S'aventurer seul dans les marécages a quelque chose de dangereux. Les bayous ne sont pas chaleureux et dans la nuit comme le jour on croirait voir des formes monstrueuses dans la position des arbres millénaires. Forêt boueuse, on peut la traverser à pied pour certains endroits ou en petits bateaux. Les marécages ont été témoins de beaucoup, si on ouvre suffisamment les oreilles on peut entendre chaque mort qui patauge encore dans les eaux et même ceux à venir. Certains tendent l'oreille et quand ils entendent, la seule envie qu'ils ont est de se couper les oreilles. On voit toujours les marécages comme un gros monstre qui mange de tout, il engloutit aussi bien les corps que les secrets.

Grand aéroport, les ailes et écailles métalliques prennent ici leur envol, le bruit assourdissant ne s'arrête jamais et tous les jours, une vingtaine d'êtres s'en vont goûter à d'autres cieux. Là sur les bancs, en attendant le départ, les enfants rêvent à comment ils s’assoiront sur un nuage, un cumulonimbus comme disent les grands tout cabossés. Les adultes eux, regardent éternellement leur montre car comme partout, le temps est de l'argent.

Sorte de Chinatown, ici la communauté Asiatique a élu domicile, elle gère cette partie de la ville et l'on y entend bien plus parler Chinois qu'Anglais. Le long de cette grande rue, sans cesse des boutiques asiatiques, les bonnes odeurs des mets se mélangent au parfum de l'oshiroi. On pourrait se sentir dépaysé mais l'on se souvient toujours qu'on est à la Nouvelle Orléans. La nuit, les néons grillent des insectes et illuminent le ciel de toutes les couleurs.