AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -21%
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, ...
Voir le deal
39.59 €

Partagez
 

 cosmic nighttale ft. Namaël

Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2, 3  Suivant
Kaël

Kaël


Neutre




Occupation : master of puppets.
Adresse : Tenebris
Messages : 97
Date d'inscription : 05/02/2019

cosmic nighttale ft. Namaël Empty
MessageSujet: cosmic nighttale ft. Namaël   cosmic nighttale ft. Namaël EmptyLun 13 Avr - 16:29




Vide. Si vide. Ces plaines désertées par le chaos. Plus qu'un gouffre de néant. Algide et creux. Parfois, le silence et puis des plaintes. Des hurlements horrifiques. De toute cette dévastation qu'il avait laissé dans son sillage. Des mondes où marchait des légions vêtues de noirs. Des tribus barbares périssant au fil de leurs lames, des statues érigées à sa gloire, son nom scandé au travers de la foule, des autels trempés d'hémoglobines, une main familière se posant sur son épaule, le souffle d'une voix grave perdue près de son oreille, un corps ondulant contre le sien. Et puis le chaos.

L'horreur. Des membres déchiquetés, des prunelles horrifiées, des cadavres empilés dans des fosses, des liserais de feu à travers la nuit. Des champs de bataille pestilentiel, des cris, des corps transpercés de lames sanguines, des orbes rougeoyantes dans le noir et puis parfois, son nom. La révolte dans leurs regards, leurs derniers souffles, leurs dernières victoires, leurs dernières gloires.

Tout est de ta faute.

Tourbillons de voix entrelacées, là, à la lisière des vivants et du vide. Ses mains écorchant son crâne, un cri muet, le fardeau de l'amertume. Le prix de ses erreurs. Et puis eux. Leurs visages maculés de colère. Leurs dents broyant son corps, leurs mains arrachant sa peau et leurs griffes transperçant son palpitant. Noir. Comme l'encre.

Tout est de ta faute.


Le dieu qu'il avait été, était un héros...

...ou bien un monstre ?

☾☾☾

Tenebris était calme, ce soir. Dans ses vastes jungles enténébrées, reposait des reptiles géants, aux larges ailes de cuir, parfois, des rôdeurs, félins noctambules tapissait l'humus de leurs traces de pattes pour rejoindre leurs tanières. On n'entendait plus que le remous des cascades, de la brise, bougeant l'épaisse mélasse couvrant les îles aériennes et du crépitement d'un feu s'étiolant, peu à peu de ses flammes sacrées.

Non loin de celui-ci et d'un corps, probablement endormis. Une épée. Toute de jais. Noir. Une abysse troublante. Cette sensation ténue, dans l'air. Alors que le ciel nocturne se parait de son voile ténébreux, immensité sombres où régnait deux lunes blafardes et gémellaires. Comme une secousse, infime, de cette épée, bientôt, tremblante et vorace. S'élevant d'elle-même, mue par sa propre volonté. Un hurlement effroyable s'en suivis et les oiseaux, nichés dans leurs nids, s'envolant, cherchant à fuir la source de ce bruit atroce.

De l'épée, s'échappait des volutes d'ébènes, énergie sombre et occulte. Une puissance féroce et vengeresse. Des millénaires de souffrances, des années hantées par le poids des fantômes, une voix, faite légion, d'une terrible solitude comme châtiment. Un corps en jaillit, des membres noirs, désarticulés, une peau boursouflée, comme jonchée de brûlures, une multitude d’œils rougeâtres, certains vides, d'autres emplis de prunelles injectées de sang, une gueule immense, remplie de crocs avides de carnes, de longues mains pourvues de griffes et dans son dos, contre ses omoplates, deux balafres.

L'épée n'était plus. À la place, un monstre. Dont le corps inerte tomba mollement au sol. Presque mort. Et en réalité. Si vivant. La folie de l'éveil soudain, des voix, hurlant à l'agonie dans sa psyché anarchique. Et d'un nom, franchissant la lisière de ses lippes, comme un gargouillis, atroce.

« Faaaël... »

La créature, folle et démente, rampante à une vitesse folle, sur le corps du guerrier pour prendre possession de son cou de ses griffes, là, à la jugulaire. Torrent de haine vociférant, de ses entrailles encore marquées par la douleur lancinante. Scrutant bientôt deux prunelles bleutées, une infinité vaste de vagues et d'océans. Aussitôt, la créature le relâcha, reculant de quelques pas, presque honteuse et désespérée.

Son enveloppe charnelle s'évaporant dans un amas de volutes faisant naître un nouvel homme. Une peau nue mordorée, sillonnée par des muscles saillants, deux prunelles d'émeraudes et mystiques, une barbe sombre maculant une mâchoire anguleuse et des joues pleines. Un crâne jonché mèches noirâtres. Bellâtre au sourire sibyllin qui bientôt, se mit à scruter son interlocuteur.

« Maintenant, je peux te voir, déchu. »

Revenir en haut Aller en bas
Namaël

Namaël


Neutre




Occupation : Chevalier errant
Adresse : Sur sa moto
Messages : 30
Date d'inscription : 12/04/2020

cosmic nighttale ft. Namaël Empty
MessageSujet: Re: cosmic nighttale ft. Namaël   cosmic nighttale ft. Namaël EmptyLun 13 Avr - 21:21



"Epargne-moi ce sourire de femme."

*

Encore une fois, la vision l'avait frappé en pleine route, alors qu'il laissait son attention se perdre de roc en nuage, sur le long serpent noir de l'asphalte. Il avait été forcé de s'arrêter. Ces visions, depuis qu'il avait trouvé l'épée elles ne s'arrêtaient plus. Les ruines mortes. Des pierres si enveloppées de ronces qu'elles semblaient avoir des racines. Et entre les ruines, un plan d'eau qui reflétait un astre sanglant. Le ciel était si noir qu'il était difficile de savoir si c'était la nuit, ou si un volcan avait débordé dans les cieux.

L'ange déchu s'arrêta et descendit de selle, tituba légèrement, porta les poings à ses yeux.

Dans son dos, entre ses omoplates marquées par la chute de ses ailes, seule une épaisseur de cuir noir séparait son épiderme et le métal. L'épée n'avait pas de fourreau. Il l'avait fixée dans son dos à l'aide d'une sangle de son paquetage habituel. Il avait coutume de procéder ainsi autrefois, lorsqu'il portait sa propre épée de combattant. Il se sentait mieux avec ce poids inégal sur ses épaules, une masse considérable qui faisait pencher légèrement sa moto sur le côté ; et en même temps, elle ne faisait que lui rappeler qu'il ne la portait plus entre ses ailes.

Il avait renoncé à ses pouvoirs pour demeurer auprès de sa femme, et c'est cette absence de pouvoirs, en définitive, qui l'avait empêché de la sauver. Car elle avait été empoisonnée par l'influence des démons, il en était certain. Il ne pouvait plus les sentir à l'aide d'un sens surnaturel, mais il n'avait pas oublié leur mode opératoire. Leur profil psychologique.

Et cette épée, sans doute était-elle empoisonnée elle aussi, mais il n'en avait cure. S'il s'arrêtait au bord de la route, c'était toujours pour eux : les femmes perdues, les chiens errants, les épées noires. Dans chacune de leurs misères, qu'il combattait les unes après les autres, dans tous les torts qu'il redressait, il cherchait sans la trouver une issue digne à son errance. Il était loin de se douter qu'elle aurait pris fin s'il avait eu soudain conscience de cette motivation. Dans son esprit, c'était un simple besoin qu'il accomplissait. Le besoin de jouer au justicier solitaire, à défaut de l'être encore. Le charme enfantin d'une épée de chevalier, découverte au milieu de nulle part, dusse-t-elle lui causer des visions de plus en plus démoniaques.

Cette nuit-là fut courte pour Namaël, après la brève prière qu'il prononça en s'agenouillant dans le sable rouge. Il n'avait pas dormi une heure – il n'avait pas cherché à faire un feu, le froid de la nuit lui faisait du bien, et ce soulagement était la raison qui le poussait au coeur des steppes, sur les montagnes et face aux océans – que le phénomène se déclencha.


*

Et maintenant, devant lui se dressait une apparition ténébreuse, au sourire équivoque et à la colère incompréhensible. Un fauve qui venait lui ramper sur le corps et lui respirer le visage, composite instable et angoissant, puits de folie arrachée des crânes où elle se tapit et jetée à l'air libre... qui aurait fait fuir en hurlant tout autre qu'un soldat de lumière. Namaël n'avait pas peur. Il était curieux, paralysé mais fasciné.

"...Je te connais."

C'était l'homme qu'il avait aperçu sur le miroir, à la fois invisible et  dans ses rêves, toute sa vie. Avant même de lui avoir posé la moindre question, il connaissait son nom. Les deux syllabes lui échappèrent dans un frisson ; il se sentait faible, vidé de son essence vitale, comme si cette solidité physique que l'être – le démon, sans doute – reprenait, il la puisait directement chez lui. Il ne buvait pas encore son sang, mais ça ne saurait tarder. C'était donc ici, le bout de la route. La fin de la quête, la dernière nuit.

"Kaël."

Sa main retrouva sa mobilité, et comme il l'avait fait nuit après nuit depuis toujours, il tendit le bras en direction de ce visage en face du sien, si semblable et si différent. Cette fois, il n'y avait plus de glace entre eux. Il allait pouvoir le toucher. Advienne que pourra.
Revenir en haut Aller en bas
Kaël

Kaël


Neutre




Occupation : master of puppets.
Adresse : Tenebris
Messages : 97
Date d'inscription : 05/02/2019

cosmic nighttale ft. Namaël Empty
MessageSujet: Re: cosmic nighttale ft. Namaël   cosmic nighttale ft. Namaël EmptyMar 14 Avr - 2:09



Des ailes. Des plumes. S'enroulant telle des flèches marmoréennes, dans des délices cotonneux, au travers des éclats aveugles de hautes tours perchées dans les cieux, telles des maîtresses immuables, indomptables. Des armures d'argents, des jardins aux fleurs piquetées de cristaux, prairies de paix et d'accalmie. Et puis, un sourire, dans la nuit, une étreinte. Un baiser. Et cet être, qui là bas, brillait, de sa fougue écarlate, angélique. Ses frères et soeurs ne l'avait pas vu. Lui si. Un rêve. Comme il en avait rarement fait depuis des milliers d'années.

Une empyrée. Infinité bleutée, claire, dévastée par des faisceaux incandescents. Un océan d'accalmie. Comme si la mer avait ce don, de ralentir le temps, d'arracher les souffrances, les peines pour s'en vêtir dans ses abîmes profondes. D'arracher ces quelques secondes où l'éternité fut si longue, si triste, comme un vaste tunnel dont on ne vois jamais la fin. Tourment solitaire et effroyable. Jamais il n'avait paru aussi si sur en se voyant confronté à tout ce qu'il avait pu croire, imaginer.

Cette main, presque comme une rédemption, alors que bientôt, il sentis sa chaleur recouvrir sa peau. Ça y est. Il était vivant. À nouveau. Oui. Il pouvait le sentir. Battre, jusque dans ses veines noircies, dans ce palpitant amorphe, sur ces grains naissant sur sa peau.

« Beaucoup de personnes me connaissent... »

Un instant d'égarement, mélange de fascination et de confusion. Absorbé par le ressac de ses vagues, ses grèves idylliques, dans lesquelles il se voyait errer.

« ...la plupart du temps, pour de mauvaises raisons. »

Lorsque sa voix grave s'éteint dans un souffle. Que dans l'espoir d'être certains, sa main saisie la sienne, paume vers le ciel pour y tracer des arabesques étranges, comme apprendre, de nouveau, le contact d'une peau nue contre la sienne, les légers spasmes nerveux, qui parfois s'en échappe, cet instincts, lorsque deux corps se saisissent et s'entraîne en un rythme saccadé.

C'était donc à lui, qu'il devait ce nouveau souffle.

« Il semblerait que je te dois mon retour, Namaël. »

La peau de ses joues qui s'étendent en un sourire, ce plissement au coin de ses yeux et sa poigne, qui fini par délivrer la sienne. Toutes ces sensations, comme oubliées, redécouvertes à son contact. Ce qu'il venait de lui donner était un présent inestimable. Une vie. Et une autre, passée, devenue ombre perfide.

« Permet moi de me présenter, je suis Kaël. Aussi connu, en ce monde, sous le nom de Kravhan. »

De son grand corps agile, il le salua d'une révérence gracieuse et élégante. Claquant de ses doigts jusqu'à ce qu'une armure noire, de cuir, ne recouvre jusqu'ici son corps dénudé. D'un clin d’œil lancé vers lui, il ouvris ses bras, dont ses mains gantées tendues vers le ciel et tout autour de lui.

« Roi de Tenebris... ou du moins, ce qu'il en reste. »

Portant son regard plus loin, vers l'horizon et la haute cimes de ses arbres millénaires, il s'était attendu à voir briller des torches dans la nuit, d'entendre des rythmes sauvages et barbares scandant le nom de leur Roi de nouveau éveillé. Mais à la place, ce ne fut que le clapotis des cascades, le cri de reptiles ailés et géants, sillonnant le ciel de leurs larges ailes, qu'il entendit.

Cette terre. Ce monde. Aurait du prospérer, grandir, s'épanouir. Mais ici, semblait-il, après son départ, que Tenebris avait fini par reprendre ses droits. Chutant au même rythme que son maître. Étrange.

« Je me demande, combien de temps s'est-il écoulé, depuis... »

Qu'il lança, happé dans sa propre torpeur, son profil basculant à nouveau jusque sur l’angelot.

« Peut-être aurais-tu une date approximative à me donner. De ce monde ou d'un autre, je saurais me débrouiller. »

Revenir en haut Aller en bas
Namaël

Namaël


Neutre




Occupation : Chevalier errant
Adresse : Sur sa moto
Messages : 30
Date d'inscription : 12/04/2020

cosmic nighttale ft. Namaël Empty
MessageSujet: Re: cosmic nighttale ft. Namaël   cosmic nighttale ft. Namaël EmptyMar 14 Avr - 10:12



"L'an deux mille dix neuf de l'ère actuelle," murmura Namaël, en mode automatique. "Sur la terre des vivants, en tout cas. Ici, je ne saurais dire. Mais je peux t'y ramener en revenant sur mes pas."

Tenebris, ce n'est pas le nom d'un saint lieu. Où étaient-ils ? La route avait été longue et noire, sans éclairages. Etrange que la panne d'essence ne l'ait pas coupé en pleine trajectoire. Il s'était arrêté en se demandant où il était, mais rien dans le paysage ne lui offrait de points de repère. Il n'était probablement plus dans le monde réel. Ses visions l'avaient emporté. Il s'était même demandé, en fermant les yeux, s'il avait déjà trépassé ; une perpétuation éternelle de son errance serait le pire des châtiments, mais il était prêt à l'accepter.

Comment se présenter, face à un roi ?

Il ne savait pas ce qu'il avait à répondre. Mais cette épée l'observait avec attention, réclamant une répartie. La folie lui faisait face, autant l'embrasser. La main de Namaël retomba au long de son corps, mais il avait eu le temps de frôler son interlocuteur avant que le cuir ne recouvre sa peau. Il soutenait l'homme de sa présence solide, immobile comme une colonne enracinée dans le marbre. Une statue près d'un tombeau, où les quatre vents s'agenouillent.

Bois le sang de mon âme, mon frère obscur. Profite que je ne suis pas en état de me défendre. Si je me connais bien, cela ne durera pas.

"Moi, je ne suis personne... De mon grand amour il ne reste rien."


Il avait rencontré, ce qui lui semblait être deux semaines plus tôt, une autre de ces apparitions irréelles qui semblaient aussitôt focaliser leur attention sur lui. Celle-ci l'avait insulté dans la rue, puis s'était excusée : elle l'avait pris pour un ex avec qui ça s'était très mal terminé. Il l'avait invitée à prendre un verre et à lui raconter tout ça. Elle avait à ses côtés un petit épagneul souffreteux, débordant d'affection, qu'il avait gardé sur ses genoux pendant toute la conversation. Elle était rongée par des tourments de tous les instants. Elle travaillait dans un laboratoire qui testait des remèdes vitaux sur des animaux. Elle n'avait pu en sauver qu'un.

Elle l'avait remercié de l'avoir écouté. Mais elle était repartie dans le même état de délabrement ; il ne portait qu'une copie de sa croix. Lui non plus, il ne pouvait sauver personne.

La route l'avait appelé. Il avait longtemps roulé sans casque. Après tout, à cheval, pendant ces siècles d'errance, il n'en avait pas non plus. Il avait trouvé cette épée alors qu'il touchait au fond du désespoir, et à présent, perdu dans un paysage dont il ne reconnaissait rien, cette épée lui parlait ; il devait avoir des hallucinations. C'est ce qu'aurait pensé un humain. Mais il ne serait jamais, ni totalement humain, ni totalement un ange à nouveau. L'avait-il seulement été un jour ? Cet homme devant lui habitait son esprit depuis la première seconde, et c'était clairement...

Au moins un roi sorcier. Certes, sa bien-aimée avait été une sorcière, mais rien à voir. Une sorcière qui composait des remèdes à base de fleurs et de miel. Kaël... Il s'appelait vraiment Kaël. C'était un magicien d'Oz des ténèbres. Il ne pouvait pas s'empêcher de le dévisager. Beauté troublante. Beauté du diable. Grâce serpentine.

Sa démarche était celle d'un lion surpris qui erre autour d'un voyageur rencontré par hasard. Lourde sans hésitation, celle d'un homme habitué à rester en mouvement.

"Je peux faire du feu. Tu aurais besoin d'un repas. Je peux chasser."

Observer et réfléchir. De grandes créatures erraient alentour, toutes moins passionnantes que cette lame faite chair, moins inquiétantes. Il avait appris à tuer dans le respect et la compassion, en prononçant une prière sur le corps dont s'éteignaient les prunelles. Que le meilleur gagne, et sans rancune.

Sa compagne brûlait un peu de sauge médicinale et prononçait des mots transmis par d'anciennes tribus. Lui se contentait de dire ce qui lui passait par l'esprit. La vibration de la voix contenait tout ce qu'il voulait communiquer, et le portait sur les ailes de la fumée, là où le message devait arriver. Il était conscient d'avoir gardé une nature assez angélique pour que ses voeux ne soient pas corrompus. Chaque parole prononcée en toute solennité avait la valeur d'une prière consacrée.

"Ne disparais pas, frère," murmura Namaël entre ses dents, fuyant le souvenir de la femme souriante plutôt que le brun lui-même. Pourtant, il savait que s'il s'éloignait, il parlerait bientôt tout seul, et elle se manifesterait à ses côtés, spectre projeté par son imagination, écho de la souffrance qui battait dans ses veines. "Je reviens bientôt."

Pour quelques temps, il était protégé. Il avait quelqu'un sur qui veillé. Il priait pour que ce soit réellement un roi sorcier ; un humain qu'il pourrait sauver de ses influences démoniaques, non pas un démon à part entière. C'était le handicap qui lui pesait le plus, celui qui l'avait empêché de soigner sa femme à temps : il ne les ressentait plus. Il reconnaissait leurs discours et leurs actions, mais alors, il était trop tard. Les vaincre restait toujours possible, mais c'étaient les traces qu'ils laissaient dans la pauvre humanité, les sillons que leurs griffes avaient marqués à jamais, qui le tourmentaient, comme s'ils étaient tous imprimés sur la surface de son coeur.
Revenir en haut Aller en bas
Kaël

Kaël


Neutre




Occupation : master of puppets.
Adresse : Tenebris
Messages : 97
Date d'inscription : 05/02/2019

cosmic nighttale ft. Namaël Empty
MessageSujet: Re: cosmic nighttale ft. Namaël   cosmic nighttale ft. Namaël EmptyMar 14 Avr - 13:29




2019.
Le monde ne semblait plus aussi droit, désormais. Comme pris d'un vertige soudain, il fixa le vide, sans comprendre. La terre. Gaïa. Ce petit coin de planète bleutée, si jeune et si fertile, que ses pas ont autrefois foulés, lorsque les premiers tambours de guerre ont sonnés. Des millions et des millions d'années s'étaient écoulés depuis son sommeil archaïque. Comme Tenebris, il n'était de plus qu'une relique ancestrale, un souvenir, dont peu pouvait se vanter le mérite de le connaître.

Cette idée l'angoissa. Chassant les lueurs que Namaël s'efforçait à faire danser sous ses orbes, son visage s'assombrit, porteur de ténèbres défaillant. On m'as oublié, alors. Ils s'étaient dit, promis, avec ce frère, qui encore hier l'accompagnait sur les champs de bataille, Destruction et Chaos, paire féroce et impitoyable, de marquer leurs légendes, jusque dans ce cosmos que leur sœur avait façonné de ses mains d'architectes. Aujourd'hui, ce n'était plus que des réminiscences partie en fumée. Un tas de promesses envolées. L'abîme, cette solitude, qui durant tant de temps avait meurtris de sa psyché anarchique. Ce besoin de reconnaissance constant, d'être aimé, adulé. Fardeau de son chaos intérieur.

« Il me semble l'avoir aperçue, un jolie brin de femme. »

S'il s'était sentis d'humeur plus jouasse, il aurait sans doute mentionner la voix de l'ange poussant quelques soupirs rauques, alors que son bassin se glissait entre une paire de longues jambes fines et élancées. Il pouvait au moins reconnaître ceci, Namaël lui avait offert de beaux rêves. Et c'était grâce à cette lumière, cette essence ruisselant dans les fleuves de ses veines, qu'il avait de nouveau pu fouler Tenebris de ses pas. Il pouvait la voir, la sentir, comme lorsque sa main s'est posée sur son visage, il en transpirait, par tout son être. Mais elle semblait s'étioler. Se désagréger.

Il avait vu Icare, l'un de ses nombreux petits enfants, tenter d'étreindre le soleil de ses ailes de cire, il se sentais exactement comme lui. Excité, de pouvoir faire le prochain saut. Celui sans retour. Avec pour dernière vision, cet amas brûlant, incandescent, logé au fin fond de son regard.

« Je ne refuse jamais un repas, surtout lorsqu'un bel homme me le propose. »

Chassez le naturel et il reviens au galop, avec ce sourire charmeur aux bords des lippes. Il aurait peut-être son festin de roi en fin de compte. Il s'attendait à des dizaines de plateaux de fruits, de coupes gorgées de ce liquide violacé que les Tenebrisiens affectionnait tant et d'une multitude de viandes, on l'aurait alors acclamé jusqu'à ce que son divin postérieur ne se pose sur son trône de jais. Mais faute de quoi, il se contenterais du fardeau de l'absence de ces longues années passée à gratter une surface gelée et immuable.

En voyant son large dos musculeux, bientôt, s'enfoncer sous les troncs jusque dans cette vaste jungle enténébrée, Kaël aurait presque pu y déceler une paire d'ailes. Comme celles dont il avait longuement rêvé, blanches, grandes et irréelles. Capable de pourfendre les cieux d'un simple battement. Si Namaël les possédaient encore, il aurait voulu pouvoir s'y lover, les cajoler, les attraper tandis que...

« Coquin Kaël, à quoi pense-tu ? »

Qu'il murmura pour lui-même. Il n'avait vu qu'un vague aperçu des capacités du guerrier et il savais que celui-ci était plus qu'apte à pouvoir se défendre contre ces créatures qui s'était faite maîtresse de Tenebris.

Son regard se porta en hauteur, plus haut, sur ces plateaux touffues d'où dépassait quelques monuments de pierres. Sans réfléchir, il s'y téléporta. Un temple lui faisait désormais face, couvert de mousse et plantes grimpantes. La végétation avait fini par tout dévorer ici. Sous l'arche et les colonnes, sa main gantée se perdit contre l'un des murs mousseux, dont il arracha les amas vert. Des peintures d'antan était encore là, intact. Une légion d'homme et de femmes vêtues de noir à la poursuite d'un homme, plus grand que les autres, tout de noir, dont le crâne était entouré d'un halo noir.

« Où êtes-vous ? »

Que son souffle laissa s'échapper. Quelque chose n'allait pas, ici bas. Une civilisation ne disparaît pas en un claquement de doigts. Et ici, il n'y avait que Namaël capable de lui apporter des réponses, mais il n'était, sans doute, pas assez vieux pour avoir connu l'âge d'or de ces terres. À moins que...

« Xhandos. »

Oui, c'était une bonne idée. Ils allaient rendre visite à l'un de ses amis d'antan. Il avait la certitude que celui-ci était encore vivant. Seul bémol, il devait se souvenir du lieu exact de cette tour profonde, creusée à l'inverse des cieux. Dans le domaine des ombres et des innombrables galeries qui demeurait sous leurs pieds, en espérant qu'elle ne se sois pas effondrée depuis.

Namaël accepterais, sans doute. Ils étaient presque comme de vieux amis, après tout. Cette connexion étrange qu'il avait créer en se faisant porteur du Chaos et qui demeurait, presque palpable dans l'air alors qu'il en était sortis, n'était qu'un signe avant coureur de ce qu'il avait toujours cherché à avoir.

Il tourna son regard plus bas, sur cette lourde canopée moite, il était là, quelque part là dedans. Lorsque soudainement, un cri, inhumain, terrassant la nuit se fit entendre. Dans un réflexe, Kaël s'envola dans l'air sous formes de volutes noirâtres, plongeant droit sous le manteau touffue de la forêt.

Revenir en haut Aller en bas
Namaël

Namaël


Neutre




Occupation : Chevalier errant
Adresse : Sur sa moto
Messages : 30
Date d'inscription : 12/04/2020

cosmic nighttale ft. Namaël Empty
MessageSujet: Re: cosmic nighttale ft. Namaël   cosmic nighttale ft. Namaël EmptyMar 14 Avr - 15:33




"Ma femme ne concerne que moi," gronda l'ange déchu, jalousement, en s'emparant du couteau bowie qui reposait dans les fontes de sa moto. Une lame ouvragée qui semblait inutile depuis qu'il avait trouvé l'épée, et dont il avait songé à se séparer, n'aimant pas s'encombrer d'objets inutiles. Mais il n'avait trouvé personne à qui l'offrir ; et c'était très bien. L'objet à manche de corne ferait donc encore usage. Il faudrait bien cette lame large et solide pour traverser les écailles des monstres qui hantaient cette contrée.

En arpentant le sol, bientôt Namaël se mit à courir. Il ne sentait pas les ronces qui s'accrochaient à sa peau. Ses pas sur la terre battue, chargée de cendres volcaniques, marquaient le rythme effréné de son coeur. Il se sentait mieux dans la vitesse. Elle lui évoquait une chute continue, démarrée à son arrivée sur Terre et qui ne prenait plus fin. L'impact n'aurait donc jamais lieu. Un sourire se dessina sur ses lèvres. L'homme en noir n'était pas venu frapper le dernier coup. Ils allaient simplement partager un repas autour d'un feu... Ce serait comme avec tous les autres humains. Une salutation, un bout de chemin, un adieu. Une routine rassurante. Il n'était pas cassé, les rouages de son être s'étaient remis en marche avec la grâce harmonieuse d'un automate bien huilé.

Comme le froid de la course était consolateur, sur ses muscles tendus !

Il avait hâte de revenir. Ses regards ne se laissaient pas de cet être dont il avait tant rêvé. Il se morigéna, en se plaçant en embuscade à l'approche d'une grande créature au regard égaré. Il ne fallait pas qu'il commence à s'emballer ; de toute évidence, il avait affaire à un libertin de la pire espèce, qui se ferait un plaisir de lui évoquer les délices de la chair et de l'y inciter. Merci bien, il avait vu ce que ça avait donné la première fois. Pas question de recommencer. Des embrassades chargées de promesses et de dévotion, qui n'avaient eu aucun poids le jour des adieux venus.

On l'avait éduqué à veiller sur les humains comme s'ils étaient des fétus de paille, prêts à être dispersés par le vent, et on avait très bien fait. Ce détachement bienveillant lui servirait, même auprès d'un sorcier. D'ailleurs, il délirait. Comment aurait-il vu sa femme ? Namaël, lui, ne le reconnaissait aucunement de ses jours. Il n'était présent que dans ses nuits. Et là, jamais aucun autre visage n'était venu s'ajouter au rêve du miroir.

Il refusait de songer aux autres possibilités.

La grande créature arpentait la terre en éveillant des tremblements sous ses orteils massifs. Griffes ou sabots, difficile à déterminer tant ils s'enfonçaient profondément à chaque pas. Elle était en train de s'enliser. Elle ne le comprenait pas encore. Saisi de pitié, Namaël s'avança pour mettre fin à ses souffrances. En un pareil instant, un chant de guerre martelait le fond de son crâne, au point qu'il se sentait presque en transe. Il y avait quelque chose d'absent dans son regard, quelque chose d'animal dans sa mâchoire serrée. Si ses confrères Ailés d'autrefois l'avaient aperçu, ils ne l'auraient pas reconnu.

D'un bond, il sauta sur le dos massif de la créature et, conscient qu'il ne lui briserait pas facilement la nuque, préféra trancher les artères de la gorge d'une longue incision fulgurante. L'effort nécessaire le laissa surpris. C'était le cran au-dessus d'un cerf ou d'un élan. Mais comme tous les êtres terrestres, sa tête détachée de son corps, la chose se vida de son sang et mourut ; perché sur son flanc rebondit, le voyageur s'occupa à en extraire quelques pièces de viande. S'il les cuisait suffisamment, il pourrait les conserver pour la suite du trajet. Par ce froid sec, elles ne s'abîmeraient pas rapidement. Cela lui éviterait de prendre d'autres vies.

Il lui sembla soudain entendre un cri ; l'acte charnel de trancher et de déchirer l'avait en partie satisfait et apaisé, mais il y avait des manques qu'aucune violence ne pourrait combler, et son visage était toujours tendu lorsqu'il releva les yeux. Dans un pan de peau écailleuse arrachée à la carcasse chaude, il avait roulé le muscle prélevé ; il jeta ce baluchon sanglant sur son épaule et se remit en marche, revenant sur ses pas.

Les charognards s'approchaient déjà, formes bipèdes et sautillantes dans les brumes, hérissées d'étranges plumages bruissants, un sifflement aux lèvres. Ils disposeraient de la bête morte. Et ils laisseraient s'éloigner son assassin. Le bras tendu, les doigts serrés sur le manche de son couteau noir de sang, Namaël les défia d'un regard clair et silencieux. Ils n'osèrent pas gêner son départ. Il y avait assez de mort ici pour tout le monde.

En regagnant son campement dans le cercle de ronces, il réalisa deux choses. Elles étaient pétrifiées. Et l'homme en noir n'y était plus.

Une sombre humeur mélancolique tomba sur son esprit : il avait rêvé, bien sûr. Il allait se rhabiller ; il y en aurait au moins un. Le chiffon taché de cambouis frotta le sang qui le maculait, mais l'étala plutôt qu'il ne le nettoyait. Restait à espérer qu'il pleuvrait bientôt. Namaël passa une tenue de jean noir, pantalon et veste ouverte. Ce serait suffisant. Il chaussait ses bottes quand il aperçut au sol des empreintes qui n'étaient pas les siennes. Suivre une piste était un talent nécessaire, que ce soit pour un guerrier solitaire ou pour un chevaucheur des grandes plaines. Et ça, ce n'était pas son pied.

Les mains en porte-voix, il appela le nom de Kaël, et perçut dans son propre timbre une angoisse qui le surprenait.

Ne t'emballe donc pas, imbécile. Ce n'est pas un rêve, d'accord. Mais ça reste un compagnon de route passager.

"Je sais... je sais."


Il démarra le feu et plaça sur une broche improvisée les quartiers de viande crue. Pourvu que la fumée suffise à décourager les monstres que le sang attirerait. Certains savaient-ils voler ? Il leva alors la tête, et l'aperçut. Le roi sorcier, suspendu à mi-chemin du ciel. Il avait fait fausse route, songea-t-il, la gorge serrée d'une émotion admiratrice et d'une crainte irrépressible ; ce n'était pas un simple humain, et ce n'était pas bon signe.
Revenir en haut Aller en bas
Kaël

Kaël


Neutre




Occupation : master of puppets.
Adresse : Tenebris
Messages : 97
Date d'inscription : 05/02/2019

cosmic nighttale ft. Namaël Empty
MessageSujet: Re: cosmic nighttale ft. Namaël   cosmic nighttale ft. Namaël EmptyMar 14 Avr - 17:20



Dans son empressement, dans sa course folle dans les airs, il ne s'était qu'à peine aperçu que c'était la peur qui le guidait. Peur ? De quoi au juste ? De savoir que l'Ailé était sûrement tombé entre les mains de ces créatures carnassières ? Cette idée le troubla, renforçant ses craintes, tel un cercle vicieux. Il ne s'était jamais inquiété pour personne. Peut-être une fois, pour son frère, ses sœurs.

Alors par tous les diables, pourquoi s'inquiétait-il pour le guerrier Ailé ? Une idée trônait dans son idée, obsédante, grisante, depuis que leurs peaux s'étaient touchées, que sa main, avait empoignée l'épée, fibre même de son être. Cette chose, ce lien, qu'il avait beau avoir recherché à travers tout le cosmos, quête infini sur laquelle il n'avait jamais pu - malheureusement - jeter son dévolu. Concubins et concubines s'étaient partagés ses bras et même des créatures qui pouvait se vanter de ne pas avoir un genre défini, aujourd'hui, certainement, nombres de ses enfants jonchait le Mundis de leurs pas. Certains dont il n'avait nullement connaissance.

Mais jamais. Ô grand jamais. Il n'avait mis la main sur celui ou celle, qui était son âme destinée. Son frère, Vayron, lui, avait eut cette chance de pouvoir trouver cette âme en celle de leur sœur. Il les avaient observés, parfois, incapable de ressentir une once de ce qu'ils pouvaient voir en s'observant. Mélange confus d'envie, de jalousie.

Namaël était peut-être cette âme. Il devait en avoir le cœur net, éviter de se précipiter pour une fois, tester pour n'en ressortir que l'âme lourde et pleine d'amertume, n'était pas une option cette fois-ci. Si on lui avait fait don d'une nouvelle vie, c'était là, sûrement une chance, de se prouver à lui-même qu'il n'était pas l'être perfide qu'il avait pu être autrefois.

Perdu dans les flots de sa torpeur, il ne s'était pas aperçu que sa vitesse de vol le menait droit contre un tronc. De justesse, il parvint à s'arrêter en s'accrochant à celui-ci de ses bras, mais le bois craquelé glissait sous sa poigne et bientôt, son regard horrifié lorgna le sol, dont il se rapprochait de plus en plus.

« Oh noooooooooooon ! »

Il lui semblait avoir entendu son nom à travers la canopée, mais face à la lourde chute de son corps contre le sol herbeux et humide, ce n'était qu'un faible écho que le vent semblait avoir murmuré à ses oreilles. Dans un soupir, il roula sur le dos, jambes et bras écartés en lorgnant ce ciel sombre que la canopée recouvrait.  

« Il faut croire que ces millénaires de confinement m'ont fait perdre ma souplesse olympienne. »

Le réaliser, l'accepter, était un fardeau bien plus lourd qu'il ne l'aurait cru. Fierté et vêtements écorchés, il se releva en dépoussiérant les plis de sa cape et de ses épaulettes. Maître de guerre autrefois, aujourd'hui, maître de la maladresse. Néanmoins, il fut soulagé de savoir que Namaël n'était pas présent dans l'instant. Qu'aurait pensé l'ange de cette chute idiote ?

Il secoua la tête pour chasser cette idée, tapotant ses joues, tout en mettant un peu d'ordre dans ses mèches en bataille.

« Allez, reprend-toi, imbécile. Tu est Karanhaël. Conquérant et Roi de Tenebris. Dieu de Babylonia. Grand Maître du Chaos, héros de la guerre de l'Ombre-Âge et survivant du Déclin Primitif. Un peu de nerf, mon beau. »

Il s'adressait sûrement à ce reflet de lui, encore perdu en des temps paisibles, profitant des pêchés de la chair et des vices que les lois terrestres avait à offrir. Si tu m'entend, ne te laisse pas avoir par notre frère, cela m'a presque coûté une jambe, un service trois-pièces et une chute stupide.

Enchaînant une série d'exercice futile, son museau se redressa à l'odeur familière d'une carne grillée. Namaël ! Celui-ci était donc rentré au camp ? Au travers des arbres, il pouvait voir un ruban de fumée s'élever, quelques mètres plus loin.

Maculant ses lippes de son sourire le plus enjôleur, il s'y téléporta afin d'y apercevoir l'ange affairé à sa tâche. Couvert de tâches sanguines par-ci et par-là, Kaël se pris un instant pour contempler les muscles couverts de sueurs sous sa veste ouverte, s'activant au dessus du feu.

« Je ne t'ai pas trop manqué ? »

Qu'il fini par déclarer de sa voix séductrice, suivis d'un clin d’œil, bientôt, s'approchant du feu, penché au dessus de celui-ci pour en secouer la fumée de la viande grillant jusqu'à ses narines.

« Quelle odeur ! Je m'en régale déjà les papilles. »

Tout guilleret, excité à l'idée de recevoir bientôt son tout premier repas après des siècles et des siècles de sommeil. Le festin de l'éveillé. Et qui plus est, en bonne compagnie. Cette dite compagnie à qui il adressa un regard interloqué.

« Je serais curieux de savoir comment est-ce que tu a pu atterrir ici. »

Tenebris n'était pas facile d'accès. Lointaine et désormais... déserte. Vaste terre sauvage laissée à l'abandon, où la chaleur et l'humidité pouvait se faire traîtresse. Elle avait été le berceau de bien des choses. Peut-être y avait-il eu accès via un portail qui l'avait mené dans la mauvaise direction ou tout autre sort de téléportation. Et s'il savais beaucoup de choses sur l'ange, certaines était jusqu'ici, encore bien mystérieuses.

« Toi qui connais Gaïa, Tenebris est à des années lumières de celle-ci. »

Revenir en haut Aller en bas
Namaël

Namaël


Neutre




Occupation : Chevalier errant
Adresse : Sur sa moto
Messages : 30
Date d'inscription : 12/04/2020

cosmic nighttale ft. Namaël Empty
MessageSujet: Re: cosmic nighttale ft. Namaël   cosmic nighttale ft. Namaël EmptyMar 14 Avr - 23:19





"Avant que tu demandes... Non, tu ne mangeras pas sur mes genoux."

Namaël pouvait être soulagé : le sorcier n'avait pas chuté suffisamment durement pour lui couper la chique. Au contraire, il semblait d'une humeur radieuse. Pour un peu, il se serait attendu à le voir sautiller. D'un oeil méfiant, un peu déstabilisé par cette belle humeur, il le regarda prendre place à ses côtés. Les questions que se posait l'ange déchu portaient sur lui-même autant que sur son convive. S'il était hanté par un démon depuis sa naissance, qu'est-ce que cela faisait de lui ? Un possédé ? Une âme faible, qui avait été incapable de repousser cette intrusion par la puissance de sa vertu ? Ou pire, un intrus parmi les anges, un agent de l'Ennemi ?

"Je crois que tu m'as piégé dans tes rêves, ils sont plus intenses que la réalité depuis que je transporte cette épée. Comme une drogue."

Non qu'ils soit instruit dans ce domaine. Dans ses pires moments de chagrin, il n'avait jamais pu se résoudre à y toucher. Autant boire du poison, ce serait plus rapide et plus efficace. Et puis, il avait assisté à ce que l'alcool réveillait de pire. Il tailla une pièce de viande grillée et la remit sans cérémonie entre les mains gantées de noir, curieux de voir comment ce prince des ténèbres s'y prendrait pour manger. Il n'avait pas l'air trop snob malgré ses airs majestueux ; il ne se prenait pas plus au sérieux que n'importe quel prisonnier évadé.

"Mais j'ai toujours ma moto, alors... Il suffit de suivre les traces de pneus. Si portail il y a, on le retraversera en sens inverse."

Son couteau resta planté dans le lambeau de muscle qui grésillait, blanchi par la cuisson et luisant de graisse fondue, au-dessus du brasier.

"...J'espère, en tout cas. Sinon, eh bien je suis bloqué ici avec toi."

A ces mots, un sourire léger, presque imperceptible, passa pour la première fois sur son visage franc, durci par le blizzard des montagnes et le vent du désert. Ce serait terrible, ça, coincé avec cette épée faite homme, dans ce paysage désolé, pour l'éternité. Mais ce serait un purgatoire à son image. Et s'il était vraiment corrompu par le mal jusqu'au fond de sa nature, au moins ça protégerait les humains de son intervention. Leur faisait-il seulement du bien en se mêlant de leurs tourments ? Combien avaient mis fin à leurs jours, par dessein ou par accident, à l'aide des objets qu'il avait laissés entre leurs mains, croyant leur faire des cadeaux ?

L'ange balaya ces songes stériles d'un mouvement de tête, en tranchant une part pour lui-même, et une mèche aux reflets d'or et de bronze vint errer devant son visage, à nouveau sérieux. Puis il prononça une rapide incantation avant de planter ses dents dans la viande :

"Forces vives, par ce repas, nous vous accueillons en nous, pour faire de vous le meilleur usage. Ne nous abandonnez pas."

Il mangea en silence pendant une minute, en regardant à la dérobée l'homme en noir, pour observer ses manières, se repaître de sa plastique, décoder son élégance, capter les étincelles de son humour. C'était plus fort que lui, cette présence l'emplissait. Il avait l'impression de vivre sous le regard d'un nouvel astre, fait de ténèbres et de brumes mystiques. La glace était brisée et il ne parvenait pas à s'en vouloir, ou à le regretter.

Cet homme mangeait d'un appétit d'ogre. Et Namaël lui-même devait bien avouer qu'il éprouvait une certaine satisfaction des sens à introduire la nourriture chaude dans son organisme, qui n'en avait pas touché depuis bien longtemps. Peut-être un mois, peut-être deux. Cela ne pouvait pas le tuer de toute façon, et c'était une manière de mortifier sa chair.

Il attendait de savoir en quels termes reprendrait leur échange. Il devait bien se l'admettre, dans le creux secret de ses pensées, sans rien en laisser paraître : il était curieux. Mais sa curiosité le tenta, suggérant une accélération possible des événements, susurrant à son oreille telle un démon invisible. L'autre devait profiter de son repas ; à lui, donc, de parler le premier.

L'observation à la règle, bien souvent, était avant tout l'art d'y faire des entorses avec lesquelles on puisse demeurer moralement en accord...

"Loin de moi l'idée de vouloir critiquer ton territoire, c'est très impressionnant... mais dis-moi que tu vas virer ce décorateur. Pas question que j'habite ici en l'état, en tout cas. Je te réclamerais des colonnes de marbre."

Il plaisantait, mais seulement à moitié. Les environs étaient sinistres ; le ciel, prêt à crouler. Il se tenait prêt lui aussi, à abandonner son repas, qu'il prenait debout, le feu entre eux comme un rideau de lumière mouvante, et à défendre son convive à la force de ses poings. Pas question qu'il chute deux fois dans la même soirée ; ou alors, parce que Namaël en aurait décidé. Cette épée, humaine ou autre, était sa responsabilité.
Revenir en haut Aller en bas
Kaël

Kaël


Neutre




Occupation : master of puppets.
Adresse : Tenebris
Messages : 97
Date d'inscription : 05/02/2019

cosmic nighttale ft. Namaël Empty
MessageSujet: Re: cosmic nighttale ft. Namaël   cosmic nighttale ft. Namaël EmptyMer 15 Avr - 12:44




Of the sun
Out of the darkness
A reflection of steel
That night befalls
A wind begins to chill
As the spell begins



Dans sa nature primaire, Kaël n'avait jamais ressentis ces besoins instinctifs que les humains possèdent. Se nourrir en faisait partis. Mais en tant qu'ancien hédoniste, son corps s'était habitué à se sustenter, profitant des désirs terrestres et de leurs bienfaits, de leurs vices et sévices, il aurait presque pu entendre son estomac gargouiller sous l'odeur alléchante de la viande chaude, couverte de son propre jus de cuisson.

Le morceau de viande entre ses doigts ne fit pas long feu. S'il avait des manières de nobles et d'aristocrate sombre, il s'en débarrassa bien vite en plongeant ses crocs dans la chair tendre. Il ferma les yeux un instant, lâchant un soupir d'aise face au goût fondant contre sa langue et son palais affamé. Comme un fou, il déchiqueta et broya la nourriture offerte jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un os et sa moelle.  

Namaël avait ses propres rites. De ce qu'il en avait vu, aperçu, au travers de ses songes, tantôt paradisiaque, tantôt cauchemardesque, c'était louable à lui de savoir, qu'après toutes ces années, il ne vouait aucun rancœur à son peuple. C'était un soldat loyal et fiable. Il avait connu, des Ailés. Ou du moins, ces anciens individus qui peuplait les archipels de ces îles célestes, leurs ascendants. Des êtres entièrement fait de cristaux et sur leurs peaux bleutées, se reflétait les faisceaux de leurs astres archaïques. Ils vouaient un respect à toute chose, bénissant la terre de ses offrandes.

Tout en observant l'ange, il se dit que les années n'avaient en rien épargnée ces traditions.

Il jeta son os dans le feu. Se levant, attiré par l'odeur de la viande, faisant apparaître un poignard de jais entre ses mains pour s'en découper un énième morceau. Il était comme avide. Révolté. D'à nouveau découvrir, ce qui autrefois, avait été d'un monotone banal et morne. Peut-être que cette longue retraite anticipée n'avait pas été qu'un mal.

Les paroles de Namaël le firent rire. D'un rire grave et chaud. Presque chaleureux. D'habitude, c'était Vayron et ses idioties qui faisait se tendre un sourire sur ses lippes et Svetlaël, lorsqu'elle venait parfois à se plaindre de lui et de ses turbulences.

« Ahah ! Ne t'en fait pas. Je l'ai jeté dans une fosse à tigres. »

Qu'il lui dit, de son air malicieux. À savoir si c'était vrai ou non, tout se cachait derrière ce sourire amusé, un brin sournois.

Lorsqu'il eut fini de découper ce qui ravivais son appétit, il alla de nouveau s'asseoir près du feu, face à lui. Si un jour, Namaël souhaitais réellement s'installer ici, que grand bien lui fasse. Après tout, c'était un solitaire, lui aussi. Un brave, capable de pourfendre nombres de ces créatures. Oui, il l'imaginais bien, ici, à voguer sur son destrier de métal, prêt à braver les dangers de son monde. Cavalier en soif d'aventures.

« En vérité, Tenebris n'as jamais été aussi silencieuse. »

Il avait suscité en lui des réminiscences amères. Cette terre, ce monde, était aussi vieux que lui. En réalité, Tenebris avait été habitée, bien avant lui. Il le savais. Mais par qui, quoi, comment, il ne l'avait jamais su. Tout ce qu'il en avait vu, c'était un monde calciné. Rongé par des ombres ancestrales qu'ils avaient repoussés à l'aide de ses frères et sœurs. Par miracle, ou bien par l'influence de sa véritable nature, elle avait tenue bon jusqu'ici.

« Avant que l'on ne m'enferme dans cette épée que tu as déterrer, c'était un havre de paix. Un petit coin de paradis au beau milieu du cosmos. Le matin, l'on pouvait entendre l'agitation vive qui régnait sur les marchés. Des toiles de pourpres et d'oranges s'étendant sur des kilomètres. Les soirs de fêtes, on se rendait au plus grand lac de la région, pour y laisser couler des barques enflammées en l'honneur de nos esprits combattants. »

Il s'en souvenais. Comme si le mirage appartenait à hier. L'armure noire et saillante de ces soldats délaissé sur les champs de bataille, leurs adorations à la nuit, toute ces offrandes laissées à ses pieds, ses filles et fils de sang royal qu'on lui avait présenter, en ayant espoir d'un mariage et chacun de ses retours en son royaume fêté, où l'on l'acclamait jusque tard dans la sorgue.

« Comme une vaste mer de néant, où nage des âmes de feus, celle de nos héros, nos guerriers et guerrières. »

C'était alors son frère, Thanaël, qui prenais le relais. Emportant avec lui ces éclats jusque dans ses propres mondes sibyllins.

« J'ai bien trop rêvé durant ces derniers siècles pour savoir ce qu'il s'est passé ici. Mais une civilisation, telle que celle de Tenebris, ça ne disparaît pas en un claquement de doigts. »

Il avait cette idée en tête. Et lorsqu'il s'en fixait une, au beau milieu de ce chaos anarchique de ses pensées, cela lui permettait de faire front à ses démons intérieurs. Faire face aux vagues en pointant son regard sur un point fixe, dont il ne se détournerais pas.

« Je compte bien découvrir ce qui a pu se passer, ici bas. Je te laisse le choix, libre à toi de me suivre ou de retourner sur tes pas. »

Il le savais. En était certains. Namaël était loin d'être un peureux et lorsqu'il voyait un nouveau défi se présenter face à lui, il sautais sur l'occasion. Après tout, comment refuser une aide à toutes ces âmes qu'il avait pu croiser sur son chemin, son bon fond, sa foi véritable, ne pouvait se détourner de ces voix, il en était sûr.

« Je ne crois pas au hasard. Si le destin a voulu que ça sois toi qui m'arrache au néant, alors j'aperçois ça comme un signe, qu'il a mis sur mon chemin. »

Il leva sur lui un regard malicieux et confiant. Quitte à ce que nous soyons coincé ici pour l'éternité, autant s'occuper, non ?

Lui avait-il dit qu'il pouvait voyager à travers les mondes ? Non. Plus tard, peut-être. Pour l'instant il se tenais bien de garder cette information. Et il comptais bien se satisfaire de la présence de l'Ange.

Revenir en haut Aller en bas
Namaël

Namaël


Neutre




Occupation : Chevalier errant
Adresse : Sur sa moto
Messages : 30
Date d'inscription : 12/04/2020

cosmic nighttale ft. Namaël Empty
MessageSujet: Re: cosmic nighttale ft. Namaël   cosmic nighttale ft. Namaël EmptyMer 15 Avr - 14:31




En écoutant son convive, Namaël le regardait manger, et jouait avec le dog tag qui pendait à son cou, en le tournant entre ses doigts comme un joueur invétéré l'aurait fait d'un jeton de casino. Le discours qu'il lui tenait était emprunt d'une sorte d'illusion. Cet homme s'était cru immortel, lui et le monde qui l'entourait. C'était admirable, une telle foi en ce qu'il avait créé, une telle fierté de son règne. Mais c'était le résultat d'une sorte de long coma. Il n'acceptait pas le temps passé depuis son entrée en sommeil, et la marche du monde entretemps.

Namaël ne pouvait pas lui en vouloir, c'était une réaction naturelle. En revanche, il se devait de le rappeler à la réalité.

"Je comprends que tu peines à y croire, mais les civilisations les plus brillantes ne dépassent pas cinquante siècles de maintien solide. Dix, c'est une moyenne très honorable. Cinq ou six, c'est l'âge de celle dont j'arrive. Tous les paradis de luxe et de puissance ne peuvent pas masquer l'humanité, et les limitations, de leurs représentants. Fussent-ils sorciers."

Le dernier ajout avait un accent légèrement moralisateur. Les pactes aavec les démons n'apportaient rien de bon, c'est ce qu'il essayait de lui communiquer. Sur le moment, on se sentait magique et invincible, et puis, comme les empires financiers, les empires occultes s'effondraient fatalement, ne laissant que l'amertume d'avoir entaché son âme, et le ressentiment de la population environnante. Cela n'en valait pas la peine.

Enfin, il n'avait pas envie d'agresser l'évadé avec des considérations philosophiques qui ne lui plairaient probablement pas. C'était une âme blessée qu'il avait devant lui, et il souhaitait se montrer doux et indulgent, quels que soient ses crimes. Il espérait juste ne pas avoir à le regretter, le jour où il saurait en quoi ces crimes avaient consisté.

Pour l'heure, afin de le réconforter, mieux valait ajouter quelques perspectives constructives à cette quête de vérité qui était la sienne. Ce n'était pas une mauvaise voie, sur le chemin de l'acceptation. Et il tenait à être là, le jour où ces informations, sans doute douloureuses, seraient présentées à Kaël ; lui qui souffrait à chaque souvenir de se sentir faible et impuissant, il ne pouvait qu'imaginer à quel point cette même souffrance s'emparerait alors de l'ancien roi. Il était resté en sommeil tandis que ses proches connaissaient leur fin, tandis que les murs de son palais étaient abattus, réduits à l'état de ruines, et tandis que le pays lui-même sombrait dans un chaos digne du début des âges. Il n'avait rien pu faire. Et il arrivait mille fois trop tard pour redresser quoi que ce soit.

Ce serait un moment tragique. Impossible de concevoir que Namaël reprenne sa route de son côté. Il ne se réjouissait pas de voir Kaël digérer ces nouvelles devant lui. A vrai dire, il en avait de la peine à l'avance. Son coeur empathique saignait à la seule pensée de cette issue. Mais il fallait qu'il soit là. Cette solitude qu'ils connaissaient tous deux méritait de s'interrompre pour quelques temps. Et au fond, c'était la seule chose à faire. Kaël faisait preuve de courage, l'ange déchu ne pouvait que lui emboîter le pas.

"Nous trouverons peut-être, à l'Université locale, quelque chercheur qui te dira comment se sont terminées les choses ; mais il est possible que pour lui aussi, ce soit un mystère."

Il retira ses lunettes et les rangea dans leur boîtier. Le moment était venu de s'établir un petit campement dans ce cercle de ronces. Quant au reste, c'était décidé ; il ne reviendrait plus sur cet engagement.

"Nous sommes frères, je ne sais de quelle façon précisément, mais nous le sommes. Tant que tu auras besoin de mon soutien, je ne te le refuserai pas."

Il s'arrêta à côté de l'autre homme, et lui posa solennellement la main sur l'épaule. Sa façon de susciter une énergie sombre, qui prenait la forme de vêtements ou d'accessoires à volonté, avait quelque chose de très dérangeant, mais il n'imaginait pas que cette force se tourne contre lui. Si un jour cela arrivait, il réagirait en Ailé, même dépouillé de tous ses pouvoirs et de ses armes rituelles ; et il affronterait le mal, jusqu'à succomber. D'ici là, ils étaient compagnons de route.

Une sorte d'émotion s'empara de lui tout à coup, une attraction qui l'entraînait vers Kaël et lui réclamait de le prendre dans ses bras. C'était ridicule. Ils n'étaient pas deux jeunes filles qui parlent d'un chagrin d'amour, ou deux ivrognes au sortir d'un bar. Reprenant sa dignité, il se détourna pour revenir à sa tâche.
Sa moto, solidement calée sur sa béquille et par son seul poids, formerait une cloison partielle entre l'espace où ils pourraient dormir et le reste de la clairière, quitte à l'appeler ainsi.
Le feu achèverait de fermer cet espace. Il l'arrangea de manière à ce qu'il brûle à petite braise pendant quelques heures sans les enfumer.
Derrière eux, les ronces bloqueraient l'avancée de la plupart des créatures, mais il faudrait prendre garde aux serpents. Toutefois, il savait que les serpents ne mordaient pas une personne endormie sans se sentir menacés.

"Eclaire-moi d'abord sur un point. Cette épée n'était pas ton tombeau naturel. Tu y as été banni... comme moi. Qu'avais-tu fait ? Te souviens-tu ?"

L'abri était presque prêt. Mais il restait une chose à faire... une chose qu'il avait apprise en traversant des forêts où les grizzlis et les ours noirs représentaient encore une très réelle menace. Les reliefs de leur repas, les os dont ils ne feraient rien, allèrent s'entasser à l'entrée de l'étrange clairière. Si une bête s'approchait, elle s'attaquerait d'abord à cela, et il l'entendrait.
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé






cosmic nighttale ft. Namaël Empty
MessageSujet: Re: cosmic nighttale ft. Namaël   cosmic nighttale ft. Namaël Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
cosmic nighttale ft. Namaël
Revenir en haut 
Page 1 sur 3Aller à la page : 1, 2, 3  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: one more chance. :: running through the stars-
Sauter vers: