a ray of light in the moondance (( wolf))

incipit

Les doigts qui glissent dans tes cheveux, voix qui te bercent doucement. Une histoire qui est racontée encore et encore. Soi-disant histoire de famille du côté maternel, qui ressemblerait presque à un conte. Les yeux qui se ferment doucement, Morphée qui est prêt à venir te chercher. Les mots qui te paraissent venir d'un autre monde.

i threw myself into that fire, threw myself into it, into him, and let myself burn

Il était une fois un homme fort, imposant et respecté de tous pour ses exploits aussi extraordinaires les uns que les autres. Cependant, cet homme avait un défaut, l'orgueil, défaut fatal. Nouvel exploit qui a été fait, les honneurs qui tombent encore et encore. Sourire trop grand, fête à son honneur. Éclats de rire sur la place, moment de bonheur, comme s'il s'agissait de la fin de l'histoire.
Mais les rires s'arrêtent rapidement. Hurlement un peu trop fort venant de la forêt. Hurlement qui glace le sang comme un signe d'une nouvelle aventure pour le valeureux héros. Facile, simples créatures qu'il devra abattre. L'orgueil trop présent, l'attention qui semble être absente. Créatures qui l'entourent, montrent les crocs. Héros qui se pense supérieur, qui se fait avoir, tombe dans le piège. Vengeance qui est en marche, affront qui n'a pas été supporté, qui se paye. Traces de morsures, de griffes sur son corps laissé à l'abandon dans la forêt. Défaut qui fut fatal pour cet homme, qui plusieurs jours durant, suppliait les Dieux de le sauver. Souffrance abominable, la mort qui approchait, dernier soupir qui est proche.
Lueur d'espoir qui apparaît. Silhouette entourée d'une lumière aveuglante qui s'approche du corps inerte du héros. Chaleur du corps qui revient, poumons qui reçoivent à nouveau de l'air. Nouvelle vie qui est donnée par un baiser. Nouvelle chance qui n'est pas sans contrepartie.

Le flou qui s'installe dans son esprit. Le corps qui change, apparence animale pour ce héros. Un Le flou qui s'installe dans son esprit. Le corps qui change, apparence animale pour ce héros. Un loup. Un immense loup noir ayant comme devoir de protéger la forêt. Fardeau qui lui est imposé en échange de cette renaissance. Histoire qui se raconte, se répand dans les villages avoisinants. Celle d'un grand méchant loup qui se cache dans l'ombre des arbres. Il faut être prudent lorsqu'on s'y aventure, suivre les chemins tracés, si on ne veut pas se faire manger par le grand méchant loup.
Hurlements du loup qui se font entendre les soirs de pleines lunes. Hurlements qui sont des avertissements à ces pauvres âmes. Loup qui ne voulait blesser personne, qui essayait tant bien que mal de contrôler l'animal.

Tranquillité qui est brisée. Âme qui ose s'aventurer en dehors des chemins battus. Âme qui semble vouloir se faire remarquer avec sa cape rouge. Le loup qui est intrigué, qui le suit. Une odeur qui se fait plus forte, un peu trop enivrante, qui lui ferait perdre la raison. Le loup qui suit cette âme, qui l'observe. Le loup reste dans son ombre pour lui, trop peureux pour s'aventurer un peu. Loup protecteur qui veille à ce dont il ne lui arrive rien.
Rituel qui s'est installé avec le temps. Loup qui se trouve dans les ombres, qui suit cette cape rouge. Colère qui semble s'en aller lorsque les effluves du parfum lui parviennent. Rituel qui se brise lorsque d'autres odeurs viennent. Âmes malheureuses qui ont osé s'aventurer, danger qui n'était pas très loin. Âmes qui n'étaient pas humaines, meute de loups prêt à attaquer. Le loup qui, pour une fois, a écouté son cœur, a fait preuve de courage pour se mettre devant cette âme. Combat de grognement, coup de gueule qui est donné. Le loup orgueilleux fini blessé après ce combat. Le tissu rouge qui finit sur lui, corps qui se transforme, forme humaine qu'il reprend après tant d'années. Son regard qui plonge dans celui de l'autre. Cœur qui s'est mis à battre un peu trop vite, un peu trop fort aussi. Quelque chose s'était créé, un lien beaucoup trop puissant pour être défait. Les mois qui passent, les deux âmes liées qui se voient, s'aiment plus que tout.

L'histoire qui aurait pu se terminer là. Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants. La vie qui n'est pas simple, rumeur d'une bête sauvage qui hante la forêt qui ne fait que grandir. Bête à abattre. Chasseurs qui le trouvent, l'autre âme habillée de rouge qui se trouve à ses côtés, corps qui semble inerte et la bête qui est endormie à ses côtés. C'était le moment. Ils ont attaqué, balle en argent dans la poitrine, hurlement a dû se faire entendre jusqu'au village. Le sang qui coule, l'autre corps qui bouge, les flammes qui ont commencé à apparaître. Chasseurs qui s'enflamment, qui se consument rapidement avant de n'être qu'un tas de cendre. Les larmes du sorcier qui coulent, derniers mots qui sont prononcés pour le loup. Promesse de se retrouver dans une autre vie, dans toutes les autres vies jusqu'à ce que la mort les sépare. Âme sœur vouée à se retrouver, à vivre ce qui leur a été pris trop tôt. Les flammes qui grandissent, qui consume la forêt, le village en guise de vengeance.

Les mains qui glissent encore dans les cheveux, qui passent sur ton front, puis sur tes joues. Histoire qui se termine, tu t'es endormi avant la fin, une fois de plus. Rire de ta mère que tu n'entendras pas, caresse que tu ne sentiras pas non plus. Dernière fois que tu aurais pu l'entendre. Malédiction des Vasilios qui est tombée. Mère morte sous les yeux de ton père. Simple accident certains diront. Tu sais très bien que ce n'était pas le cas. Morte à cause du destin pour qu'aucun homme de la famille n'ait pas le droit au bonheur.

chapter one

woe, destruction, ruin, and decay; the worst is death and death will have his day

Moment de bonheur qui n'a duré qu'un court instant. Les sourires du père que tu peux revoir sur les photos. Sourires qui n'étaient présents que lorsqu'elle était là, lorsqu'elle illuminait la pièce. Sourire qui disparaissait lorsqu'il passait dans chacune des pièces, les poings qui se serraient, la bouteille au bout des lèvres pour combler le vide dans sa poitrine. Regard d'enfant sur ce qui se passait, tu ne comprenais pas. Partie de l'histoire qui te reviens en mémoire, âme flamboyante qui se consume, qui renaît de ses cendres. Espoir de voir ta mère revenir d'entre les morts. Colère qui monte, bouteille qui explose entre ses mains, mouvements de recul comme par réflexe, des excuses que tu dis pour éviter les coups. Gestes qui devenaient petit à petit une habitude.

Maison qui devenait un cauchemar. Murs qui donnaient l'impression de bouger, d'avancer. Pièces qui semblaient se rétrécir, l'air qui commençait à manquer. Famille qui semblait étouffer, mourir petit à petit. Besoin de changement qui devient urgent. Retour sur la terre natale du paternel. Changement radical, comme si c'était ce qui fallait pour enfin respirer. Île aux coutumes différentes, nouvelles habitudes auxquelles tu dois t'habituer.

T'avais six ans quand le cœur t'a appelé. Gamin touché par la grâce d'un titan, héritage guerrier que tu reçois. Entraînement du lever jusqu'au coucher du soleil pour arriver à la perfection. Cicatrices qui commencent à décorer ton corps. Être plus fort pour affronter cette réalité un peu trop cruelle. Aventures familiales, gamins que t'as sous ta surveillance. Crise cardiaque que tu frôles à chaque fois que tu en vois un échapper ta surveillance. Toi, le cousin, le frère, qui prévoit tout, qui planifie tout, qui enlève tout amusement de la sortie. Famille retrouvée, moment de bonheur, comme si rien ne pouvait se passer. Bonheur retrouvé, fin du conte.

Mais il s'agit des Vasilios.

Bonheur anéanti. Intrus sur l'île. Souvenir des flammes qui consument tout ce qu'il y a sur son passage. Cri qui résonne, qui te glace le sang. Souvenirs qui commencent à devenir flou, la fumée qui entre doucement dans tes poumons. Ton père que tu croises, sœur qu'il te met dans les bras avant de te donner un ordre. Fuir. T'as pas le temps de dire quoi que ce soit, il te pousse. Autres membres que tu cherches. Fuir ensemble, t'as pas envie de perdre le reste de ta famille. Souvenirs qui partent doucement en fumée avant de t'écrouler. Terre de tes ancêtres que tu as quitté. Espoir réduit en cendres. Bonheur qui s'échappe une nouvelle fois, la Mort qui rattrape ta famille une fois de plus.

chapter two

things are always better in the morning

Nuits agitées. Les souvenirs des flammes, de la chaleur contre ta peau, de la fumée qui s’immisce dans tes poumons. Nuits agitées. Les images qui reviennent. Tableau qui aurait pu être magnifique. Flammes qui dansaient suivant un rythme particulier. Rythmé par la colère, par la fureur. Cris des êtres que tu entends encore. Cris qui ne semblent pas vouloir partir de ton esprit. Cris qui te réveillent en pleine nuit, qui te coupent la respiration, qui font apparaître les larmes, glissent contre ta peau. Nuits qui ne sont jamais complètes. Les nuits qui passent, qui se suivent. Gamins qui arrivent sur une terre inconnue, qui vivaient dans l'ombre. Rues qui étaient devenues votre refuge à ta sœur et toi. Enfants perdus des rues, qui cherchent un endroit où s'abriter. Poubelles qui sont faites pour trouver un peu de nourriture quand t'as été pris sur le fait dans une épicerie. Discrétion qui n'a jamais été ton fort. Bruit qui résonne dans la ruelle, silhouette qui te surplombe. Rythme cardiaque qui s’accélère, danger beaucoup trop proche. Attaquer ou fuir, ce sont les options qui s'offraient à toi. Position d'attaque, comme si tu étais un animal sauvage. Deuxième silhouette qui apparaît, moins grand celle-ci, plus rassurante, garde qui commence doucement à baisser. Autre âme qui arrive, qui charge comme si sa vie en dépendait. Corps que tu attrapes pour éviter qu'elle ne se blesse. Silhouettes qui s'approchent en tendant des mains. Repas qui est donné, estomac qui se rempli, enfin, à ta faim, à votre faim. Refuge qui est trouvé, sécurité enfin retrouvée.

Nouvelle-Orléans, comme nouveau départ. Nature qui est cachée. C'était simple pour toi. Tes pouvoirs qui n'avaient rien de bien exceptionnel, d'extravagant. Nouveau départ, nouveau pays, nouvelle langue à apprendre, semaines d'adaptation. Tout qui se passait bien. Un peu trop bien. Ta sœur qui a été appelée par le cœur. Pouvoirs qui se révèlent, impossibles à cacher. Peur qui vient s'emparer de toi. Moment de bonheur qui ne dure jamais longtemps, tu commençais à le savoir. Fuite que tu préparais à contre cœur. Mais ils étaient là, ils l'ont vu. Panique dans ton regard, ta sœur que tu gardes près de toi, comme pour la protéger. Réaction que tu n'avais pas imaginée. Mots qui étaient rassurants. Il ne fallait pas s'inquiéter. Vérité qui éclate. Pas besoin de vous cacher, créatures qui vous entourent sans même se rendre compte. Cœur qui reprend un rythme normal. Peur qui s'en va. Vous êtes en sécurité, rien ne pourra vous blesser à présent, pas plus en tout cas.

Entraînement qui reprend. Vie d'avant qui semble être retrouvée. Peut-être que t'as eu de ma chance de ton malheur. Père adoptif qui t'emmène dans un lieu inconnu. Les immortels, informations qui te tombes encore dessus. Trop d'information d'un coup, t'essayes d'assimiler comme tu le peux. T'es assez grand pour en faire partie, apparemment. Guerrier qu'on fait de toi, comme tes ancêtres, comme un retour aux racines familiales.

chapter three

a man might befriend a wolf, even break a wolf, but no man could truly tame a wolf

Respiration lente, beaucoup trop lente. Main qui passe sur la blessure, grimace que tu ne peux retenir lorsque tu vois le sang sur tes doigts. Tu dois tenir bon, continuer à courir. Fuir, trouver un endroit en sécurité. Vision qui devient floue, terre qui se met à tourner. Corps qui s'écrase contre un mur. La fin qui arrive, tu le sens. Histoire qui te revient à l'esprit. Le héros courageux, trop orgueilleux, c'était toi. Pas de renfort, seulement toi, tu pouvais y arriver, c'était une mission facile. Trop sûr de toi et tu l'as payé. Piège dans lequel tu étais tombé. Des loups qui t'ont entouré, comme ce héros.

T'as rien de glorieux toi. T'es adossé contre ce mur d'une ruelle sombre, t'allais pousser ton dernier soupir. Pas de chaperon rouge pour te sauver, t'es seul. Tu le resteras, le destin qui veut que tu le sois, malédiction qui plane sur toi. Cri de douleur que tu ne peux retenir. Corps qui change. Mutation en cours. Cri qui se transforme un hurlement. Loup en pleine ville, il ne manquait plus que ça. Histoire qui semble recommencer, morsure qui fait son travail, qui te maudit à ton tour. Animal qui prend le dessus, esprit qui s'embrouille, qui devient noir d'un coup. Les yeux que t'ouvres de nouveau. Vêtements qui ont disparu, cadavres qui se trouvent un peu trop près de toi. Angoisse qui monte, les souvenirs qui te reviennent. Doigts qui passent sur tes côtes, sur cette morsure. Nouvelle nature qui est présente. Nature que tu caches, pas besoin d'être un poids pour les autres. T'as bien assez d'une malédiction pour en imposer aux autres une plus.

T'es perdu. T'as mal. Loup qui veut faire sa place, qui veut s'imposer. Tu le combats, t'essayes, mais t'as plus le courage. Et il y a eux. Ces louveteaux qui semblent chercher un point de repère, comme si tu pouvais les aider, alors que t'es aussi paumé qu'eux. T'aimerais bien que ça se termine, que le Destin en finisse enfin avec toi.