Occupation : les doigts qui glissent sur les feuilles trop verte, bouquets, arrangements, gosse qui parle la langue des fleurs. Adresse : au-dessus d'la boutique, appart' aux odeurs d'encens. / chez emery. Messages : 66 Date d'inscription : 22/04/2020
Sujet: lose sight of the shore (libre) Mar 5 Mai - 20:48
به جایی که ارزش رفتن داشته باشد هیچ میانبری وجود ندارد.
It does not matter how slowly you go as long as you do not stop.
Enfance comme une brise sur le visage, douceur des odeurs d'agrumes et d'encens des quartiers reculés de Téhéran. Là où t'es né, là où t'es mort. Iran avec tes parents, maison de vacances qui se dresse dans un coin perdu, ville d'enfance, d'enfant, une tante d'une tante qui est morte, tu sais pas vraiment, profite juste du paysage presque oublié même si t'y reviens tous les ans, touriste parlant persan. Téhéran et ses failles, tremblements de terre tous les cent cinquante ans, son architecture, la beauté des rues, des monuments. Téhéran et son odeur, sa chaleur, ses bidonvilles et sa peur, son théâtre et ses fleurs, son opium et les rires. T'es là, gamin, se balade un peu rêveur, les gens qui parlent ta langue maternelle, parc Mellat dans lequel tu te balades, l'herbe, la verdure, la beauté. Gosse qui s'assoit sur un banc, sachet de fruits séchés dans un sachet, bouteille d'eau dans ton sac.
Tu pars bientôt, tu peux profiter, bientôt ça sera l'effervescence de la Nouvelle-Orléans, la boutique, à croire que c'est ta destinée. Gosse qui regarde le ciel, invente, observe au loin, lac artificiel, ça te manquait, un peu trop, naissance, vie précédente, tu supposes. Phénix, les légendes, les histoires, la vie, les premiers jours d'une naissance dans les flammes. Alors, toi, t'es là, regarde, observe, temps qui passe, t'attendras peut-être même que le soleil se couche, de voir les couples qui osent enfin se tenir la main, les baisers d'un couple se cachant. T'aimes, ce pays, ses merveilles, mais t'aimes aussi la Nouvelle-Orléans où ta respiration se retrouve attachée au temps. Tu rêves, un peu, eau que tu bois, doucement, t'es fatigué, un peu, de la vie, de la mort, de ton incompréhension face à tout ce que tu ressens, face à la chaleur permanente dans ton corps, ton cœur, tes veines. Position que tu changes, remarque un porte feuille, tomber au sol, l'corps qui s'élance, rattrape la personne. « Excusez moi ! Vous avez perdu ça. » Persan impeccable dont tu serais presque fier, tu perds et reprends, chaque fois que tu viens, que tu parles, pratique la langue.
(c) DΛNDELION
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