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 the anchor song - soltera

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Abra

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Occupation : Gérante de pompes funèbres (la retraite c'est boring)
Messages : 42
Date d'inscription : 25/03/2020

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MessageSujet: the anchor song - soltera   the anchor song - soltera EmptySam 23 Mai - 18:42

C'était un local perdu dans ce quartier palpitant. Son défunt mari l'avait acheté en prévision d'un éventuel business immobilier. Il avait des multitudes d'idées en tête, souvent peu fructueuses, mais au moins, les rares qui avaient bien fonctionné leur avaient permis d'obtenir un niveau de vie légèrement au-dessus du quidam de base. Pourtant, le local n'avait jamais servi. Son mari était décédé avant d'avoir eu l'idée de génie, celle qui donnerait vie à ces quatre murs tristes et fades. Pour supporter le deuil - quelle ironie ! - Abra avait eu cet étrange réflexe, très humain, de rénover et décorer le petit studio qui surplombait China Street. Les couleurs sombres et les tapisseries soyeuses lui octroyaient une atmosphère mystique, presque cliché et outrancière, qui ne déplaisait pas à Abra, d'autant plus qu'elle ne manquait jamais d’impressionner les personnes qui franchissaient timidement le pas de la porte.

Le studio était loué par Debra Lewis, mais l'exploitante officielle avait inventé le nom de "Madame" pour s'adresser à ses clients. Madame, tout court. Non seulement ce pseudo était suffisamment risible pour détourner les potentiels chasseurs de créatures surnaturelles, persuadés qu'elle serait qu'une énième charlatan, mais en plus, il plaisait terriblement à Abra, qui avait l'impression d'être une héroïne de film. M a d a m e. Il était important de séparer le triptyque qui composait l'identité de la Banshee : Debra Lewis, la gérante des pompes funèbres, Abra, celle qui fuyait et enfin, Madame, la voyante, celle qui ramenait les morts à la vie. Il fallait sans cesse faire preuve de prudence : trop d'insouciance pourrait attirer de vieux ennemis sur sa trace et elle ne serait pas en mesure de se défendre.

Aujourd'hui, Abra, ou Madame, avait un rendez-vous avec une jeune femme. Conseillée par une amie d'une amie, dès qu'on touche à l'occulte et au potentiellement risible, plus personne n'assume ses sources. Elle allume des bougies, diffuse un encens sirupeux, presque étouffant, prépare des coussins colorés qu'elle jette allègrement sur le sol. Atmosphère intime, presque séduisante. Le but est de mettre à l'aise, de faire oublier que l'on s'aventure sur un chemin hérétique, que l'on s'adonne à des pratiques qui furent probablement plus que désavouées dans certaines vieilles idéologies qui avaient encore la peau dure. L'on pouvait appeler les dons d'Abra comme on le souhaitait : divination, charlatanisme, mentalisme, spiritisme, sorcellerie...

Abra ne les appelait pas, jamais. Ils étaient dans sa nature la plus profonde, comme courir ou respirer, comme aimer ou haïr. Ses talents étaient son sacerdoce et pourtant, par arrogance, elle en était venue à les sacrifier... Quelqu'un frappe à la porte. Le visage ridé d'Abra, encadré par ses longs cheveux argentés, fait face à une belle jeune femme aux traits ciselés, mais aux yeux tourmentés. Rares sont les très belles femmes qui ont l'air pleinement heureuses, au cours de sa vie humaine, la Banshee a pu le remarquer à maintes reprises.

- Mademoiselle... entrez donc, invite elle avec politesse. Un thé, un café, avant de commencer ? Ou quelque chose de plus fort ?

Les séances pouvaient s'avérer éprouvantes et curieusement, alors que les humains étaient déjà en mauvaise posture émotionnelle, ils ressentaient encore plus le besoin de s'alcooliser. Un mystère, pour Abra. Une fois que l'autre femme eut formulé sa demande et qu'elles se soient installées sur le nuage de coussin, Abra demanda, en versant un peu de miel dans sa décoction :

- Dites-moi. Comment puis-je vous aider ?
@Soltera
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soltera

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Adresse : secteur ouest-est à tremé, dans un vieux loft délabré.
Messages : 26
Date d'inscription : 07/04/2020

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MessageSujet: Re: the anchor song - soltera   the anchor song - soltera EmptyMar 26 Mai - 17:24



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@abra &
; soltera


nNkyp.pngLes néons frisaient à travers ses paupières, un rictus mutin attaché à ses lèvres, la jeune femme planaient dans son ennui corrosif. L’attente infinie que le monde s’écroule lui paraissait une éternité. Tout et rien ne venaient faire basculer son enveloppe. Les interrogations qui lui passaient par la tête étaient toute plus aussi futile les unes que les autres. Pourtant ses iris étaient absorbées par cette lumière rose qui passait à l’intérieur de ses paupières comme un vieux message électrique qu’elle ne pouvait percevoir. C’est lorsque celui-ci s’est éteint qu’elle eut une réflexion paradoxale, il lui manquait déjà ce néon. Aujourd’hui cette lumière avait déclenché une curiosité malhabile, une envie de se mêler à la foule de se fondre dans la masse et de se noyer dans l’humanité. Il faut pouvoir occuper son temps. Son dealer lui avait parlé de sa voyante et elle lui avait murmuré de lui prendre un rendez-vous. Les oracles, elle y croyait, ses créatures dotées de la clairvoyance, mais depuis qu’elle était sur terre elles ne voyaient que des imitations. Les Dieux lui manquaient presque.  Soltera a traversé la ville, les couleurs vibrantes, le soleil anéantissant les nuages ne laissant qu’un océan d’azur lui envahir l’encéphale. Son cœur a tremblé et ses phalanges vibraient avec les mouvements de la Terre. C’était effrayant a qu’elle point le monde était vivant. Affronter l’air de la ville, elle n’était pas vraiment prête. Un défi de tous les instants, habitué à se cloisonner dans la solitude, elle avait perdu les mécanismes dont les humains sont précieusement vêtus. Le bruit des sonneries traverse ses tympans et c’est les yeux ronds qu’elle capitule. Dans un balbutiement :    

«  Un ticket s’il vous plaît »  

Elle demande angéliquement à la conductrice accompagnée d’une pièce, elle obtint son ticket et resta debout durant le trajet : voltigeant par-ci par-là comme si elle était dans un navire chaloupant à travers la ville. Soltera se rappelait de la gravité infinie d’une époque, cette sensation flottante de ne plus avoir à se soucier de tenir debout… de faire partie de l’univers comme une pièce à part entière. Nostalgique elle s’arrêta un arrêt avant, pour parcourir le quartier en question et tuer le temps à défaut de savoir se tuer elle-même.

Son cœur s’était calmé, habitué à l’air extérieur, il lui avait fallu le temps de s’adapter. D’après bien du monde, on s’habitue à tout, au pire comme au meilleur. Peut-être qu’elle ne mettait pas assez du sien, mais pouvait-on lutter contre sa propre nature. Un trou noir avalant les crépuscules de la matière pour se nourrir éternellement des masses informes et crépusculaires. Lutter ? Est-ce envisageable ?  Un énième délire sans doute. Arrivée devant l’immeuble, elle finit par trouver le bon logis qui le menait étape par étape vers celle qui était dotée d’un don précieux. Ce qu’elle avait entendu sur Madame c’était qu’elle était douée. Intrigué et appelé par les créatures, Soltera découvre le visage de Madame lorsque celle-ci lui ouvre la porte. Un sourire mutin capitula sur ses lèvres quand elle observe les cheveux d’argent de Madame se mouvoir. Grisâtre nuancé par les blancs elle est hypnotisée par la douceur visuelle de ses cheveux. Si un jour, son apparence prend de l’âge, elle espère avoir les mêmes qui surplombent son crâne.  

Une gentille demande qu’elle déclinât après tout : le néant lui allait si bien. «  Bonjour, rien ça ira, merci »  

Soltera observait Madame Abra et suivit son invitation à s’installer de façon confortable. Cet endroit était plus chaleureux, on avait envie d’y rester et d’y vivre par une bouffée de chaleur lumineuse. Tout l’inverse de ce qui était familier pour Soltera, elle avait envie de l’avaler. Elle et son appartement. C’est avec le tintement de sa voix qu’elle revint à l’instant présent.  

 Bonne question qu’elle lui posait là, elle aurait aimé lui dire la vérité, qu’elle aimerait détruire le monde mais l’aurait-elle aidé ? Alors à défaut de destruction elle lui demanda plus simplement :  « Faite comme à vos habitudes, si vous voyez l’avenir en moi, pouvez-vous me dire ce que vous y trouvez ?  »  


Dans l’attente d’une réponse, elle parcourait toujours ses traits recouverts d’interrogation sur celle qui se tenait devant elle, était-elle humaine ou un oracle disparu des temps anciens ? Elle se décide à l’interroger de façon banale afin de ne pas éveiller des suspicions : « Cette faculté que vous possédez, elle ressemble à un don ou une malédiction ? »  Intéressée par en apprendre plus sur l’être était face à elle.

(c) SIAL ; icon kaotika.

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