i love you, but i love me more.

history

Le vide, sous ses pieds. Noir. Et béant. Comme ces failles, distordues, sortie des affres du grand froid algide. La vague noirâtre, au loin, comme une lame menaçante sortie des profondeurs infâmes d'un mundis rongé par la ruine et la désolation. Et eux. Douze. Qu'ils étaient. Chevaliers stellaires. Eau. Terre. Air. Et Feu. Lui. À l'armure d'or et de flammes. Au crâne couronné d'une crinière ardente. Cavalier céleste à la lance enflammée. Le rempart face à la dégénérescence. Leur leader, leur Roi.

« Mes frères, mes soeurs. Le Déclin est là. Face à nous. Et il apporte avec lui des légions infâmes prête à nous prendre ce sang que nous portons dans nos veines. Notre héritage. »

Au loin, un vent sombre, des nébuleuses, comme des gueules béantes prête à abattre leurs mâchoires ciselées sur la fratrie stellaire. Leurs prunelles, claires, aussi vaste que le tourbillon d'un milliers d'étoiles échaudées.

« Que notre Mère Stellaire nous bénisse. Car tant que nous sommes unis, rien ne peut nous faire flancher. »

Une comète. Non. Une lance. Comme une torche, un fanal brûlant, perçant les entrailles pernicieuses de ces ombres voraces. Un point de lumière filant au travers d'un manteau enténébré. Qui brille. Sans jamais vaciller.


Vent. Ce souffle hagard, qui erre contre la peau, s'étale contre la carne en une nuée de frissons irrépressibles. Une caresse, qui s'échappe aussi vite posée. La traque de leurs orbes, qui se chassent pour mieux se retrouver. C'était un jeu, entre eux. À celui qui perdra le plus vite. Là. Au travers de ces dunes de chair, ces carnes criantes de soupirs. Hypnotique, alors que les phares lunaires sont posés sur cette silhouette. Reine dans le royaume des cieux. Roi dans le domaine des songes. Sirène de langueur.

Homme. Femme. Qui est-tu, Gémeaux ? Personne ne le saura. Personne. Peut-être lui. Lorsqu'enfin, la traque sera fini. Lorsque leurs regards auront cessé de scruter l'un et l'autre comme une bête curieuse. Dans le fond, c'est ce qu'ils sont, des bêtes de foires. Toujours à vivre dans l'ombre des regards, dans la lumière du leurs. Leurs peaux qui s'embrasent, enfin. Lorsque la brise émiette les braises d'un feu sur le déclin, jusqu'à l'empourprer, le faire rugir.

Victime et bourreau. Chasseur et proie.

Aucun vainqueur.

Seulement de magnifiques perdants.