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 TOME I - CARNIVAL OF SOULS

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MessageSujet: TOME I - CARNIVAL OF SOULS   TOME I - CARNIVAL OF SOULS EmptyMar 24 Mar - 23:52


TOME I - CARNIVAL OF SOULS 200323062559577260


Nombres de légendes locales se sont inscrites dans les bas fonds de la toile, ces histoires tortueuses, horrifiques, que certains internautes citent, jusqu'à laisser une vague déferlante de commentaires dans l'oubli. Ces mêmes sujets, qui la journée suivante, disparaissent dans les limbes du net, ces pseudos énigmatiques qui finissent par ne plus jamais reposter.

De cela, la Nouvelle-Orléans était un havre mystique. Millénaire. Ville à qui certaines sectes obscures vouent un culte, tandis que les plus hardis, courageux, parcours en quête de secrets et puis les autres, les ignorant, préférant le train-train monotone de leurs vies quotidiennes.

Et puis, il y a ces endroits. Ces contes. Ces mythes. Ces fables. Ces histoires, que connaissent l'entièreté des créatures du Mundis. Tout comme ce château. Palais de vitres et de joyaux. Perché dans les brumes hiémales de cette fin hivernale, avec ces lueurs bleutées, piquetant la nuit de flammes azuréennes, comme un champ de feus follets hantant une myriade de pierres funéraires.

Avec ses lustres de cires noircies, pâteuses, ses parquets lustrés, ses arches intimistes, toutes ses voûtes circulaires où se dressent le portrait d'anciens guerriers, guerrières, éminents. Les fresques de ces batailles occultées, que parfois, l'on raconte pour faire peur aux enfants. Le Déclin viendra te chercher si tu ne dors pas.

Et puis l'ombre fugace d'une silhouette, qui parfois, toute drapée de bleu, portant les armoiries de saphir de sa défunte lignée, hante les corridors vides de sa marche solitaire. Ces chandeliers d'azurs, entre les mains, perçant les abîmes de la nuit. Torches violacées, qui de leurs langues chaudes et enflammés, n'ont pourtant su percer les abysses de ce triste regard.

Infinité mélancolique, d'un bleu pâle, à la morgue noble, au port altier. Car même dernier de sa lignée défunte, un Dudanthil, même acculé comme une proie que l'on traque, possède cette majestuosité sombre. Cette même ferveur et détermination, que lorsqu'ils chevauchaient leurs griffons sacrés en des temps anciens et belliqueux.

Et par dessous les ombres de cette capuche, parfois, collant à ses tempes, des filets d'encres aux boucles de suie venait à imbiber sa peau lunaire. Et ce regard. Celui de cet homme. Trystan Dudanthil. Dernier représentant des mages de joyaux. L'on disais, que dans leurs veines, coulait des fleuves de saphir liquide.

Dernier instigateur de ses coutumes et de cette mascarade de masques, qui tous les dix ans venait à fêter et commémorer les victimes du Déclin Primitif. Bien que les souvenirs hantaient les plus vieilles créatures surnaturelles du Mundis, la jeune génération, elle, s'était bien vite vue reprendre les rênes en hommage à leurs ascendants.

Et dès lors, ce fut une vague de couleurs, de langues, venus des quatre coins du Mundis, qui ce soir là, franchis les portes du Disthène. Palais de mystères bleus, cachés sous l'épaisse mélasse qui ce soir couvrais le domaine en un manteau protecteur. Par delà les fontaines crachant leurs liquides saphiriens, ces armures enchantées qui comme des veilleurs silencieux couvert de pierres précieuses regardait, sans bruit, la foule venir s'amasser dans l'antre centenaire.

Chasseur de primes démoniaques, en passant par ces fées mutines ôtant des mets succulents de les mains de ces riches créatures élégantes, ou bien encore de ces hommes-dragons au tempérament explosif, en passant par ces sombres éminents à la démarche souple et discrète. Tous.

Tous sont venus ce soir.

Répondre à l'appel du Carnaval des âmes.

un peu de lore :

MISE EN SITUATION

- Toutes les créatures surnaturelles du Mundis ont été appelées au Carnaval des Âmes, de la façon dont vous le souhaitez (par pensée, corbeaux, chouettes ou que sais-je, vous êtes libres là dessus)

- Masques recommandés (histoire de pimenter la chose, je vous voir venir bande de vilains)

- Vous êtes libres de parcourir le château, s’empiffrer aux buffets, aller titiller les armures enchantées, faire des blagues avec quelques fées mutines ou encore titiller les cornes de votre voisin métamorphe taureau.

- Je ferais une relance après que tout le monde ait pu participer.

- Pas de nombres précis de lignes en tête, mais pour les post les plus longs, si possibles, faites un petit résumé de ce que fait votre personnage sous spoiler en fin de votre texte.

- Éclatez-vous ! (et postez à la suite ce message, bien entendu)


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MessageSujet: Re: TOME I - CARNIVAL OF SOULS   TOME I - CARNIVAL OF SOULS EmptyMer 25 Mar - 21:52



CARNIVAL OF SOULS
GHOSTS, LIES, SMOKE AND DECEPTION
"Mère, vous ne pouvez pas y aller. Les Teshandar seront là, et leurs habitudes alimentaires..."

Jemisha rit, coupant la réplique de sa favorite. Elle est brillante, cette jeune femme, et d'une beauté à se damner, pour ne rien gâcher: son esprit acéré lui plaît, et sa prévenance fait d'elle un membre essentiel des thugs. Mais la douce  Amara la sous-estime grandement: ce n'est pas la première fois que la Redoutable fréquente des vampires à l'heure du dîner, et elle sait comment éviter les écueils liés à sa condition. Comme, par exemple, se tenir éloignée du buffet, du mini bar, et des coins sombre en règle générale.

"Tout ira bien. Aide moi plutôt à choisir mon saree. Le noir, ou le blanc et rouge?"

Amara semble hésiter entre les deux étoffes, alors que Kali s'étire, fait craquer son dos, et quitte ses draps en bataille pour venir voir de ses propres yeux l'étendue de sa perplexité. Un doigt court sur la joue de la jeune femme, tranquille, suit ses traits délicats et s'arrête à la naissance de ses cheveux. Tendre. La peau frissonne sous elle. La déesse pouffe encore. Chère petite.

"Le noir. Il vous donne un air sévère. C'est mieux."

Jemisha rit encore, de toutes ses dents, et drape le tissu autour de sa peau brune. Amara a raison. C'est beaucoup mieux comme ça.

--------------------------

Masque doré qui lui prend la moitié du visage, saree noir qui enserre ses hanches, Kali s'avance vers la demeure de ses alliés. Dudanthil. Les mages des joyaux. Si elle fait peu de cas de la magie face à la puissance brute de combattants, force est de constater qu'ils leur ont donné un sacré coup de pouce, il y a quelques temps déjà. C'est plus en l'honneur de leur gloire passée et par reconnaissance qu'elle est venue ce soir - un carnaval, des âmes ou pas, ne l'intéresse habituellement pas, et elle rêve déjà de repartir. Mais, soucieuse de préserver les apparences, au moins pour le Vertas avec lequel elle danse constamment sur une fine ligne, elle se pare d'un sourire mondain, serre des mains, cherche ses frères et soeurs, les autres chefs de QG, en tenant une bonne distance avec le buffet. Un serveur passe avec un plateau de verres.

Elle s'en saisit, discute un instant avec un petit groupe de fées bleutées qui volètent dans la salle, parle de la décoration, salue cordialement les familles, sans tellement se mêler aux autres. Elle est arrivée tôt. Trop tôt. Les masques n'arrangent rien, et elle ne reconnaît personne. Même Shiva ne s'est pas déplacé pour l'instant. Les fées l'abandonnent, et elle reste là, alors que de petits groupes se forment. Soupir, gorgée de champagne.

Elle aurait du venir avec Amara.

code by bat'phanie


EN BREF:
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Calypso Rivera

Calypso Rivera





Occupation : Caméléon, Hacker informatique & Trafiquante d'information
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MessageSujet: Re: TOME I - CARNIVAL OF SOULS   TOME I - CARNIVAL OF SOULS EmptySam 28 Mar - 23:12

     

Oh my, my, my, what you do to me



❝Like lighting when I'm swimming in the sea From the very first time we loved From the very first time we touched Walking on wires and power lines Oh Lord have mercy I'm begging you, please I'm feeling drained, I need love You charge me up like electricity Jumpstart my heart with your love There's an energy When you hold me It's so powerful I can feel it❞


Et ils se font entendre, les échos de ton âme qui piétinent le silence de mon cœur qui, au fur et à mesure qu'il t'attend, lentement mais surement se condamne. Je les laisse alors s'écouler, ces futiles heures, minutes, puis secondes qui constituent l'ensemble de ces mornes journées. Toutes se ressemblent et aucune ne semblent en mesure de me ranimer. Alors je continue à jouer, désespérée à l'idée que seules mes nuits puissent combler le monotone de ce cycle qui jamais ne cesse à l'infinie de se répéter. Et j'ai envie de l'éclater, de la saisir entre mes doigts, cette foutue roue du dharma et de la morceler comme je me sens fragmentée, afin qu'enfin, elle s'arrête de tourner, cette immondice qui ne fait que se moquer de ceux qui ne peuvent encore en la froideur d'une nuit d'automne l'égorger. De l'ombre à la nuit, de la nuit au jour, mes opales de givres se referment sur ces autres que je contemple mourir à l'orée de ces paupières qu'instantanément je referme. Pitoyable est ce monde qui danse sous mes fenêtres et qui ne vaut toujours rien. Mais il y a ce plaisir malsain, né de cette curiosité qui me murmure de son chant cristallin qu'il y a peut-être quelque chose d'autre ce soir, qui me fera apprécier demain. Hochant la tête sur le côté, le bras droit reposant sur le dessus de ma main gauche dont le bras se retrouve plaqué sous ma poitrine, du bout de l'index de ma main droite, je viens piquer cette joue, laissant se profiler cette mine perplexe qui fige mon visage en une moue aussi intriguée qu'embêtée alors que je ne peux détourner le regard de cet étrange carton d'invitation… Aucun nom, seulement une adresse, affublée d'une note précisant la thématique à respecter et d'un défi à relever : si tu souhaites tant me retrouver, alors vient me chercher.

Petit enfoiré, il semblerait que le traqueur soit devenu le traqué. Seulement, je ne suis pas de celle que l'on peut siffler, à l'image de toutes ces putes que l'on peut si facilement acheter à coup de billets vert si savamment alignés. Je suis la seule à décider de ce que je dois faire et je dois aller. Je n'ai pas de temps à perdre à courir après une poignée de babouins attardés. Je me demande même si Vindikta ne l'avait pas fait exprès pour me faire humer les effluves d'un nouveau business tout aussi juteux qu'il pouvait, la connaissant, être crapuleux. Je devrais laisser tomber, en avoir rien à foutre, et oublier. Mais il y a cet appel qui me broie les entrailles et me dit que cette invitation est un nouveau jeu qu'il ne me faut pas louper. Et je les entends encore, ces murmures obscures à l'hypnotique démesure qui me tentent telle Pandore face à son antique boite du parjure. Mes yeux se plissent légèrement, tel un fauve contemplant la proie qu'il se demande de quelle façon il va la dévorer. Exaspérée, je finis par prendre l'invitation que j'ai envie de broyer comme de préserver.

Tu veux jouer? On va jouer. Seulement, tu seras le premier à supplier l'autre de l'épargner.

Elle sonne enfin, l'heure du crime qui jusqu'en les rues de la ville incandescente brûle les âmes qu'elle mutile comme elle enchante. Sulfureuse, je m'élance, en cet antre que nullement je ne connais mais que je m'accapare par ma seule présence. Et tel un phoenix flamboyant à la parure d'or, je m'avance, aussi vénéneuse que la nuit et rutilante que le jour, car je suis cet éclat d'aurore qui vient illuminer ce qui en le ciel d'encre se veut déjà mort. Je n'ai que faire des murmures qui se soulèvent à mon arrivée, au contraire, ils m'amusent tous ces regards qui se demandent bien quoi penser tandis qu'elle danse avec moi, cette aura aux souvenirs des volutes d'enfer. Invitée mystère, insolente, je louvoie en toisant derrière ce masque les miracles qui tour à tour naissent et s'éteignent sous mes incandescentes patibulaires pers qui découvrent avides cet étrange univers. Tout me semble si artificiel, tel un faux se prélassant en tous nos contraires. Je n'avais jamais vu autant d'effets spéciaux déployés seulement pour nous plaire. Mais alors que je prends mieux connaissance des lieux, une coupe de champagne saisie à la volée de ma marche en la main, voilà que brusquement, vient tambouriner en ma poitrine qu'il bouleverse, cet hurleur de son hymne luciférien. C'est en l'air oui, c'est en l'air, cette sensation aussi somptueuse que meurtrière, relent des délices d'hier, qui laisse flotter jusqu'en l'atmosphère les échos de cette autre âme solitaire. Et c'est tout autour de moi, que je la ressens encore, cette chose qui s'en vient mais que jamais je ne comprends. Non, tu te trompes, cette fois c'est différent. Cette fois, c'est plus fort encore…


NJ:


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Aaliyah Palmer

Aaliyah Palmer





Occupation : Héritière fortunée, propriétaire du Glasshouse. Reine d'une secte sous un voile altruiste.
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MessageSujet: Re: TOME I - CARNIVAL OF SOULS   TOME I - CARNIVAL OF SOULS EmptyJeu 2 Avr - 17:23

Le ciel vespéral s'étend en un châle recouvrant tes épaules nues lorsque tu sors de la limousine. Tes talons aiguilles, cachés par ta robe longue, claquent alors sur le sol tel le martèlement d'un orage lointain. Dans ta main, le carton d'invitation attend d'être présenté à l'entrée de la demeure des hôtes. Un carton avec si peu d'informations que tu as considéré la soirée comme une extravagance capricieuse. Jouer sur le mystère pour éveiller la curiosité d'une élite devenue trop familière des codes habituels. A ta plus grande surprise, la manigance a fonctionné sur ta personne. Pour une raison inconnue, tu l'as même cachée à tes deux acolytes, ces chiens qui te suivent où que tu ailles. Ils n'y ont pas leur place, t'a convaincu ton instinct. Alors qu'enfin tes yeux se posent sur le lieu de réception, une sensation impérieuse attise les braises de cet appel inconscient.

Ton loup de dentelle noire te permet de pénétrer l'anonyme bal ; poupée aux allures de porcelaine s'infiltrant dans une meute avide. Une serveuse dont les ailes s'agitent au gré de vibrations intérieures te tend un plateau recouvert de coupes de champagne, et tu souris en t'en emparant d'une avec grâce. Tu souris à cette employée qui s'amuse du rôle qu'on lui a attribué, tu souris de ce spectacle te révélant l'ampleur des excentricités de vos hôtes. Ils ont déployé une grande ingéniosité afin de concourir pour la soirée la plus stupéfiante de l'année. Des regards se tournent vers la brebis nouvellement arrivée, une position dont tu es accoutumée. Tu te contentes d'avancer d'un pas élégant, ne t'abaissant même pas à reconnaître un visage. Tu es celle vers qui l'on vient à l'instar du papillon fasciné par les flammes. Ignorer l'identité de tes interlocuteurs participe à rendre cette soirée intéressante. Pourtant, cette sensation s'étend en toi, marée devenant tsunami. Naufrage de réminiscences, brisées sur ta mémoire hermétique. Vos prunelles se croisent, et ton cœur manque un battement. Si l'incompréhension ne t'empêche pas de faire un pas vers la céleste apparition, l'orgueil dévie ta trajectoire. Tu t'éloignes autant que possible, parcourant la salle d'une démarche assurée, saluant certains invités au passage. Un homme en profite pour t'interroger sur ton identité, insistances que tu envoies valser d'une réplique doucereuse mais non moins cinglante. Tu atterris aux côtés d'une femme en saree, sirotant seule son champagne.

« Il semblerait que certains ne comprennent pas le principe d'un bal masqué... Je ne vous demanderai donc pas qui vous êtes, mais pourquoi restez-vous à l'écart ? »


HJ:
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Kaël

Kaël


Neutre




Occupation : master of puppets.
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MessageSujet: Re: TOME I - CARNIVAL OF SOULS   TOME I - CARNIVAL OF SOULS EmptySam 11 Avr - 14:54



Quelque chose dans l'air, ce soir. Ce crépitement infime et ténu. Sensation légère et oppressante, que la nuit, cette vaste mer d'étoiles nébuleuses, se faisait cocon protecteur du Disthène, qui comme un saphir étincelle de sa noblesse bleutée. Phare mélancolique bercé au beau milieu de la sorgue, au travers du brouillard magique qui couvre le domaine à la vue des œillades mortelles. Et cette ombre, opaque, qui sillonne l'empyrée noirâtre de ses volutes intangibles. Liserais ombrageux, rubans souples, tourbillonnant, qui allant bientôt s'égarer au sommet du domaine, se liquéfia jusqu'aux marches du Disthène.

Et dans un claquement de doigt, se métamorphosa en un bel homme. Des mèches noires, impeccablement coiffées jonchait son crâne de leurs jais immémoriaux. Haute silhouette bien bâtie, toute moulée d'un costume sobre et uni, un sourire charmeur s'esquissa sur ces lèvres pleines, aux pourtours de cette mâchoire anguleuse, maculée d'ombres rugueuses. Et ses orbes verdâtres où dansait des chimères anarchiques. Quelque chose de noble, dans ce port altier, cette morgue nébuleuse et énigmatique. Sa main épaisse et mordorée allant camoufler son visage d'un geste, jusqu'à ce qu'un masque d'ébène ne recouvre ses traits fins.

Ce fut d'une démarche enjouée, leste et féline, noir liquéfié grimpant la distance qui le séparait de la salle de bal illuminée par des chandeliers flottants, aux flammes voraces, azuréennes, que de quelconques fées s'amusait à éteindre de leurs souffles infimes, jusqu'à ce qu'ils ne se rallument de leurs propres volontés. Au dessous de son masque, ses plaines d'émeraudes se posaient alors sur cette marrée de masques et d’apparats, nobles et voyageurs du Mundis se partageait coupes et ragots entre deux rires cristallins. Noyant leurs prunelles dans les océans de bulles pétillantes de leurs champagnes.

Mais l'homme en noir avait d'autres intérêts, ce soir. Comme celui d'apercevoir au loin, la traîne plumeuse d'une silhouette familière. Toute en morgue divine, flamboyante et tenace, il se fraya un chemin de son aisance naturelle au travers de cette mer de corps, attrapant une coupe d'un verre gorgée de flammes bleuâtres sur le plateau d'un serveur cornu.

Une légère grimace crispa ses traits à la première gorgée, s'habituant bien vite à la deuxième lorsqu'enfin, il fut à la portée de la femme vêtue d'or, ses lippes maculées d'un sourire s'incurvèrent pour laisser filtrer une voix grave et rauque.

« Les phœnix ont cette fâcheuse habitude. »

Le temps que sa voix ne l'interpelle et bientôt, leurs orbes, si semblables, vert d'eau et d'émeraudes, ne finisse par s'entrechoquer. Réminiscences amers roulant contre sa langue alors que sa boisson bleuté ne finisse par de nouveau glisser entre ses lippes.

« Ce sont des oiseaux majestueux, mais hélas, bien trop tenace. Vous avez beau vouloir vous défendre bec et ongles contre eux, ce sont de féroces bêtes sauvages, indomptées, qui toujours, toujours, finissent par renaître de leurs cendres. »

« Tenez, j'ai un secret pour vous. »

Il se pencha près de son oreille, son souffle chaud basculant contre sa peau dépassant de son masque.

« Le seul moyen de les tuer est de leur arracher le cœur. »

À nouveau, il lui fit face, d'un large sourire confiant, tout en reportant son regard, plus loin, dans ce bain de foule, où se tenait une femme vêtue d'une robe d'un pourpre enflammé.



HJ:
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Calypso Rivera

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MessageSujet: Re: TOME I - CARNIVAL OF SOULS   TOME I - CARNIVAL OF SOULS EmptyLun 13 Avr - 21:48

     

Oh my, my, my, what you do to me



❝Like lighting when I'm swimming in the sea From the very first time we loved From the very first time we touched Walking on wires and power lines Oh Lord have mercy I'm begging you, please I'm feeling drained, I need love You charge me up like electricity Jumpstart my heart with your love There's an energy When you hold me It's so powerful I can feel it❞


Visage oublié. Souvenir d'un amour bafoué. Souffle qui s'essouffle lorsque ton regard se rivant en le mien finit de le couper. Blanc d'une mémoire fragmentée. Poitrine resserrée. Tout ce que j'entends est le tambour irraisonné de ce cœur qui hurle à ta simple présence de venir l'éveiller. Mes lèvres s'entrouvrent un instant afin de m'octroyer davantage d'air, perplexe, mes yeux ne se détachent pas de ta silhouette, comme un appel involontaire à me rejoindre que tu ne saisiras pas. Maudite que tu es, je ne comprends pas ce que tu suscites en moi. Détournant le visage, je tente de me divertir, de focaliser mon esprit sur autre chose que mes instincts que d'un simple passage tu as mis en délire. Ridicule. Je suis celle qui fait naître les soupirs… Et qui que tu sois, je compte bien te le faire saisir. Finissant ma coupe de champagne je la rends à un des serveurs costumés pour l'occasion. Détaillant toutes ces étranges créatures qui m'entourent alors. Des fées, des anges, des démons, des métamorphes, il n'y a pas à dire, mon œil à de quoi se réjouir. L'une d'elle s'approche, succubes à la chevelure d'or qui scintille plus que l'or présente en le fond des coupes que les convives sirotent ou qui orne lustres et autres fines parures qui habillent cette demeure aussi délicieuse qu'étrange. Seulement elle ne m'intéresse pas. Elle n'est pas toi. Alors d'un sourire taquin, haussant mon sourcil gauche en une moue mi amusée mi dédaigneuse, je me débarrasse d'elle en l'abandonnant sans même qu'elle n'ait pu finir sa phrase, me contentant d'aller en sa direction opposée, traversant l'air de rien, le centre de l'assemblée que mes pas scindent en deux tandis que je me rapproche de ce qui, d'aussi loin, a su attirer mon attention.

Et je sais que tu m'as vu, je le sens toujours, ce regard que je n'ai toutefois pas croisé lors de ma marche, me contentant d'à mon tour t'ignorer et de passer sous l'ombre de tes céruléennes tout en regardant droit devant moi, comme si de rien n'était. Me rapprochant à chaque pas, de cette chose, si petite mais à mes yeux si attrayante que je t'en oublierais presque. Je me contente alors de sourire, satisfaite que tu ne sois presque plus qu'un souvenir que je ferais bientôt lui aussi périr. Une fois arrivée là où je le souhaitais, je contemple tour à tour ma nouvelle lubie puis le tableau qui me fait désormais face, alors que tu dois te situer quelques part derrière moi et sur l'extrémité gauche de la salle de bal, tandis que je me retrouve toujours au centre de son flanc droit lorsque l'on pénètre en celle-ci. Jacob Jordaens et sa "Golden Apple of Discord", trônant au centre du mur, soutenu à sa gauche par "Dante et Virgil aux Enfers" de Bouguereau et à sa droite par la "Défaite de Sennacherib" de Rubens. J'analyse les coups de pinceaux et les toiles qui me semblent être étrangement authentiques. Comment des vrais pourraient être ici ? Même des élèves copistes n'auraient su reproduire certains coups de pinceaux si caractéristiques des différents artistes. Hallucination ou me donne-t-on à voir ce que j'ai envie de voir? Mais il y a ce quelque chose qui me dérange, cet appel que je ne sais définitivement plus faire taire. Pourquoi? Et je bouillonne, laisse la dissension monter en mon sang, enrage de ces émotions qui tentent de faire surface et que je tente de maintenir malgré l'étau qu'elles forment autour de ma gorge qu'elles enserrent de toute leur sévérité. Car c'est en l'air, oui, c'est en l'air…

Mais elle vient retentir en mon dos, cette voix que je reconnais et qui semble si nébuleuse à la fois. Au lieu de sursauter mon cœur vient cogner plus fort en une toquade lorsque je me retourne sur ce nouveau visage dont les traits ne me disent rien. Mais il y a cette sensation de déjà-vu qui me prend en tenaille. Non, non, ce n'est rien. Et je t'écoute attentivement, mémorisant la moindre parole qui sort de ta bouche aussi enjôleuse qu'elle se veut promesse de mort. Et je te laisse approcher, rôder autour de moi comme si j'étais une proie aisée, te laissant croire en ce que ce soir, tu es venu comme tous ici, secrètement chercher. Ton souffle chaud claque sur ma peau au nacre aussi divin que sacré, tandis que mes célestes azurées aux reflets de jade viennent s'ancrer en leurs semblables teintés du même singulier. D'un pas, altière je m'avance jusqu'à toi, mes deux opales toujours rivées en les miroirs de ton âme que nul ici ne semble pouvoir sonder, puis arquant mon sourcil gauche de cette courbe défiante à mesure que s'étire en le coin gauche de mes lèvres ce sourire que, provocatrice, je t'adresse en enroulant mes doigts de nymphes autour de ta coupe :

- Il serait donc des plus avisé pour vous ne pas trop jouer avec un feu que vous ne pourrez de toute évidence maîtriser puisque...

M'emparant alors de cette dernière que je fais désormais mienne :

- J'en suis dépourvu. Et, à en croire vos propres mots, autant dire que…

Étirant davantage mon sourire telle une enfant insolente qui vient d'avancer un nouveau pion en le vaste échiquier de cette partie de dupe, avec langueur en le creux de ton oreille, voilà que je te souffle alors en me rapprochant davantage :

- Je suis immortelle.

Mensonge. Mensonge. Portant le nectar à la robe de saphir à ma bouche, amphore à l'antique blasphème, je finis, mes iris toujours ancrés en les tiennes, le verre qui trône à présent en ma main droite. Mensonge. Mensonge. Alors que je suis ton propre mouvement et me retourne avec toi sur le restant de la foule, je le sens plus vif, plus fort encore, cette sensation qui me brûle les entrailles autant que ta propre curiosité maladive te tiraille. Ma main gauche dont le dessus sert à mon coude droit de reposoir, j'observe ce que tes rutilantes diaphanes avec avidité détaillent. Je sens la coupe vide comme instantanément se remplir entre mes doigts, de par son poids plus pesant qu'il y a quelques secondes. D'un bref coup d'œil, je constate que celle-ci s'est bien rempli comme par magie, ne soulignant pas ce tour de passe-passe relevant autant de mon inattention que des prouesses d'un charlatan venu sans doute amusé la galerie. Je me contente de te tendre tacitement ton verre, l'inclinant légèrement plus vers toi, afin que tu le récupères, le bras droit reposant toujours à la verticale sur le dessus de ma main gauche. Visage oublié. Souvenir d'un amour bafoué. Souffle qui s'essouffle lorsque mon regard se dépose pour la seconde fois sur la silhouette de cette flamme chaotique qui m'a déjà il y a peu terrassée. Blanc maculé du rouge d'une mémoire fragmentée. Poitrine resserrée. Puis le noir. Oui le noir. Car tout ce que j'entends est le tambour irraisonné de ce cœur qui pleure comme il se meurt à la réminiscence de ce vide qu'il n'a jamais su combler.

Et elles se mêlent et s'entremêlent ces auras qui depuis les ruines d'une éternité tourmentée continuellement s'appellent, déchirant siècles après siècles jusqu'au sanctifié septième ciel.

Mensonge, mensonge. D'un regard je te désigne celle que tu regardais le premier et te demande :

- Elle. Qui est-t-elle?

Et alors que les mots sortent sans le moindre contrôle de ma bouche, comme une pensée s'exprimant tout haut sans que je ne puisse la museler. La voici qu'elle repère notre mascarade et vrille ses céruléennes droit sur nous. Blanc, rouge, noir. Blanc, rouge, noir. Tout s'embourbe en ton esprit sans conscience qui devient Pourpre aux notes améthyste du néant qui te frappe alors que subitement, tu le sens, en ce simple échange, ton corps qui à sa volonté se dé-range. Et alors que tu notes le changement au travers de son langage corporelle, trop orgueilleuse pour admettre ta fuite, tu préfères renverser la vapeur et faire comme si la nouvelle souris n'intéressait plus le chat repu par ce qu'il connait déjà. Sourire mutin et à la fois suffisant aux lèvres, tu te détournes de votre proie et souffle :

- Et en même temps qu'importe.    

Retournant à la vision de ces tableaux qui me préoccupait tant il y a quelques minutes de ça, j'ajoute dos au reste de l'assemblée mais toujours directement sur ta gauche :

- J'ai un autre secret pour vous. Les véritables phœnix sont avides de liberté, aussi indomptés qu'indomptables, c'est pour cette raison qu'ils recherchent par la transcendance à se libérer de toutes chaînes qui les auraient un jour oppressées, même celles créés par leurs cœurs. C'est aussi pour cela que l'univers les a doté de l'immortalité, une maigre récompense pour avoir passé l'éternité à déjouer la mort et ses règles stupides. Alors vous pourrez bien essayer de les pourfendre autant que vous le voudrez, rien ni personne ne saura définitivement éteindre leur flamme. Car Il est une roue que même les dieux ne peuvent stopper.

Vérité, vérité, car c'est bien pour ça, que tu t'es montré. C'est pour te libérer que tu as répondu à cet appel que tu as depuis toutes années occulté.

À ces mots, je scrute un instant, ce qui m'avait au tout début attirée ici, ce fruit si parfait et si éclatant, emblème du savoir et à la fois du péché, il est aussi fourreau de la parfaite discorde. Un souffle. Un pas. Puis un autre. Il est comme un phare hypnotique m'invitant à bien plus encore. C'est alors que soigneusement je vais pour m'en emparer, portant la main vers la seule et unique pomme d'or qui trône, solitaire, en son réceptacle de cristal, attendant que je m'en saisisse, comme si elle et elle seule m'était uniquement destinée.


NJ:


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Aaliyah Palmer

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Occupation : Héritière fortunée, propriétaire du Glasshouse. Reine d'une secte sous un voile altruiste.
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MessageSujet: Re: TOME I - CARNIVAL OF SOULS   TOME I - CARNIVAL OF SOULS EmptyMar 21 Avr - 22:17

Verbiage banal dont tu as l'habitude. La conversation entamée avec cette inconnue se transforme progressivement en danse orgiaque à mesure qu'invités se mêlent à vos ébats verbaux. Tu offres des regards lumineux, dévoiles des fossettes rosées, chantes un rire cristallin. Sous tes dehors assurés, tu tentes de réprimer ce souffle intérieur incompris. Pourtant, il t'obsède. Tu le sens se battre, cogner de toute part, te pousser à avancer. Vers elle. Vers ce regard croisé pour la première fois, et cet instant volé à l'éternité. Alors tu regardes sans voir, tu entends sans écouter, tu parles sans dire. L'attention que tu donnes n'est que distraction à la distraction. Les prodiges dont tu es témoin sont ternis par cette cavalcade qui n'a de cesse de piétiner ton esprit. Va. Va-t-en. Reste. Immobilisme hautain.

Tu restes, au milieu de cette foule fantasque. Elle aussi, elle t'attire, te fascine. Au-delà de tes certitudes terre à terre, il y a ces vibrations qui semblent s'aligner avec tes remous intérieurs. Un double écho viscéral résonne de plus en plus fort dans les limbes de ton subconscient. Un palpitement pour elle. Un frémissement pour eux. Tonitruant pour elle, subtilement pour eux. Tu rationalises ce que tu vois, mais certains commentaires parviennent à te rendre perplexe. Léger, léger frémissement qui trouble ton miel charmeur. Pour l'instant, ces hôtes te paraissent prendre à cœur ce jeu de rôle grandeur nature. Un moyen de se fondre dans ce décor baroque et de s'amuser de l'anonymat. Vous êtes habitués à feindre. C'est plongée dans ce ballet capiteux que tu aperçois ces regards fixés sur ta personne. Le tien les heurte, les attrape, les capture. Tu veux t'en souvenir et, surtout, les retrouver dans ta mémoire pour comprendre cet intérêt. Ils parlent, et tu esquisses un sourire, à la fois avenant et défiant. Approchez. Admirez de plus près ce corps que vous examinez. Après un clin d’œil, tu détournes ton attention. Comme si rien n'était sérieux. Comme si cela n'avait pas d'importance. Tu sirotes un peu de ton champagne, faisant mine d'écouter tes interlocuteurs. Mais c'est à peine si tu les entends alors que ça cogne, se bat à l'intérieur de toi contre toi. L'incompréhension t'échauffe, à l'instar de cette idée de surveillance. Tu ne peux pas les laisser à avoir une longueur d'avance. Naufrage de réminiscences, brisées sur ta mémoire hermétique. Il t'obsède, ce souffle. Elle t'obsède. Et son regard à lui, cette oscillation moins forte, pourtant d'une intensité remarquable. Ce regard si noir qu'il t'absorbe dans des abysses familières et pourtant insondables.

Abandonnant tes compagnons, tu t'avances finalement de ta démarche princière, t'arrêtant en chemin afin d'échanger deux mots avec certaines personnes aussi étranges semblent-elles. Si bien que ton arrivée à leur hauteur paraisse le fruit du hasard. Fruit vous séparant d'ailleurs. Plus que quelques mètres ne vous séparent. Et ton cœur manque un battement. Et ça cogne, cogne, cogne. Soudain, tu ne sais que faire. Que dire. Tu ne sais plus pourquoi tu as eu la merveilleuse idée de t'approcher de cet être qui affecte ta maîtrise. Qui t'obsède, t'obsède, t'obsède. Mâchoires imperceptiblement serrées, tu la dévisages, la voix éteinte. Une seconde, et je te reconnais. Une seconde, et je te perds. Lorsque tu reprends contrôle sur tes mouvements, ta tête se penche comme si tu les jaugeais et tes prunelles dérivent sur l'homme en noir ; un réflexe ancré, ton esprit imprégné de cette présence qui sait, et pourrait répondre à tes interrogations. Tranquillement, tu leurs adresses un élégant salut en levant ton verre dans leur direction, sachant que tu avais leur attention. Et tu te détournes, malgré l'effort que cela te demande. Et tu ne sais pourquoi tu vas contre ce souffle t'éveillant au canevas stellaire qui te compose.


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Abra

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MessageSujet: Re: TOME I - CARNIVAL OF SOULS   TOME I - CARNIVAL OF SOULS EmptyVen 24 Avr - 10:33

Les Dudanthil sont des ringards. C'est ce qu'elle se dit, en arrangeant la soie de ses cheveux argent dans un chignon strict - par vanité, elle les conserve longs. L'ego est hybris primaire, son talon d’Achille. Un véritable plaisir de se regarder dans la glace, plaisir qui se perd au fil des années, alors qu'elle commence à rêver du premier corps dont elle s'emparera. Le souci, c'est que dans les entrailles de feu Debra Lewis, Abra a appris à aimer les autres. Pire, à s'aimer. L'enveloppe est à présent plus que sienne, elle est elle, corps, cœur et esprit. La banshee ne sait que faire de cette réalisation. En plongeant dans ses yeux étroits reflétés dans le miroir, elle se dit qu'il vaut mieux en faire abstraction, pour le moment. Et se concentrer sur la sublimation de ce corps si faible, croulant, mais qui conservait des effluves de danger. Devant les autres créatures du Mundis, elle n'avait nul besoin de se cacher. La mort et elle marchaient main dans le main.

Les Banshees étaient devenues presque pestiférées des soirées mondaines, car leur apparition n'entraînaient que l'éclosion de traumatismes oubliés chez l'ensemble des invités. Néanmoins, on ne pouvait pas ne pas les inviter. Question de politesse et de décence. Les jours de fête, les Banshees revêtent leurs capes spectrales, qui dévoilent tout de suite leurs allégeances et appartenances. A une certaine époque, Abra arborait avec fierté les blasons des familles les plus prestigieuses sur ses parures. Mais la roue tourne et broie la vieille banshee. En pénétrant le lieu de réception, la jeunesse et la beauté des convives la frappent aussitôt. Ne sont-ils pas si vaniteux ? Que faisaient-ils de la vie éternelle et de ses bienfaits ? Nulle sagesse ne se reflétait en eux et Abra n'avait aucune envie de perdre son temps à discuter avec eux.

Dans un coin de la pièce, Abra fait le vide et tente de sonder les âmes qu'elle pourrait avoir croisées dans le passé. De réincarnations en renaissances, anciens ennemis et anciens amis.

Étrange, ça. Qu'est-ce qu'une mortelle égocentrique foutait à la commémoration ?  
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Malachai Azadeh

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MessageSujet: Re: TOME I - CARNIVAL OF SOULS   TOME I - CARNIVAL OF SOULS EmptyVen 1 Mai - 19:34

Éclats d'or sur le visage gamin, loup vénitien couvrant la trogne d'enfant. Or. Rubis. Le regard paniqué et la gueule défoncée, ils croiront, peut-être, ces dieux, que tu t'es peinturluré la gueule de bleu, que c'est faux, que tout est faux, qui laisserait un gosse abîmé à un bal distingué ? Mal à l'aise, trop, les pieds dans un monde inconnu. Tu gueulerais bien que t'as envie de partir, que t'es pas à ta place, que tu ne fais pas partie d'leur monde, que t'es pas destiné à être ici, que toi t'es qu'un putain d'humain qui à rien à foutre là.

T'essaies d'te convaincre, si seulement c'était vrai, t'as l'feu qui t'crames l'coeur, l'corps, tout l'intérieur. T'essaies d'te convaincre que t'es pas revenu d'un endroit trop sombre, essaies d'te convaincre que la douleur et tes cicatrices ne sont que des illusions, que t'es bloqué dans la matrice. Tu savais pas, comprenais pas, message dans l'feu, invitation matérialisée dans ta paume et t'avais eu l'envie directe de te flinguer pour t'épargner tout ça, trop con pour refuser, trop con pour juste ne pas répondre, trop con pour ne pas venir, trop con pour ne pas te prêter au jeu. Tu te déplaces en palette de couleurs célestes, rouge qui flirte avec l'or, les bleus sur l'corps caché par d'la flanelle qu'tu supposes trop cher pour toi. Gosse qui pue l'encens dans un endroit puant le luxe, ne trouve pas sa place et veut probablement pas la trouver. Tout ça, c'était trop nouveau pour toi, trop nouveau et tu te sentais limite malade.

Divinités, créatures, un monde étranger, des termes que tu connais même pas qui se baladent dans ton crâne que t'estimes trop vide. Gamin aux pas trop confus, la tête dans les nuages, les doigts qui glissent sur des objets trop cher pour toi, pour tous les gens qu'tu connais. Petits fours que t'enfournes, gosse qui reste dans son coin, passif, ils sont tous flamboyants et l'phénix en serait presque jaloux, masques, couleurs, jalouse l'oiseau dans son coin, s'empiffre de choses dont il ne connaît même pas le nom, encore un truc que tu sais pas de toute façon, un truc de plus, un truc de moins. Perdu dans un monde que tu connais pas et qui t'connais pas.
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