Décharge publique, on y balance sans retenue ce dont on a plus besoin, des petites mains y voient là un véritable trésor et s'emparent d'objets que l'on ne voulait plus. Les carcasses de voitures s'entassent, empilées comme déposées dans une fosse commune pour y mourir. Signe de la vie courte des choses, la décharge est un endroit où les émotions sont confondues, la peine fait place à l'oubli, l'envie de passer à autre chose, se débarrasser, jeter haut et fort ce que l'on ne veut plus, quelle sensation forte, comme l'apparence d'un grand pouvoir, comme des dieux, ici, on décide de la vie ou de la mort des objets car là tout seul sans nous, ils perdent leur âme.

La grande prêtresse présida entre ces murs des cérémonies célestes, encore aujourd'hui, on croirait voir sur le sol et les murs les traces des rituels de sang. Les rideaux tirés, les bougies allumées, cette maison forgea la célébrité de Marie Laveau. Elle fût aussi une maison close tenue d'une main de fer par Marie. Dans ces lieux, la magie semble bouillir, tout ici semble touché par l'occulte, le souffre n'ai jamais parti, les âmes non plus. Aujourd'hui la maison a été rachetée par une certaine Paris, et celle-ci semble continuer dans les pas de l'ancienne propriétaire et organise des soirées occultes, comme adoraient les victoriens et qui nous plaisent toujours autant.

Salle de concert, large bâtiment avec une partie intérieur extérieur, c'est ici que viennent jouer les artistes, grande scène, on s'y déchaîne au son des basses et des cuivres. Le monde se déhanche, les corps se cognent, dans cette embardée tout le monde se mélange, rien de mieux pour unir les cœurs que la musique qui donne le diable au corps.

Musée d'importance capitale pour un pays qui se fonda sur la sueur et le sang, ce musée est un lieux qui renferme une grande culture. Les tableaux et masques, sculptures méconnues siègent comme des trophées tout autour des pièces. Initiative percutante, ce musée sert à la communauté africaine de la ville à se lier à ses origines, les liens coupés reprennent peu à peu vie. Cependant, ces œuvres d'art sont issues en majorité de vols et partagent ainsi le propos positif d'un tel musée.

Dans cette rue, le son des instruments du jazz et du blues, les artistes qui se donnent en spectacle auraient préféré naître à une autre époque, rencontrer leurs idoles. Dans la rue, des boutiques africaines, des restaurants créoles, entre têtes à coiffer, bananes plantain et sourires aux lèvres, on se sent vivre, et les malheurs du jour sont oubliés quand un passant vous fait un beau sourire.