur que tu peux pas cacher. « J'peux pas coucher avec toi. J'peux pas si je sais pas, si on parle pas, si j'entends les hurlements dans ma tête. » Parce que tu pleures pas, pas encore, parce que t'as mal, peur, que ça vrille dans ta tête. « J'peux pas être dominé, j'peux pas revoir ça, se passer, devant mes yeux, putain de rien ressentir, j'peux pas te laisser devenir comme les autres. » Tu t'en cognerais les tempes avec violence, parce que tu parles, hurles presque, t'énerves contre toi-même. « J'suis putain de briser, j'comprends même pas pourquoi tu m'acceptes ici, pourquoi t'es gentil, pourquoi t'agis comme ça. J'comprends pas. » Gamin qui s'arracherait presque les cheveux. « J'suis mort Emery, j'suis putain de mort, accident de voiture, des mecs qui m'ont noyés, parce que c'était putain de drôle, un mec que j'croyais être mon petit ami qui m'a battu, laissé pour mort, que j'ai buté, cramé dans son propre appartement. Et l'autre, celui que t'as vu, qui m'a tabassé, m'a laissé dans un squat, qui a encore essayé de me tuer y a moins d'une putain de semaine en me disant qu'il m'aimait. Je peux pas. » Tu peux pas, gérer, souffrir, pas encore, pas te laisser faire. Tu peux pas, même pour ces yeux, que tu te souviens, que ça brûle, que t'as mal. « J'ai tout gâché, encore, j'suis désolé. » Pense à récupérer tes affaires, partir, parce que c'était une mauvaise idée, parce que tu tires sur les boucles, parce que c'est la seule manière que tu connais de faire partir les idées, la peur, la colère.  
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Emery Delaunay

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MessageSujet: Re: (+18) everywhere he touches is fire (emery)   (+18) everywhere he touches is fire (emery) EmptyDim 10 Mai - 22:42


« I recognized you instantly. All of our lives flashed through my mind in a split second. I felt a pull so strongly towards you that I almost couldn't stop it. »
Les baisers, la peau sous la sienne. Cœur qui bat sous ses lèvres, peau chaude, soupirs, son prénom dans son oreille. Sourire, plaisir. Caresse, fait frissonner, continue. Une semaine. Une semaine qu’il est entré dans sa vie, couvert de sang, les yeux dans le brouillard, la mort à la porte. Une semaine qu’il s’accroche à lui, que tous ses démons dansent, craquent, allument un feu dans ses entrailles. Une semaine que ce sont deux yeux ambrés et un rire d’enfant qui lui permettent de tenir. L’alcool qui brûlait sa gorge, l’alcool qui le détruisait petit à petit – lui offrait l’oubli comme la plus savoureuse des drogues. Des souvenirs qui lui reviennent, sans arrêter. Flirt avec les limites, les repousse encore.
Trop loin, trop vite. Aurait pu le prédire – aurait dû le prédire. Oracle au rabais, ses visions tellement aléatoires. Consentement qu’il demande, toujours. Lui répète. Pourtant. Il devrait savoir. Emery et ses démons qui oublie ceux des autres pour un sourire et un baiser. Emery qui oublie que le gamin n’a pas la même vie. Qu’il n’est, au fond, que ça, un gamin.
Ses caresses, ses baisers – la main qui l’attrape, qui le remonte. Qui l’embrasse. Et qui pleure. Encore. Est-ce qu’il n’est vraiment bon qu’à ça, au fond ? Le faire pleurer ? Douche froide, douleur dans son cœur. Côtes qui lui rentrent dans le palpitant, étouffe alors que l’oxygène disparaît. Encore. Promesse de le protéger, de ne rien laisser lui arriver. Et encore une fois, il est là, en larmes sous lui, en larmes contre lui. Parce qu’il le tient mais qu’il est loin. Parce que ses doigts s’enfoncent dans son poignet mais qu’il n’est plus là. Il est dans ses souvenirs, dans ses yeux voilés, dans des cauchemars qu’il a vécus, dans les coups qu’il a subis, dans la douleur qu’on lui a infligée. Parce qu’il s’excuse, parce qu’il pleure, parce qu’il s’enfuit, parce qu’il s’excuse encore. Encore et encore. Répète qu’il ne peut pas. « Kai … » Il ne l’écoute pas, parle, parle, se cache contre le mur, se roule en boule, se protège tout seul. Comme il a toujours dû le faire – comme il se retrouve encore à faire.
Emery qui se redresse plus lentement, qui s’assied dans le canapé sans mouvements brusques. Et Kai qui parle, parle, parle. Pleure, parle. Parle, pleure. Panique, seul dans son coin, encore. Parle d’amour, parle de coucher, parle de hurlements, parle de douleur, parle de passé. Chaque mot comme un nouveau pieu dans le cœur, chaque mot comme une blessure à vif, chaque mot comme s’il y était, comme s’il le vivait. Chaque mot comme une prière, chaque mot comme une souffrance de plus. Chaque mot comme un étau sur sa poitrine, chaque mot comme un coup dans le ventre.
Mort, il est mort. Il l’avait compris. A envie de gerber en l’entendant. Kai, ses grands yeux, son rire, disparu, pour toujours, évaporé dans le vent, dans une pirouette. Dans la solitude, dans la douleur. Il va vomir. Ses mains qui passent sur son visage, la nausée, l’impression de plus savoir respirer.
Il a été con. Si con. Il aurait jamais dû faire ça. Il aurait dû s’arrêter au baiser, le prendre sur ses genoux, regarder un film. Il a pensé avec sa bite, a pris l’assentiment pour un oui. Ne s’étonne même pas de savoir que ce n’était que du vent – qu’on lui a dit ce qu’il voulait entendre. Parce que c’est tout ce qu’il connaît, tout ce qu’il sait faire, le phénix sacrifice. Putain de merde.
« Kai. Arrête de t’excuser. »
Encore une fois. Combien de fois il lui a dit depuis qu’ils se connaissent ? Il a arrêté de compter. La respiration qui se perd, ses mains qui quittent son visage – il tremble. Putain. C’est là qu’il regrette de plus avoir d’alcool chez lui. Quelque chose, n’importe quoi. Que la douleur s’arrête. Frotte ses paumes l’une contre l’autre, souffle pour lui-même. La tension ne part pas, refuse.
« Je te l’ai dit. Je veux que tu sois d’accord dans tout ça. Que tu veuilles tout ce qu’il se passe. Tu as le droit de me dire non. Tu as le droit de me dire stop. Tu as le droit de me repousser. Tu as le droit de me dire que tu veux être au-dessus, tout ce que tu veux. » Il soupire, relève des yeux bleus, des yeux perdus, des yeux qui se fissurent. « Je sais que pour toi c’est dur. Mais je ne veux pas entendre des oui si tu ne les penses pas. Je ne veux pas d’un faux assentiment. Je ne te forcerai jamais à rien, jamais. Tu pourrais m’écarteler, me marcher dessus, me détruire si tu le voulais Kai. Je te donnerai tout, tout ce que j’ai. Si je pouvais effacer ta douleur, je le ferai. Si je pouvais tuer tes démons, je le ferai. Un mot de toi et tous ces cons qui ont osés te toucher serait mort, enterré, pour toujours. » Il souffle, se frotte l’arête du nez. « Tu n’imagines même pas à quel point … » Il grogne, plus pour lui-même, se lève, fait les cent pas, bouge.
« Tu te souviens, ce premier jour ? Je t’ai dit que tu étais plus dangereux pour moi que je ne l’étais pour toi. Et putain, si tu savais. Si tu avais la moindre idée d’à quel point. » Il sait qu’il doit lui dire. Il sait qu’il ne pourra pas comprendre. Qu’il ne pourra rien lui faire comprendre autrement. Il grogne. Putain. Il ne veut pas retourner là-dedans. Il s’arrête, au milieu du salon, ses yeux qui fixent ses mains. Il tremble. Pourquoi il tremble ?
Il va vraiment vomir.
« Ce que je pense de toi ? Ce que je ressens pour toi ? » Il tourne le regard, forme recroquevillé sur le sol. « Qu’est-ce que tu sais d’Apollon, Kai ? Je parie que tu as entendu les mythes, les légendes. Sur le dieu-soleil, le dieu-oracle, le dieu-connard. La catin du panthéon, celui qui a baisé les créateurs eux-mêmes. » Il rit, rire bref, moqueur. Pour lui-même, pour son passé, pour ce qu’il a été. « Les légendes ne sont que des contes inventés par les hommes pour se donner un sentiment de puissance. S’ils contrôlent notre histoire, ils nous contrôlent nous. » Il secoue la tête, grogne. « Je n’étais rien. Rien qu’un idiot, une épave. Un masque doré posé sur une statue faite de débris, de néant. De bouts rassemblés. Le fils dont personne ne voulait de toute façon, jumeau d’une chasseresse qui était princesse. » Il grimace. Souvenirs brûlant, la bile dans sa gorge. Les mots qu’il dégueule avec l’impression de s’arracher l’âme par à-coups. Il lève les bras, moqueur. « Apollon, celui qui a fait fuir la Terre entière. Je voulais l’amour, Kai. C’est tout ce que je voulais. Je voulais une raison de vivre. Une putain de raison de vivre. Juste une. N’importe quoi. » Rire triste. « Mais tout le monde s’en fichait. Ils voyaient la lumière, ils voyaient le soleil. » Il baisse les yeux sur Malachai. Se demande s’il suit encore, si tout ça a un sens. « Ils m’ont brisé. Les uns après les autres. Je donnais, je donnais sans cesse. Trop, beaucoup trop. Ils fuyaient, ils riaient. Préféraient mourir que de tenir une conversation avec moi. Me voyaient et courraient. » Il grimace. « Et la seule fois où quelqu’un m’a rendu une once de ce que je donnais, il est mort de ma main. »
Sang, sang partout. Il regarde ses mains, les soubresauts de son corps. Le sang qui n’est pas là – qu’il voit pourtant. Tout le temps, tous les jours. Sans arrêt.

Putain, il va vomir.
Respiration qu’il se force à prendre, essaie de se calmer avant de se disloquer, avant de s’effondrer à son tour. Yeux bleus qui encore une fois, cherchent la silhouette contre le mur, l’enfant qui fissure son monde, qui ait tout voler, tout éclater. « Ce que tu es pour moi ? Tu es mon présent, mon passé, mon futur. Tu es une part de moi. Je suis à toi et tu es à moi. Tu as débarqué, avec ta grande gueule et tes sourires et tu as fait voler mon monde en éclats. Tout ce que j’essaie de garder, tout ce que je fuis. Tu me donnes envie d’aimer encore, tu me donnes envie de rire encore, tu me donnes envie d’y croire encore, de nouveau. Et ça me terrifies. » Il fait deux pas, s’arrête avant d’être trop près. S’accroupit et le regarde, tend la main et la lui propose. Sa main qui tremble, son cœur qui va exploser.
« Tu es devenu mon monde, en une semaine à peine. Je ne serais jamais comme ces gens, comme tous ceux qui t’ont blessé. Parce que chacune de tes douleurs est ma douleur. Chacune de tes peurs est ma peur. Parce que je suis à toi, pour toujours, tant que tu voudras de moi. Parce que dire je t’aime est trop difficile pour moi mais que tu peux le sentir dans chacun de mes battements de cœur. Alors dis-moi non. Choisis d’être au-dessus, en-dessous, de faire la roue si tu veux. Choisis tout, choisis où on vit, ce qu’on mange, comment je m’habille, à qui je parle et où je vais. » Il prend sa main doucement, lui laisse le temps. « Je te laisserai tout le temps dont tu as besoin. Prends-le. Dis-moi, parle-moi. Ce qui te fait envie, ce qui te fait peur. Je ne vais nulle part. Et je ne te laisserai pas me fuir non plus. » Attrape les yeux, les paillettes d’or. « Malachai. Toi et moi, ça vient à peine de commencer. On va réécrire l’histoire ensemble. Un pas à la fois. Et je vais encore faire des conneries. Et tu risques de me blesser aussi. Et on pleurera, et on rira. Et si tu veux des enfants, on en reparlera. Mais jamais, jamais, je ne t’abandonnerai. Jamais. »
Il souffle, essaie de respirer mais c’est dur.
Ça fait tellement mal.
« Foi d’Apollon, foi d’Emery, foi de crétin incapable de mentir parce que je suis un putain de dieu de la vérité qui est physiquement incapable de dire autre chose que la dite putain de vérité. » Il le regarde. Encore une fois. Cherche quelque chose, n’importe quoi. Alors qu’une part de lui s’attend à le voir fuir, encore. A le voir pleurer, passer la porte. A le voir exploser, disparaître. Comme tout le monde. Encore. « S’il te plait. Ne m’abandonne pas toi non plus. »
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