Nécessité dans ce coin où les règles suivent celles de la jungle, le tout au roi et rien pour soi. L'hôpital a vu nombre d'horreur dans ses brancards, on dirait même que certaines chambres sont hantées par le fantôme de ceux qui y moururent douloureusement. L’hôpital, malgré un grand bâtiment, manque de personnel. Il faut dire que l'espace qui l'entoure ne fait pas rêver. Mais heureusement, certains sont prêts à risquer de sortir de leur confort pour aider la veuve et l’orphelin blessés. Les blessés se bousculent et dans les moments de grande influence, quand il faut mettre les gens à attendre sur des brancards, on croirait la fin du monde.

Le postérieur bien posé sur un divan, les pâtisseries roses aux filaments colorés sur le bureau le shérif veille sur sa ville. Dans le commissariat, les tasses s'entassent, les sucreries sèchent et deviennent rance. Les locaux sont étouffés de ces hommes et femmes en uniforme qui jurèrent de servir, et pourtant, il semblerait qu'au fil du temps la bonté de certains se soit effilée. La corruption n'est jamais loin et entraîne avec elle les affamés.

Le quartier semble à l'abandon, tout sombre, sans dessous dessus. Les boutiques ferment, les maisons se vident. Partir, partir que l'on se dit, pour ceux qui peuvent. Pour les autres, il faut se crever les yeux pour ne pas voir à quel point tout file à contresens, tout est en désordre et rien n'est fait. Dans le centre commerciale qui subit le sort fatidique d'être délaissé, tout est en ruine, tout est vide mais le soir, les escalators se remettent en marche et des trafics s'organisent où drogue et alcool se passent de mains en mains et comme on dit, jeux de mains, jeux de... vilains.

Regardez comment les corps se déhanchent au bruit de la musique vrombissante, la chaude frénésie empale les âmes et s'y accrochent. Strip-club aussi vieux que la ville, on y vient discuter des sujets qui fâchent et de ceux qu'on préfère voir rester dans l'ombre. Dans ce musée des sens, hommes et femmes se dandinent, ils jouent à des jeux de mimes, le sourire gravé sur le visage, danser, jusqu'au bout de la nuit, jusqu'à ce que le soleil remplace les néons violets et roses qui flattent la peau des rois et reines de la nuit.