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 cosmic nighttale ft. Namaël

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Kaël

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MessageSujet: Re: cosmic nighttale ft. Namaël   cosmic nighttale ft. Namaël - Page 3 EmptySam 2 Mai - 2:37



Comment être sûr de l'incertain ? Il existait des miracles, en ce monde, nombreux et pourtant, si rares. Il avait défier les âges, l'impact fataliste du temps, il avait voyagé, accompagné et pourtant, seul. Si seul. La naissance des étoiles, le gouffre des trous noirs, la vaste toile éparse des nébuleuses et pourtant. Pourtant. Comment un toucher, une sensation, aussi ténue pouvait-elle impacter sa psyché avec tant d'intensité ?

Il suffisait d'un impact, d'un regard, d'une parole, d'un souffle, pour que son univers s'en retrouve changé. Maître de bien des choses, Roi de bien des contrées, Dieu de bien des peuples et pourtant, esclave d'illusions et de chimères. Et si tout ceci n'était qu'un piège ? Qu'un fantasme que le destin avait fini par placer sur sa route, afin de lui faire payer ses erreurs d'antan.

Une odeur de soufre. Les éclats de lave dansant devant le miroir de ses orbes verdâtres et le corps, lourd, si lourd, qu'il ne paraissait plus qu'être un amas de ces roches recraché des entrailles de ce volcan en éveil. Parfois, une ombre flottait dans le reflet de ses prunelles, mais il n'en était pas sûr, plus certains de cette réalité qu'on s'amusait à faire palpiter, là, tout autour de lui.

« Tu devrais me comprendre, Kaël. Toi, qui a toujours été seul. Les êtres que nous sommes ne sont pas fait pour la solitude. Il ne peut exister tourment plus grand, que celui-ci. La fin du voyage s'arrête ici. Pour celle que vous m'avez prise et pour ceux, que je vous ai pris. Tu sera seul, Kaël. Seul. Jusqu'à ce qu'il ne reste plus que le vide, le repos, la fin de toute chose. »


Avait-ce était pour l'épargner ? L'achever ? Le chaos vibrait dans sa psyché, comme dans tout son être, ce désordre permanent, instable et anarchique.

Son regard se détacha de l'ange pour se porter en hauteur, un croassement, des ailes brunes tranchant l'air et voilà que le rapace de la vieille vint à s'agripper à son bras de ses serres, lui adressant une dernière caresse, l'oiseau disparut en une fumée ombrageuse. La cape qu'il avait laissé, la veille, était encore là, posée dans l'herbe, qu'il fit disparaître un claquement de doigts.

Namaël était là, motard en trombe, prêt à faire gronder son destrier de métal dans les jungles obscures, désertes, de ce monde en ruine. L'allure confiante, sur cette machine de grondements sourds. Il en avait vu, des semblables, bien des années avant, dans un monde où le ciel n'était qu'un monticule de blocs grisâtres et la nuit, une mer de lueurs phosphorescentes.

Un sourire barra ses lippes, tandis que son poids, allait bientôt s'installer à l'arrière de la moto, sa tête, bientôt, posée de façon mutine contre l'épaule de l'ange, tandis que son bras enserrait sa taille jusqu'à se poser sur son ventre.

« Tu me permet. »

Son rire grave éclata dans l'aurore, tandis que son bras se levait - d'un air bien plus malicieux, qu'autoritaire - jusqu'à pointer la forêt face à eux.

« Droit devant, mon capitaine ! »

Les rugissements atteignirent leurs paroxysmes et bientôt, le vent vint à semer le désordre dans ses mèches d'ébènes. Avide de sensations fortes, Kaël lâcha un sifflement, comme pour l'encourager à aller plus vite. Lâchant de temps à autres sa taille, dans des élans d'adrénaline qu'il avait si longtemps savouré et tant oublié. Il n'aurait su dire en quoi, peut-être, était-ce l'attitude protectrice de Namaël, comme un Atlas, capable de porter le poids d'un monde sur ses épaules, ou peut-être en parti ce lien, immuable, les unissant, mais il lui vouait une confiance aveugle.

« Nous devons traverser la forêt en direction du nord, arrivé à la rivière, nous allons devoir continuer en hauteur, le chemin est un peu plus escarpé. Et en hauteur du plateau, sous la végétation, se trouve l'entrée des souterrains. »

Le guidant, il repris appuis sur lui, laissant reposer son front contre sa nuque, levant de temps en temps le regard afin de voir où le déchu les conduisaient. Il adorait cette sensation, celle de lâcher prise et de voir le décors défiler à toute allure autour d'eux. C'est comme si le paysage, cette attraction à la terre, à la gravité, n'était plus qu'une sensation vaine. Il n'y avait plus que les grondements du moteur, les palpitations de leurs myocardes, la chaleur de la peau de Namaël, gorgeant la sienne.

Une même pièce, au cœur de l'anarchie.

L'invitant à poursuivre en hauteur, jusqu'à ces plateaux couverts de lianes, de branches noueuses et de roches brunes, ils s'arrêtèrent enfin au beau milieu d'une vaste clairière à sens unique. Là. Face à eux, une lourde structure de pierre, entièrement couverte d'un manteau feuillue. La mousse s'était mêlée à la pierre jusqu'à ne faire plus qu'un avec elle.

Tapotant l'épaule de son compagnon, il lui fit signe de s'arrêter.

« C'est ici. »

Enjambant la moto afin d'en descendre, ses jambes s'avancèrent sous la canopée. Cet essaim de branches, au dessus de leurs crânes, laissant à peine filtrer les lueurs de l'aube. Sa haute silhouette sombre, vêtue de noir, marchait à pas lent, mesuré, comme pour prendre de nouveau possession de ce lieu, qui autrefois, fut le sien. Ces inscriptions archaïques, s'étalant sur la pierre, ces rouages internes, cette pierre, vibrant d'un élan nouveau. Il la connaissait. Oui. Il en avait été l'architecte.

Un sentiment inhabituel le traversa, lorsqu'il posa son regard sur le déchu. Ce serait une épreuve. Pas seulement pour lui. Mais pour eux.

« J'espère que tu n'as pas peur du noir, Namaël. »

Qu'il fini par lui dire, d'un sourire malicieux, taquin, avant de finalement lever sa main en direction de la porte. Celle-ci, bientôt, se gorgea entièrement de noir, comme ces roches, qu'ils avaient vu sur leurs passages dans la forêt. Une immense porte d'ébène, grinçant, soufflant de ses vieux os pierreux afin de s'ouvrir sur la vue d'un escalier sombre, menant jusque dans la pénombre d'infâme souterrain.

Qui savais, ce qu'il pouvait se trouver là dedans, désormais ?

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MessageSujet: Re: cosmic nighttale ft. Namaël   cosmic nighttale ft. Namaël - Page 3 EmptyDim 3 Mai - 13:33

"Bien sûr que je te permets, nous sommes frères et mon cheval roule vite."

Namaël s'inclina légèrement en arrière, pour éprouver l'étreinte de son passager et la force de sa stature. Il appréciait de ressentir l'enroulement de ses muscles. Sa prise était ferme et un peu malicieuse, mais il n'abusa pas de la situation. Il restait un gentleman. Cette étrange pensée, qui émoustillait l'ange à la retraite plus qu'il n'aurait voulu se l'avouer, lui apporta une satisfaction radieuse, et afficha un sourire sur son visage. Par chance, Kaël ne pouvait pas le voir. Ils prirent la route en silence, communiquant par ce contact intime et, à la fois, presque inavoué.

Il ne savait pas où il allait, mais l'avait-il jamais su ? Ça ne le dérangeait pas. Il ne posait pas de questions. Le seul moment où il retrouva la parole fut celui où Kaël le lâcha brièvement. Qu'est-ce qu'il faisait ? Il étendait les bras comme un avion ? Quel âge avait-il, n'était-il pas millénaire ? Cet homme avait la malice et l'insouciance d'un démon par moments. Et cela dérangeait le motard, pas parce qu'il trouvait cela ridicule ou que le côté démoniaque réveillait sa paranoïa – il commençait bien à craindre que Kaël ait un passe avec lui, quoi qu'il fasse – mais il était terrifié à l'idée qu'un accident de terrain le déséquilibre juste à ce moment de risque.

"Ne me lâche pas !"

Ils roulaient sans casque dans une immensité où ne se dresserait aucun hôpital, si l'un d'eux venait à se briser le dos ou se vider de son sang. Tout son être se hérissait à l'idée d'un si terrible impact, sa rapidité brutale, et la haine qu'il ressentirait envers lui-même, d'avoir perdu ses ailes, et sa propre vitesse. En son temps de gloire, il aurait pu arrêter une personne emportée à pleine vitesse en direction d'un obstacle, et lui sauver la vie.

Mais rien ne vint briser leur moment suspendu, jusqu'à ce qu'ils atteignent la destination recherchée.  Il arrêta sa moto et resta un instant assis, en s'adossant contre son camarade comme contre le dossier d'un fauteuil, recherchant sa chaleur. Eh bien, c'était décidé... ils allaient se plonger dans le mystère ténébreux qui empoisonnait ces terres déshéritées. Le roi sorcier avait réussi à retrouver son chemin dans cette terre qui ne se ressemblait plus. Il continuerait, il n'y avait pas à en douter. Une mission à la hauteur de ses expéditions d'antan. Il leva les yeux vers le ciel, qu'ils ne reverraient plus avant un petit temps ; mais ce ciel était mort et aveugle. Aucun regret à avoir. Il se leva et prit la main de Kaël. Son pouce caressa la surface de sa paume, suivant une ligne de vie contrariée.

"Juste une chose. J'aime voyager avec toi."

Les mots et les gestes de tendresse étaient une chose difficile à accomplir au moment où l'envie se présentait. Mais il le fallait, sinon un beau jour il ne restait que le regret de ne pas l'avoir fait. Sa tête s'inclina légèrement, puis il le relâcha, avec un sourire qui refusait de s'effacer. Voilà : c'était dit.

Ils quittèrent le paysage où ne resta que la moto, souvenir d'un moment où la société s'était aventurée sur ce terrain accidenté, pour le pire ou le meilleur. Et ils s'enfoncèrent dans les entrailles de la terre, côte à côte. Deux hommes vêtus de noir, taille haute et tête dressée, marchant d'un même pas. Indiscernables.

Du coin de l'oeil, l'ancien ange regardait son compagnon, et se disait qu'il aurait fait lui aussi un ange d'une prestance remarquable, sans doute affilié à l'ordre du lion noir ; il aurait porté leurs insignes avec une gravité sublime, et exécuté leurs ordres de mission sans haine et sans pitié, flamboyant comme l'éclair qui frappe sans que l'on comprenne pourquoi. Un forgeron de destins, détruisant d'une main, construisant de l'autre. Comme il l'aurait admiré...

Ils s'engloutirent dans les ombres, et Namaël eut l'impression de suivre son ombre dans le labyrinthe de ses propres pensées.

Son guide ne lui ferait rien de mal. C'était sa seule certitude, la seule lumière qui lui restait, alors que leurs pas les menaient à leurs pieds devenaient invisibles. Il ne craignait pas les ombres, il les avait combattues toute sa vie. Elles étaient ce qui se rapprochait le plus d'un meilleur ennemi dans son existence. Mais il craignait les précipices, les pièges et les monstres qui pouvaient détruire tout à coup cette nouvelle compagnie sous ses yeux. Dans l'ombre, il chercha la main de Kaël et entrelaça ses doigts aux siens sans un mot. Il osait à peine respirer, en attente.

"Peux-tu me dire qui nous cherchons ? Dois-je me préparer au combat ?"
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MessageSujet: Re: cosmic nighttale ft. Namaël   cosmic nighttale ft. Namaël - Page 3 EmptyMar 5 Mai - 23:12




Au loin, sous la canopée ardente, leurs silhouettes n'étaient plus que deux points, dans l'horizon, s'enfonçant dans les entrailles de ce monde en ruine. L'Entité lui offrit un regard tendre, emprunt de cet apaisement que l'Ange parvenait à faire surgir en lui, depuis que leurs regards s'étaient enflammés au contact de la nuit. Et tandis que dans leurs dos, les dernières lueurs du jours baignant leurs ombres disparaissaient, ne laissant plus que des liserais, en hauteur, vers lesquelles, Kaël, se tourna une dernière fois.

Il y avait ce quelque chose, sur son visage. Dans ce regard verdâtre, que le temple sombre venait à couvrir de son manteau enténébré. Comment un moment d'arrêt. Avant le gouffre, le précipice ombrageux, béant, se tenant devant eux comme une gueule d'abîme prête à fermer le piège de sa mâchoire de jais sur eux. Était-il prêt à de nouveau s'y précipiter ? À franchir ce domaine, qu'il avait côtoyé, depuis jadis, l'aurore de son enfance.


Les ombres.
Ce tombeau luciférien.
Cette essence même que Namaël a longtemps combattu.


Plus le choix, désormais. Car un maître de guerre ne recule jamais devant l'adversité. L'échos de leurs pas s'attardant sur les marches et cette vague noirâtre, mélasse insondable, dans laquelle, ils vinrent bientôt à se noyer.

« De vieux secrets. »

Qu'il souffla, de sa voix grave, rauque. Les membres crispés, tendus, au contact de ces ténèbres.

« Ceux, qui durant des millénaires, sont restés enterrés dans les entrailles de ce monde. »

Son regard d'émeraude, qui s'étend, dans la pénombre, ce noir, presque liquide, ruisselant dans le fleuve de ses veines. Cette magie ancienne, proscrite, qui se tend sur eux, comme un carcan inéluctable.

« Ceux, dont je porte le fardeau. »

Ces mots, comme une sentence. Impitoyable. Qu'il cracherais presque, de sa triste vérité, dure, fataliste. Cette main, qui s'enlaçait à la sienne, ne serait-elle bientôt, plus qu'un songe, elle aussi ? Ses doigts étaient moites, non face au néant qui se dressait devant eux, mais à cet instinct, caché sous sa carne. Cette peur morbide, à l'idée de voir Namaël disparaître dans ces abysses, comme si sa nouvelle venue en ce monde n'avait été qu'un songe. Une incroyable fantaisie.

Pourtant, il s'y accrochais. Enroulant son derme mordoré au sien, comme une ancre, dans ce mirage noirâtre. Ses prunelles s'habituaient à l'obscurité, jusqu'à ce qu'il puisse y voir ses larges arches de pierre d'antan, ses colonnes dressées en des hauteurs insoupçonnables.

« Je t'ai dit, que je pouvais voir dans le noir ? »

Cette même poigne enlacée à la sienne, il le guida. Et pour une fois, au cours de cette longue et pénible existence, il se sentait digne de confiance. L'accompagnant dans ses vastes corridors où résonnait, seul l'écho de leurs pas, de leurs respirations lourdes. Et ces battements, à l'unisson, comme un seul et même organe. Sur les murs, des peintures gravées à même la roche, vestige d'une civilisation disparue, noyée dans les limbes. Il en effleura les reliefs, les couleurs, puis repris sa route.

Les menant bientôt à d'énormes escaliers en colimaçon, où en son centre, se berçait un précipice profond. Trou noir, béant. Comme une vaste voie de pierre, vertigineuse. Bien que nyctalope, il peinait à en apercevoir la chute. Mais Namaël avait été ailé, par le passé et les chutes, avait sûrement été nombreuse, avant qu'il ne puisse être le glorieux héros de sa nation.

« Tu dois me faire confiance. »

Trop tard, maintenant. Ils étaient guerriers. Et les guerriers qu'ils étaient, ne pouvait rebrousser chemin. Se tournant vers lui, il bascula ses mains sous ses hanches, soulevant sans mal le poids de celui-ci, lui laissant le loisir de serrer ses cuisses autour de sa taille et ses mains autour de sa nuque. Il pouvait s'y cramponner sans crainte, le mage guerrier espiègle qu'il était se mit à sourire et dans un coin de son esprit, il fut presque déçu que Namaël ne puisse voir le regard qu'il lui portait à l'instant.

« On vas prendre un peu l'air, accroche-toi. »

S'élançant dans un saut, ses mains s'enroulèrent contre son dos et bientôt, la gravité les rattrapant dans leurs envols, une bourrasque venue du ciel, balayant et fouettant son visage, tandis que leurs corps se rapprochait dangereusement du sol. Pas le droit de fauter, cette fois-ci. Il tenait la vie de son compagnon, là, tout contre lui. Et dans un sursaut soudain, alors que le sol se rapprochait de ses prunelles claires, concentrées, il se téléporta avec lui jusqu'au sol.

La chute lui avait prodigué une adrénaline prodigieuse et dans un rire, qu'il avait jusqu'ici étouffer, résonna contre le cou de Namaël, son souffle chaud caressant sa peau nue et ses mains qui jusqu'ici cramponnée à son dos, serrée si fort qu'il se demandait s'il n'avait pas déchiré le haut de celui-ci, dans le réflexe de la situation.

« C'est bon, on y est. »

Bientôt, autour d'eux, sur les colonnades, d'immenses torches bleutée vinrent à illuminer la vaste salle qui se dressait face à eux. L'endroit était immense, semblable à un mausolée étendu de roches bâtie à même les entrailles de la terre, sculptée en un corridor géant, aux plafonds si haut qu'il peinait à apercevoir le départ de leur plongeon. Et au loin, face à eux, taillé à même dans la roche, la sculpture géante d'un rapace titanesque, aux amples ailes de pierres déployée et donc le bec se tendait en leurs directions.

Un souffle franchit la barrière de ses lippes.

« Xhandos. »

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MessageSujet: Re: cosmic nighttale ft. Namaël   cosmic nighttale ft. Namaël - Page 3 EmptyJeu 7 Mai - 15:22





Prendre l'air ?...

Ils étaient au fond d'un souterrain. Le seul air qui leur venait au visage était la respiration pierreuse et sombre des profondeurs, venue des amples poumons de la terre, chargée d'un froid de crypte et des échos de fosses innombrables. Grincements d'ongles, os broyés, âmes errantes. La matière ici était réduite à sa plus simple et tragique expression. Les bêtes étaient aveugles. Les bêtes étaient des spectres. Et les mâchoires des spectres claquaient dans le vide, en quête de sang frais. Le seul air ici était celui qu'ils apportaient avec leurs souffles, celui qui alimentait leurs vies ; mais Namaël ne se sentait pas réduit à l'état de proie, et si son nouveau compagnon lui avait ouvert soudain une voie dans la pierre, pour lui montrer tout à coup le ciel ouvert et les astres en contrebas, il lui aurait voué toute sa confiance, comme ce dernier le lui demandait. Il n'y aurait vu ni un piège, ni un mensonge.

Ni dans cette étrange embrassade qui lui était proposée. Il s'était laissé entraîner comme dans une danse quelque peu acrobatique. Le souvenir de ses ailes lui rendait acceptable ce basculement dans le néant, et il ne se rappela qu'il risquait de se briser au sol, comme n'importe quel humain venu, qu'après avoir plongé. Il ferma les yeux et s'accrocha de toutes ses forces, dans un sursaut d'appréhension, une torsion de son corps cherchant à interposer son dos entre les rocs et leurs organes vitaux. Comme un félin lance ses pattes en avant pour se protéger, il enveloppait le sorcier de toute l'étendue de ses muscles, prêt à se déchirer contre les écueils pour le maintenir en sécurité.

Il y avait entre eux une boule de chaleur sourde et inexplicable, qui n'aurait pas dû exister entre deux hommes, dans son appréciation en tout cas – il avait bien remarqué que les humains, dans leur nature quasi animale, faisaient joyeusement fi de cette loi, comme toutes les autres créatures de la Terre – et il voulait la protéger, elle aussi. Cette chaleur était son trésor. C'était bon de renouer avec son ancien dévouement aveugle, de tenir contre lui une cause sacrée pour laquelle il se sentait prêt à mourir.

L'atterrissage le surprit et lui arracha un sursaut, un cri léger dont il se reprocha aussitôt l'accent vulnérable, et un léger vertige par la suite. Il détestait les ascenseurs, il n'avait jamais pu se faire à cette sensation impie, et c'était un peu ce qu'il éprouvait maintenant. Accroché à Kaël, respirant son odeur à même à sa peau, il put se convaincre enfin que tout allait bien pour le moment. Ce n'était qu'une plaisanterie de sorcier, le moment du combat n'était pas encore venu. Il se mordit l'intérieur de la joue pour ne pas rire, et releva un visage imperturbable, comme s'il n'était rien arrivé.

"On y est... Où, au juste ?"

Tout cela évoquait un temple de mauvais augure, de ceux qui délivraient de ces augures en échange de sacrifices humains, à vrai dire. Mais le symbole de l'aigle le rassura en partie. Il leva les yeux pour le regarder, et se passa la main sur l'épaule sans y songer, alors que son regard parcourait les longues ailes sculptées. Il respira profondément. Jamais il ne se rebellait contre cette perte. Il la comprenait. Elle était inscrite dans sa chair si profondément qu'elle faisait partie de lui, et si on lui avait laissé ses ailes, il les aurait arrachées de lui-même, se faisant l'instrument des lois de son peuple. C'était tout de même douloureux, l'acceptation n'y changeait rien.

Le sorcier l'avait porté en exécutant quelque chose qui ressemblait beaucoup à un vol ; pourrait-il voler à nouveau, avec lui ? En marchant vers la sculpture, il croisa les bras et tenta de se replacer dans l'instant présent, de chasser cette rêverie qui n'avait pas de sens. Il allait se rendre vulnérable s'il n'y prenait pas garde. Et si l'ennemi le renversait, toute l'équipe serait en danger. Ses réflexes de champ de bataille se réveillèrent et il promena un regard plus alerte autour de lui, chassant les brumes de la nostalgie et les espoirs enfantins de voltige sous les étoiles.

Il aurait aimé que Kaël lui en dise plus sur ce qui les attendait ; mais il réalisait que le sorcier avait un côté magicien de foire, une envie de briller devant son seul public, et il concevait que ce côté grandiloquent lui faisait du bien après sa longue captivité. Tout ce qui pouvait faciliter sa réintroduction sur Terre était le bienvenu, même si pour lui, austère chevalier solitaire, c'était un peu déstabilisant. Il n'avait jamais eu beaucoup d'humour. Il ne souriait pas facilement. Ses réactions face à la malice de Kaël étaient presque méfiantes, mais c'est qu'il cherchait à se positionner ; il n'était pas encore familier avec lui pour savoir quand réagir positivement, et jusqu'à quel point.

Allons, une bonne guerre était de nature à faciliter leurs relations. Rien de tel que la camaraderie face au danger pour souder deux inconnus, songeait-il en balayant du regard les ténèbres soudain ouvertes, en se demandant d'où arrivait la lueur bleutée qui faisait apparaître les reliefs de la sculpture. La lumière du jour pouvait-elle arriver jusqu'ici ? Ou était-ce une lueur surnaturelle, issue de cette présence à laquelle ils venaient rendre visite ? Ah, c'était le plus stressant, Kaël avait suggéré que c'était un ami et qu'il pouvait les renseigner, mais il n'avait donné aucun indice sur le degré de confrontation ou d'hospitalité auquel ils pouvaient s'attendre.

Soudain, l'ange déchu se souvint qu'après tout, Kaël lui-même n'en savait peut-être rien. Il réapparaissait au bout d'une éternité. Ce qu'il avait connu avait changé. Tout était possible. L'adrénaline courut dans ses veines et il se sentit étrangement bien, face à cette exploration de l'inconnu qu'il pratiquait lorsqu'il avait encore ses ailes. Ce manque qu'il ressentait, c'était l'envie que Kaël lui raconte ses souvenirs, et ça aurait lieu plus tard, une fois tout danger écarté. Ils avaient le temps pour ça. D'ici là, ils étaient à égalité.

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