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 The Winds Will Bring You Home ft. Akhmar

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Arkhas Vasilios

Arkhas Vasilios


Pravus




Occupation : Il débuta ses premiers pas hors d'Elpida et de sa fatidique chute en tant que VOLEUR, mystérieux justicier volant aux narcos colombiens afin de donner à la fange ce qu'ils méritent, repérer par les dévoreurs d'aubes, il exerce en tant qu'ASSASSIN, bien qu'il aime à s'aventurer en des contrées reculées en tant que chasseurs de chimères, pilleurs de tombeaux, de vestiges sacrés, TOMB RAIDER AU MASCULIN
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MessageSujet: The Winds Will Bring You Home ft. Akhmar   The Winds Will Bring You Home ft. Akhmar EmptyMer 8 Jan - 1:08




Les fils du feu ne peuvent craindre les éclats archaïques de ces voiles qui macule la toile du monde. Car leurs carnes ont été forgées dans les entrailles d'astres antédiluviens, leurs âmes modelées à l'image des faisceaux. C'est ce qu'il s'était dit, dans l'avion. Jusqu'à ce que le vrombissement des ailes n’atterrissent. Là. Égypte à la grandeur oubliée, passée, surannée. Terre des traîtres et des parias. Sang lointain, frelaté, ayant causé la perte du sien. De ce qui aujourd'hui, aurait du être les leurs. Les siens.

Mais c'était loin de l'agitation du Caire, que se trouvait le but de sa présence. Son package sur le dos, safari écourté au côté d'un guide bilingue qui toisais sa mine silencieuse, grave, sans se risquer à le sortir de sa torpeur sombre. L'arc épais de deux sourcils ombrageux, la mine orageuse qui se posait sur les dunes roussies et dans ses prunelles, brillait un feu inextinguible, aussi ardent que celui de l'astre perché au dessus de leurs crânes. Dans un « je ne peux pas vous amener plus loin », le guide l'avait laissé ça. Au beau milieu de tout et de nul part à la fois.

Grand garçon, Arkhas. Débrouillard. Qui avait su avec le temps se dépatouiller de bien plus grave. C'est ce qu'il s'était dit. Sous le cagnard incandescent, chèche enroulé autour du crâne, couvrant le bas de son visage, alors que la toile de son takakat battait dans les vents poussiéreux. Les habits étaient légers, confortables, mais après surmonté des kilomètres de sables brûlants, la sueur moite avait fini par gorger ses vêtements d'une humidité lourde, suffocante.

La chaleur n'était point un problème. Seul obstacle était celui de savoir, rien qu'en se guidant aux tournoiements du souverain céleste, de savoir quel route, quel chemin prendre. Alors qu'une vague houleuse de grains, infinité cauchemardesque se dressait sous ses paupières lourdes. Pas assez préparé, sans doute. Trop orgueilleux, le déchu. Que de toiser l'immensité funèbre qui chaque jour, un peu plus, venait à étioler ses forces, au même rythme que les bouteilles d'eaux, dont son sac avait été rempli.

La folie. Sûrement. Tare à cette lignée glissant dans les fleuves pourpres de ses veines. Hémoglobine frelatée qu'il haïssait de toute son âme fragmentée, disloquée. Autant, que celle-ci, avait le don de faire danser des mirages sous ses orbes sombres, égarées, perdues dans un flot de pensées chimériques, atroces, odieuses. Cette provocation perverse qu'avait la psyché à agiter sous son regard las, de ces murmures et de ces souffles éteints. Là bas. De l'autre côté de la mer. Alors qu'il arpentais en terre hostile et étrangement familière.

Arkhas. Arkhas.

Ça bourdonnait, palpitait, dans ses entrailles furieuses, liquide de lave. Une simple mission - celle de simplement retrouver cet éveilleur d'âme sévissant dans la région - qui rapidement, était devenu un enfer de cendres sableuses. Lèvres rêches, devenues pâteuses et le pas hagard, brinquebalant, qui se tendait, de ses dernières forces, vers cette chimère au visage rieur. Une crinière de flammes folles, énergiques, frappait le vent comme des serpents de feus et sa voix, l'implorant, le suppliant.

Elle était là. Vivante. Si vraie qu'il n'aurait pu différencier le rêve du cauchemar. Si près, qu'il aurait pu l'enlacer, la serrer, une énième, une dernière fois, rien qu'une dernière fois. Dans le carcan de ses bras aimants. Humer les braises de ses mèches, entendre la mélopée de son rire, sentir la chaleur de sa paume, comme lorsqu'elle venait à piéger ses doigts de bambins.

Arkhas.

Les genoux cèdent dans le mirage qui s'étiole, s'éteint. Et le corps, inerte, retombe mollement dans le tombeau rougeoyant. La dernière vision d'un Enfer où il rôtira.

~~

Des voix. Un accent. Étrange et pourtant, si familier. Comme une impression de déjà-vu. Le sifflement des flammes, l'explosion des particules étincelantes dans la nuit, cuir tanné, peaux sombres et parler rauque. Orbe sombre où dansent un millier de vices infâmes. La fin.

Même plus la force de bouger ne serait-ce que le petit doigt, d'identifier, autour de lui, les paysages, les formes. Tout s'est éteint. Là bas. Au sommet des dunes brûlantes. Et la gorge, si sèche, que ce n'est que parfois dans un soubresaut qu'un grognement inintelligible s'échappe de ses lèvres.

Combien de temps ? Combien de soleil rougeoyant, jusqu'à ce qu'il ne sente à nouveau son corps lâcher. Ses genoux, heurter le sol, alors qu'on découvre son visage aux traits fiévreux. Barbe mal rasée surplombant une mâchoire carrée et la peau mordorée, presque devenue aussi sombre que celle de ces hommes qui échangent des regards ébahis.

Et là, au beau milieu de ce qu'il identifie comme une marrée de tapis aux couleurs vives, polychromes. Une silhouette. Un faisceau.

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MessageSujet: Re: The Winds Will Bring You Home ft. Akhmar   The Winds Will Bring You Home ft. Akhmar EmptyVen 10 Jan - 16:25

The winds will bring you home

Lorsqu'un jour le peuple veut vivre, force est pour le destin de répondre,
Force est pour les ténèbres de se dissiper, force est pour les chaînes de se briser.
Abou el Kacem Chebbi


L'intendant se dandine, visiblement très embarrassé de devoir débattre contre l'avis du patriarche Al Sahaad. Mais sa mission est claire, et ce depuis qu'il est entré en poste: il ne faillira pas. Mais la résistance est de taille, et l'adversaire coriace. Le vieil homme soupire, et songe à sa retraite. Elle semble loin, surtout en temps de guerre; mais s'il veut la voir un jour, il doit s'opposer fermement aux décisions irresponsables de son prince. Et tous les arguments sont bons.

"Votre mère sera triste si jamais il vous arrive quelque chose."

Akhmar, datte entre les dents, cimeterre entre ses mains, s'arrête et lève les yeux au ciel. Il entend bien les arguments (de plus en plus fallacieux) du vieux  Djehuti, mais les momies se sont relevées une fois encore et errent tranquillement dans le désert tant que quelqu'un ne se décide pas à aller les ranger dans leurs tombes respectives. Quelque chose cependant dans la voix du vieil homme le fait un peu fléchir; et il sait très bien qu'il ne s'abaisserait pas à de telles extrémités s'il n'avait pas une bonne raison de le faire.

"On sait de quel tombeau elles proviennent, ces momies?"

L'intendant pâlit, et regarde ses pieds. Touché. Dans un murmure, il finit par donner l'information qu'il ne voulait pas lâcher.

"C'est la tombe de Tezzeret."

Akhmar avale son noyau de dattes de travers, le recrache dans sa paume, regarde Djehuti les sourcils levés. C'est un problème. C'est un vrai problème. Et si sa conscience lui hurle d'aller régler le problème seul, son instinct de survie lui impose de faire appel à un professionnel.

"Faites venir tout le monde derrière les murs, et contactez un assassin. Je veux qu'on trouve le type qui fait ça, qu'on le juge et qu'on l'enferme;et par pitié, ne regardez pas à la dépense pour le contrat: si Tezzeret se réveille, la comptabilité sera le dernier de nos soucis."

-------------------

Akhmar laisse partir l'enfant qui était venu lui demander une faveur à base de dattes et de bras plus grands que les siens, avec un petit sourire. L'oasis a cet effet là : même en état de semi-siège par des morts-vivants, l'intérieur semble calme et doux, et rien ne semble pouvoir troubler la quiétude des lieux. L'eau est claire, les palmiers croulent de fruits en cette saison, et personne ne manque de rien, malgré les circonstances. Ce n'est pas ça qui l'inquiète.

Ce qui l'inquiète, c'est Djehuti qui avance vers lui à grand pas, pâle comme s'il avait vu la mort en personne (ce qui avait probablement du se produire s'il avait tenté de mettre le nez dehors), au mépris de son age avancé, de son souffle qui s'étiole et de sa prothèse de hanche. Le patriarche le rattrape à mi-hauteur, se promettant de revoir le système de retraites dès que la crise serait terminée et se demandant par quel miracle un petit homme aussi inquiet de vivre avait réussi à survivre autant de temps.

"Nous avons un problème.

- Tezzeret? On a agi trop tard?

- C'est pire que ça.

- J'ai du mal à voir ce qui pourrait être pire que mon grand-oncle mort-vivant, mais dites toujours.

- Un Vasilios est dans l'oasis."

Akhmar écarquille les yeux, presque incrédule. D'abord un nécromancien qui réveille la famille étendue, et maintenant l'ennemi du père qui vient, au pire moment, leur rendre visite. Il réfléchit, se masse les tempes, en silence, et arrive à un constat réaliste mais assez peu satisfaisant.

Ça pue du cul grave.

-------------------

"Et donc vous l'avez retrouvé à moitié mort dans le désert, en déshydratation complète. C'est bien ça?

- Tout à fait, votre Éminence.

- Vous l'avez ramené, et vous êtes venus me chercher immédiatement.

- C'est cela même.

- Et votre suggestion est donc de l'abattre immédiatement pour, je cite, se "débarrasser immédiatement du problème" dont les intentions sont par ailleurs inconnues, et qui, soit dit en passant, à posé tellement de résistance à un bataillon de gardes qu'il ne s'est pas réveillé une seule fois lors du trajet retour tant il était mal en point?

- Je...

- C'est bien ce que je pensais. J'apprécie votre envie de défendre l'Oasis, et elle est importante. C'est grâce à elle que nous sommes en sécurité aujourd'hui, et je vous en remercie. Mais nous essayons, ici, depuis quelques années maintenant, de ne pas nous comporter comme mon père le faisait. La vengeance n'a pas de place ici, et la présence de ce Vasilios est le moment idéal pour le prouver. Et, par Amon; nous ne sommes pas une faction de guerrilla sauvage. On discute, avant d'abattre. Mettez des hommes devant sa porte et sous les fenêtres, mais je vous interdit formellement de le toucher en l'absence de danger."

La capitaine de la garde baisse les yeux, et se tait. Akhmar lui pose une main sur l'épaule: il n'est pas faché. Mais il a des aspirations pour son peuple, et, derrière la porte de la petite chambre, l'attend probablement son rendez-vous le plus important: celui avec l'Histoire.

-------------------

Les ordres ont été donnés. Le prisonnier - qui est qualifié d'invité jusqu'à nouvel ordre - sera soigné, habillé avec des vêtements propres, et on lui apportera de quoi se nourrir et se remettre sur pieds. Une fois qu'il sera en état de marche, il sera questionné poliment, et pas avant. Les équipes de surveillance effectueront une rotation, et seront composées exclusivement de jeunes, qui n'ont pas connu les affres de père et la haine qu'il portait aux Vasilios. Pendant ce temps, Akhmar patiente. A moitié sur sa carte de la région, ou ses officiers lui rapportent les avancées des morts vivants (mais que fait l'assassin? A ce tarif, il espérait que le problème serait déjà réglé), à moitié devant la porte en attendant un réveil de leur étrange visiteur, il a envie de longues vacances au bord de la mer, ou même d'une petite pause à aller jouer avec les enfants de l'Oasis. Mais on n'attend pas de lui qu'il soit Akhmar, aujourd'hui. On attend de lui qu'il soit un chef de guerre, un dirigeant, et un leader, et malgré la facade solide, il doute de ses décisions.

Qu'aurait fait le père?
Il aurait probablement défoncé la moitié de la région sur un coup de colère, et aurait renvoyé aux Vasilios leur ambassadeur en quarante-deux morceaux, Osiris-style, avec un papyrus d'injures. Mauvais exemple.

Qu'aurait fait quelqu'un d'autre? Shou, par exemple?
Il se serait contenté de soulever sa femme qui est aussi sa soeur pour mieux se rendormir. Akhmar apprécie sa soeur. Pas à ce point.


Il n'a pas d'exemples probants, et prend sa tête dans ses mains. Être chef est une infinie galère, et il fait de son mieux. Très concrètement, il en chie des sucriers.

Un garde l'appelle. Le priso...l'invité vient de se réveiller. Le jeune Roi remet ses dreadlocks en place, et se rhabille correctement. C'est le grand moment.

-------------------

Entré dans la pièce, Akhmar s'interroge. Pourquoi le Vasilios est-il encore en haillons? Le regard croise celui de l'intendant, qui murmure un vague "mais vous nous aviez dit de pas le toucher", et un soupir s'échappe de ses lèvres. Qu'il était compliqué de tenter de faire de la diplomatie avec des guerriers, par Rê! Mais l'heure n'est pas aux remontrances publiques.

L'égyptien étudie avec soin l'ennemi présumé. Plus jeune que lui, probablement un peu plus que ce qu'il ne voit, le soleil ne l'ayant clairement pas loupé. La marque est visible, parmi tant d'autres: il est au moins aussi tatoué que lui. Et il a surtout l'air en mauvaise santé, à l'heure actuelle. Le danger imminent qu'on lui a décrit a assez peu fière allure, tout compte fait, et ce n'est pas tout à fait une mauvaise nouvelle si les Vasilios sont au moins moitié aussi redoutables que ce qu'on lui a décrit. Mais l'heure est aux présentations, et plus aux conjonctures: il aura le temps de regretter ses actions plus tard. L'autre ouvre les yeux.

"Bienvenue à l'Oasis. Mes hommes vous ont trouvé dans le désert, et vous ont ramené ici. Est-ce que vous vous sentez un peu mieux?"

Courtoisie de base, explication des lieux, check. Ne pas presser de questions politiques, check.

"J'imagine que vous devez être un peu secoué: le sable est traître pour ceux qui s'y aventurent seuls. Nous vous avons laissé à manger et à boire sur la table, et un médecin viendra vous examiner dans un moment.

Assurer de ses bonnes intentions, check. Pour le moment, sa tentative de diplomatie n'est pas trop mal. Anxieux, mais le visage placide, il attend. Peut-être que finalement tout va très bien se passer, et que tout le monde avait tort de s'inquiéter. Peut-être qu'il pouvait arranger les choses, et que cette arrivée impromptue était une bénédiction.

Peut-être pas.



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MessageSujet: Re: The Winds Will Bring You Home ft. Akhmar   The Winds Will Bring You Home ft. Akhmar EmptyMar 14 Jan - 14:52



Ça brûle. Il brûle. Lui. Elle. Il ne sais pas vraiment. Tant la lumière inonde ses prunelles. Un mirage, encore, sûrement un autre qu'il se dit dans un rire las, fatigué. Acte provocateur que les serviteurs prendront certainement mal, alors que la langue familière s'élève. Réminiscence rauque qu'il connaît, un peu. Parce que ce n'était pas la première fois qu'il venait à faire s'aventurer ses pas dans la région. Mais à l'intonation grave de la voix, il comprend très vite que c'est un homme qui se dresse sous ses orbes.

Silhouette qui bat sous les paupières lourdes, dont les pourtours se dévoilent, peu à peu. Les formes étranges, ébènes, qui cours sur la peau hâlée toute en muscles noueux, la prestance princière, morgue royale, mais aucune animosité qui ne s'anime ou se déchaîne sur l'exilé. Les orbes sombres, fatiguées, boivent les détails de la sculpture de sable dressée sous ses yeux. Monument de fantasme qui le ronge de l'intérieur, piqûre acide alors que le regard dévie sur les courbes dans un sourire las.

Et bien qu'on ait tenté de le retenir au sol, d'un geste maladroit, il se relève. Alors que les mets appétissants présenté sur la table à quelques mètres font douloureusement gronder ses entrailles. Fruits rouges, jaunes, verts, qu'il devine juteux, consistant, rien qu'à leurs simples textures qui le font saliver d'avance. Il déglutis, se pourlèche les lèvres. Homme qui se fait félin, aux bas instincts primaires qui s'approche de quelques pas titubants jusqu'à la table. Toute aide est repoussée brutalement d'un geste du bras et d'un feulement guttural.

« ...S... Sed. Tengo sed. »*

Qu'il murmure, sa voix grave, accent lointain de vastes jungles enténébrées, alors que ses mains tentent de prendre appuie sur la table, en envoyant valdinguer - de façon non volontaire - quelques plateaux jusqu'au sol. Pathétique. Lui. Le Vasilios. Dans l'antre de ses ennemis primaires. À quémander comme un mendiant un peu d'eau et de nourriture, alors qu'il attrape une jarre entre ses mains tatouées fébriles, tremblantes. Jambes vacillantes, alors que l'eau se déverse bientôt entre ses lippes, les deux mains qui retienne la jarre de terre cuite et les flots qui se déverse sur son visage, éclabousse sur ses vêtements, sa gorge qui se secoue de lapée sonore, avare.

Jusqu'à ce dans un geste maladroit, elle ne lui échappe, retombant au sol dans un fracas qui atteint à peine son ouïe. La manche de ses habits vienne à sécher les lippes d'un geste prompt. Et c'est presque en grimpant sur la table qu'il attrape les fruits. La raison est partie, quelque part, enfouie, sûrement dans les crocs qui martèle les chairs colorés, juteuse, glissante jusque dans sa barbe mal taillée, presque à gober, sans prendre le temps de mastiquer. Avaler, fournée après fournée, de façon machinale, hargneuse.

Les griffes qui éventre la nourriture, la peau des agrumes, les saveurs qui glissent contre la langue, la succion de ses crocs sont le seul bruit, qui désormais, résonne dans le grand hall tapissé. Bouchée après bouchée, les doigts qui suintent des liquides fruités, qu'il lèche, avide, en des grognements réconfortés. Affamé. Dévoreur qui se jette sur les victuailles suivantes, en faisant abstraction des regards, presque à grimper sur la table pour en attraper d'autres dans sa poigne. L'estomac paraît apaisé, peu à peu, alors que presque dans un étranglement, il gobe une datte.

Ses sombres prunelles animales se posant sur le tatoué, index qui se lève en sa direction.

« No hablaré tu idioma del traidor, pendejo ! »*

Qu'il crache, dans un rire grave, provocateur. Sûrement la faute au soleil ou à cette tare génétique qui depuis longtemps coule dans les sang des Vasilios; la folie. Alors dans une démarche bancale il s'approche de quelques pas pour cracher aux pieds du Al Sahaad.

Mais la tête lui tourne, encore. Ça tambourine, vacarme ahurissant qui s'érige dans son crâne, sa psyché. Alors que ses jambes perdent équilibre et que la tête pleine de cheveux noirs, aux boucles sauvages, vint à heurter le sol sous les yeux des présents dans la salle.


*"Soif, j'ai soif."
*"Je ne parlerais pas ta langue de traître, connard."

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MessageSujet: Re: The Winds Will Bring You Home ft. Akhmar   The Winds Will Bring You Home ft. Akhmar EmptyMar 14 Jan - 18:50

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Lorsqu'un jour le peuple veut vivre, force est pour le destin de répondre,
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Abou el Kacem Chebbi


L'autre se réveille, se rue sur l'eau et la nourriture comme s'il n'avait pas mangé depuis des jours, ce qui est très probablement le cas. Il semble presque sauvage, mal rasé, dépenaillé, comme une bête qui se serait mise en tête d'agresser physiquement le buffet. Akhmar sent bien que ses hommes sont tendus, derrière lui, prêts à bondir au moindre signe de dangerosité du Vasilios, mais il reste patient. Pour le moment, il semble être plus attiré par les victuailles qu'autre chose, et il éructe, dans une langue qu'il ne comprend pas. Le patriarche s'était préparé à du grec, mais pas à ça. Il tourne la tête vers l'intendant, murmure.

"Djehuti, qu'est-ce qu'il raconte? C'est du portugais?

- C'est de l'espagnol. Mes connaissances datent un peu, mais je dirais qu'il dit qu'il a soif."

Brave Djehuti, plus lettré que lui. Heureusement qu'il est là, sans quoi la communication aurait tourné court. La jarre se brise au sol, les cimeterres des gardes sortent de leurs fourreaux, par réflexe. Le jeune homme les calme, d'un revers de main. Il est fatigué. C'était une vieille cruche. Tout va bien. Il ne s'est pas encore montré hostile. Pour l'instant, il a surtout l'air un peu perdu, un peu confus, et encore un peu fragile. Le regard se pose, interrogateur, sur le muscle tanné par le vent et le soleil, sur les manières animales, sur le regard fou, sur les doigts léchés. Dans d'autres circonstances, il se serait probablement laissé tenter. Mais il est hors que question que quoi que ce soit du genre se produise, et il chasse la tentation d'un vague soupir.

L'autre pointe le doigt vers lui, crache encore la langue latine inconnue. Akhmar ne réagit pas, et attend sa traduction. L'autre a l'air contrarié, puis rit, presque mauvais dans l'intonation. Quelque chose ne va pas, mais le prince ne sait pas exactement quoi. Un souci avec les fruits?

"Il dit qu'il ne parle pas arabe."

L'arabe en question lève un sourcil, interrogateur. Il ne parle pas espagnol, mais il n'est pas complètement idiot non plus: la dissonance entre la traduction et l'attitude du Vasilios est flagrante, et laisse la place à deux options distinctes. Soit Djehuti a très largement édulcoré le propos pour on ne sait quelle bonne raison, et cette hypothèse est confirmée car le vieux à le regard fuyant et semble plus petit que jamais, soit l'autre est devenu complètement dingue dans le désert, et ce ne serait pas non plus le premier auquel ça arriverait.

"Mon grec est un peu rouillé, mais je crois que je peux encore m'en sortir dignement."

L'occasion de briller par sa maîtrise approximative des langues étrangères n'arrive pas, et est remplacée par l'emploi d'un langage universel qui, humide et injurieux, vient s'imposer directement entre ses godasses. Le sourcil se lève, encore, ah ouais, on en est là, dis donc machin, c'est pas la gratitude qui t'étouffe, et Akhmar croise ses bras devant lui, un peu fermé et un peu marri de constater que d'une part, son hospitalité n'est pas du tout appréciée, et que de deux, son traducteur est complètement à la rue. L'intendant se tasse encore, et murmure juste du bout des lèvres.

"Je crois qu'il veut dire qu'il est mécontent d'être là.

- Merci, Djehuti, mais j'avais compris tout seul." tonne le patriarche, qui commence à être de plus en plus agacé par la mauvaise volonté générale. Il s'apprête à répondre, moins sympathique, mais le Vasilios coupe encore net tous ses effets en s'effondrant sur le carrelage tête la première.

"Oh merde."

Prince ou pas prince, il y a urgence. Il s'élance, relève la tête du Vasilios qu'il cale dans une de ses grandes mains, vérifie qu'il a toujours les yeux ouverts, braille pêle-mêle qu'il lui faut un médecin, qu'on l'aide à se remettre sur la banquette, et que plus vite que ça par Horus au lieu de discuter les ordres. L'intendant, qui semble subitement avoir retrouvé la vivacité de ses vingt ans, s'enfuit à l'extérieur à la recherche du providentiel toubib, tandis qu'une formidable confusion d'une remarquable inefficacité emplit la chambre, à mi-chemin entre une véritable envie de rendre service et une peur bleue de toucher l'ennemi d'antan. S'il avait une main de libre, Akhmar se l'enverrait bien dans la figure dans un claquement sonore, mais il a d'autres chats à fouetter. Il s'échauffe, mélange ses mots dans sa tête, vérifie son accent, se lance, en grec.

"Nous sommes partir chercher un médecin. Il falloir vous remettre au lit, vos jambes être encore un peu faibles. Nous nous occuper de tout, ne vous en faire pas. Vous pouvoir partir quand vous être en forme, mais vous devoir vous reposer."

D'un signe de tête, il indique à tout le monde de reculer, et entreprend de glisser son bras sous les genoux du Vasilios, et l'autre dans son dos, afin de le soulever pour le refoutre dans le lit qu'il n'aurait jamais du quitter avec autant de fougue.

De cet incident, il retient trois choses:

1) Son invité est furieux d'être là, pour des raisons tout à fait compréhensibles, et la négociation risque d'être compliquée.

2) Djehuti préfère préserver son souverain plutôt que de lui dire la vérité, ce qui est un véritable problème qu'il faudra qu'il gère plus tard.

3) Il n'aurait probablement pas dû sécher son cours de conjugaison grecque pour aller faire du cheval, le jour de ses dix-sept ans, et qu'un peu de bon temps pris treize ans auparavant le faisait probablement passer pour un con à trente. Un sacré gros con.



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MessageSujet: Re: The Winds Will Bring You Home ft. Akhmar   The Winds Will Bring You Home ft. Akhmar EmptyMer 15 Jan - 2:28



Il n'aurait su dire, si c'était le monde autour de lui qui ne tournait plus rond ou bien lui, qui ayant complètement perdu les pédales, apercevait l'envers de la réalité. Chose qui s'éteignit au fracas du crâne s'heurtant au sol bien trop seigneurial de ses "hôtes" d'être marqué par l'indélicatesse acide, aigre, de sa carne déchue. Les voix qui s'élèvent sont des vomis à peine distinct dont la langue, les mots, les lèvres, sont avalés dans les bribes de son esprit malade.

La poussière des sables rocailleux volaient tout autour d'eux. Et leurs regards s'accrochait l'un à l'autre comme des astres sur le point de s'entrechoquer. Leurs souffles saccadés, bientôt, s'emmêlant dans un concert de soupir rauque, leurs carnes se fracassait avec une violence inouïe, leurs doigts s'enlaçait et parfois, sous une maladresse, leurs rires hauts, forts et vigoureux venait à exploser de tendresse.

« Tu ne m'as pas loupé. »
« Toi aussi, idiot. »

Et de plus bel, il reprenait. Avec leurs entrains contagieux, s'arrêtant pour courir, l'adrénaline grondante dans leurs veines, comme une traque perdue d'avance, sautant par dessus la carcasse d'une voiture délabrée, avant de mieux se retrouver tout en riant comme deux marmots insouciant.


~~

Dans la demeure fleurie, les balcons crachaient des plantes grimpantes aux fleurs polychromes, on se balançait parfois des objets par la fenêtre en riant tout haut, tout fort. Les relents marins de la mer n'était pas loin, balayant leurs crinières sombres de douces vaguelettes venteuses, salées. Sur la terrasse, entre les bras de son oncle, sa cousine s'endormais sur son torse puissant, rythmée par la voix grave chantonnant une comptine méditerranéenne.

Par delà les balustrades marbrées, des notes de pianos s'élevait depuis le salon, ou toute la famille avait élue refuge en chantant de leurs voix fortes au dessus du grondement des hottes où bouillonnait les écrevisses péchés à l'aube. Dans le jardin, la fumée des poissons grillait s'élevait du barbecue que sa mère venait à faire griller. Tantôt sérieuse, tantôt souriante lorsque son père venait à s'approcher d'elle pour déposer un baiser contre son front, le tout en repoussant ces longues mèches roussies, calcinées. Comme du feu liquide, qui se déployait sous la brise en des ailes rougeoyantes.

Et lui, dont les mains si infime et frêle se portait sur elle. De dos. Toujours. Elle riait. Heureuse. Il aimait la voir heureuse, avec ses dents, ses lèvres, prête à avaler le soleil. Le son rauque de sa voix lorsqu'elle éclatait de joie et venait à le poursuivre dans le jardin pour l'embrasser de partout. Il aimait la voir comme ça. Sa maman. Sa belle et tendre maman.

En descendant les marches marbrées, plus aucun son ne provenait du piano dans le salon. Ni même les voix entremêlés de ses oncles, tantes et cousins. Et au dehors. En s'aventurant dans le jardin. Il neigeait. Non. Ce n'était pas aussi blanc que de la neige. C'était gris, fragile, éphémère. Des cendres. Des cendres pleuvait du ciel. Pleuvant de l'immense bûcher face à lui, où hurlait les corps des Vasilios carbonisés. Le feu, si grandiose, si odieux, qu'il venait à s'imbriquer à chacune ses fibres nerveuses, furieuses.


Dans un bond, le Vasilios se releva. Le corps suintant de perles fiévreuses, le myocarde battant à rompre sa cage thoracique, il huma quelques odeurs familières, celui des encens et des bougies. Sur lesquels on venait tout récemment de souffler, car la fumée qui s'en échappait était encore visible. Dansante, comme des bras sirupeux, s'éteignant dans le néant de la chambre brûlante.

Il remarqua qu'on l'avait habillé. Et pas avec n'importe quel habit, qu'il se dit, tout en lorgnant son sac, qu'on avait sûrement du récupérer dans le désert. Simple bas de jogging bleu marine. Peu à peu, les mémoires lui revenait, lui. En terre étrangère, si loin. Si loin de chez lui. Ce même chez lui, qui n'existait plus. Engloutis. Tout. Sous les eaux, à macérer, comme un tas de promesses oubliées.

Il soupira, se redressant afin de se diriger vers son sac, fouillant nerveusement jusqu'à trouver la promesse brûlante tant espérée. Un souffle rassuré franchis ses lèvres alors qu'il glissait dans sa poche un paquet de cibiches. D'un naturel curieux et explorateur, Arkhas repoussa la porte, ne sachant combien de temps s'était écoulé depuis sa convalescence, ni même quelle heure était-il. Visiblement la nuit, en remarquant les grands corridors vides, désert de toute présence. Une aubaine. Il ne voulait pas tomber sur l'un de ces traîtres. Pas de suite. Pas maintenant.

Il longea les briques de pierres marmoréennes inscrites de hiéroglyphes qu'il devinait archaïques, ne sachant où ses pas allaient le conduire. Mais lorsque sa vision se fracassa contre d'immenses colonnes et de marches surplombant une oasis fleurie, il du s'avouer que la beauté des lieux était à couper le souffle. Tranquille et sereine, dans la nuit solitaire. Il alla s'asseoir sur les marches au devant de l'étang où quelques flamants roses flânait d'une parade nocturne, sortant de sa poche une cibiche qu'il vint à allumer du bout de ses doigts.

Pourvu que la nuit soit encore tranquille. Rien qu'un peu. Et après, il partirait.

Car il avait d'autres plans. D'autres objectifs qui l'attendait par delà ces murs.

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MessageSujet: Re: The Winds Will Bring You Home ft. Akhmar   The Winds Will Bring You Home ft. Akhmar EmptyMer 15 Jan - 15:06

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Lorsqu'un jour le peuple veut vivre, force est pour le destin de répondre,
Force est pour les ténèbres de se dissiper, force est pour les chaînes de se briser.
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Deux jours sont passés, depuis l'accident. Le Vasilios met du temps à se réveiller, observé de près par les médecins de la cour qui ont décrété qu'il était hors de question de tenter d'accélérer quoi que ce soit: il a besoin de repos, et d'hydratation régulière. Alors, ils l'ont laissé allongé, humidifiant ses lèvres avec une éponge, dans le silence quasi religieux de la pièce. Akhmar est venu le voir, de temps en temps. Mais plus de crachat, plus d'espagnol, plus rien. Il dort. Le désert a failli le dévorer tout entier, et il se remet. C'est lent. Le patriarche trépigne, mais rien à faire. Pas de diplomatie. Pas de conversation. Rien. Même pas d'explications sur sa présence ici. Peut-être venait il attaquer. Peut-être pas. La question se pose, mais est vite oubliée par un autre problème, plus urgent.

Les momies sont à leurs portes. Demain, à l'aube, elles seront là. Le dévoreur d'aubes n'est pas venu, ou alors il a échoué dans sa tâche. C'est aux Al-Sahaad de tenir le siège, à présent. Et à Akhmar de partir, en laissant l'Oasis dans une position difficile, pour aller retrouver l'instigateur de cette marée de morts vivants. Le soleil vient mourir dans l'eau de l'étang, déchirant ça et là le ciel tranquille d'éclaboussures sanguines, et le prince se prépare à la guerre. Appliqué, il plisse l'étoffe ocre de sa tunique, serre son plastron de cuir contre son corps, entoure son visage d'un pan de tissu carmin qui s'étend dans son dos, l'épingle en turban avec soin d'une broche aux armoiries des Al Sahaad. Le miroir lui renvoie l'image d'un guerrier qu'il connaît mal, et qu'il n'apprécie pas particulièrement. Derrière lui, préservée par la famille contre son propre avis, l'armure vert sombre de son père semble le fixer d'un regard accusateur. Tu n'es pas à la hauteur, semble t'elle hurler alors qu'il quitte la pièce.

Si tu avais été à la hauteur, père, on en serait pas là, grogne intérieurement le jeune homme en refermant la porte.

Il croise la capitaine de sa garde, qui le rassure. Tout est prêt. Les murs tiendront. Les hommes sont largement suréquipés face aux momies qui n'ont pour elles que leur nombre. Il peut partir, serein. Ils seront encore debout lorsque tout ceci sera terminé. Akhmar soupire encore, mais accepte la fatalité. S'il utilise l'assaut à bon escient pour surprendre le nécromancien alors qu'il est affaibli, tout peut se terminer aussi rapidement que ça a commencé. Et Tezzeret...

Il faudrait probablement prier les dieux pour que Tezzeret ne soit pas déjà réanimé.

Akhmar a du temps à tuer. Il partirait à l'aube, peu avant l'assaut, pour ne pas éveiller les soupçons et ne pas être repéré: la dernière chose qu'il souhaite était d'être vu de nuit par les momies qui avançaient vers eux, et de signaler son arrivée à leur propriétaire. Alors, il erre, un peu désœuvré, jusqu'à la chambre du Vasilios, soucieux de voir si son état s'est amélioré. Mais il n'est plus là. Son sac non plus. Le prince serre les dents. Le con s'est barré sans eau et sans vivres. Comme si il n'avait pas autre chose à gérer qu'un Vasilios belliqueux perdu dans le désert sans rien. Mais la réalité revient vite: il n'a pas les moyens humains d'envoyer qui que ce soit le chercher, et il n'est après tout pas prisonnier, mais invité. Et il ne retrouvera pas l'Oasis par lui même, donc même la sécurité n'est pas mise en danger. C'est juste... dommage. Le prince aurait aimé que ça se passe autrement. Mais peut-être que l'écart était trop grand, et la cicatrice trop vive encore.

Il délaisse la pièce, arpente l'extérieur désert de l'Oasis, un peu décontenancé. Attendre, encore. Il a le temps, mais le temps de quoi? Il devrait se reposer, mais c'est tout bonnement impossible. Et il ne souhaite pas s'occuper de la paperasse alors que sa demeure toute entière est en danger. Alors il se promène, et fixe son objectif sur un palmier dattier particulièrement productif près de l'étang: il partira au moins le ventre plein. Une forme sombre, sur les marches, attire son regard. Tout le monde devrait être en train de se mobiliser à l'extérieur des murs, et sa soeur n'est pas là. Qui est-ce donc? Il regarde, s'approche.

Ah.

Au moins, un problème de réglé. Le Vasilios n'est pas encore parti. Mais il n'a probablement pas envie de le voir lui. Tant pis. Il se forcera, pour son propre bien. En échange, le prince abandonnera le grec pour l'anglais.

"Content de voir que vous êtes encore là. J'ai eu peur que vous soyez reparti sans prendre de quoi tenir lors du trajet."

Tranquille, il s'assied. Il a envie de fumer. Dégaine sa pipe de la pochette en cuir qui pend à sa ceinture, se demande quoi mettre dedans, et écoute la voix de la raison qui lui souffle de ne mettre que du tabac. Akhmar l'allume, tranquille, et ne dit rien. Il n'a pas envie de provoquer. Pas de se battre, non plus. Il a autre chose à faire.

"Si vous nous quittez, passez plutôt par la porte nord. On s'attend à des combats au sud, à l'aube. Et... il y a un robinet, de ce coté là. Des dattiers, aussi. Vous devriez avoir de quoi voir venir, au moins jusqu'à Al Fayyum. Après, ce sera plus simple."

Il n'essaye même pas de le retenir pour discuter. Il a abandonné, et il ne veut pas le forcer à quoi que ce soit. Au lieu de ça, il fait des ronds de fumée qui s'envolent dans la nuit trop tranquille. Il y a des blessures qui ne se pansent pas, et ça, il peut le comprendre.

Kafran a vraiment tout foutu en l'air.





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MessageSujet: Re: The Winds Will Bring You Home ft. Akhmar   The Winds Will Bring You Home ft. Akhmar EmptyJeu 16 Jan - 19:39



Battement d'ailes, le croassement des grenouilles, les doux remous de l'eau coulissante, des herbes séchées balayées par la brise chaude, alors qu'au loin, l’œil blafard de la lune, maladive, trônait au dessus des dunes en souveraine noctambule. Accalmie irréelle, que lui, d'être là, au beau milieu du nid des mages sableux. Ennemis, rivaux naturels. Comme inscrit dans leurs gênes, que de se faire la guerre, durant des siècles et des siècles. Il les connaissaient, les légendes.

L'enlèvement de la princesse Cassiopée, la bataille de Chypre et celle d'Elpida. Le soulèvement de la Reine Enya, l'ingéniosité machiavélique du Roi Mahabir et peut-être encore, bien avant eux, lors du Déclin Primitif, la guerre qui opposa les Dieux Latinos-Grecs aux Égyptiens. Ce n'était pas un hasard. Jamais. Et même si dans un coin de sa psyché, Arkhas le savait pertinemment, l'avouer aurait été faire preuve de faiblesse. Le sang. Le sang est porteur de vérité, d'histoire.

Et il avait sa propre volonté. Comme celui d'arrêter le temps au beau milieu du chaos qui rongeait ses entrailles. Là. Âme solitaire, depuis si longtemps, dont la curiosité morbide l'avait fait venir jusque dans l'antre de l'ennemi. Et lorsque les bruits de pas dans son dos réveille son ouïe féline, la cigarette reste figée entre ses doigts, mais le corps, lui, se redresse d'une unique et même poussée. Vive.

Et la vision des orbes brunes s'illuminent de flammes, trop longtemps restées inertes. Elles détaillent la silhouette qui s'approche, à l'élégance orientale. Un nid de tresses tombant sur de larges épaules basanées, le plastron de cuir couvrait son torse puissant, haut, pareil à une muraille vertigineuse. Figure antique, de ses guerriers armés de cimeterres parcourant les hauteurs de forteresse perchée dans les sables dorés. L'armoirie des Al Sahaad comme broche le fait tiquer, contrairement au signe indistinct, sur l'armure souple qu'il relève du coin de l’œil.

« Plume d'autruche. »

Trop tard. Les mots sont sortis d'eux-mêmes, comme une poussée, avant de s'en rendre compte, d'une expression dubitative. Pourquoi une foutue plume d'autruche ? Bizarrerie qu'il efface avant que les orbes brunes n'interceptent les siennes. Nuit et eaux boueuses qui s'affrontent d'une joute silencieuse.

L'autre, était content. Content. Et dans sa mémoire fragile, le Vasilios tenta de se remémorer ses derniers éclats de rires. Chose qui fit s'accentuer les démons nichés au fin fond de ses prunelles vibrantes de flammes sourdes, criantes de vérités trop longtemps restées oubliées. Il s'éloigne, un peu, de dos - là où les rayons lunaires se portent sur les muscles souples, félins, peinturés de contes noirs - histoire de rayer le visage de l'hôte des lieux, qu'il reconnaît, peu à peu et dont l'accent grec médiocre perce le voile obscure de ses pensées.

Puis dans une bouffée de fumée, sa voix s'élève.

« Autant t'prévenir d'suite. J'suis pas là pour des foutues raisons géopoliticomerdique. J'en ai rien à battre d'tout ça. Et si t'étais pas au courant, y'a plus grand monde encore vivant d'mon sang pour discuter de toutes ces merdes. En fait, j'suis l'seul vivant. Mais il est vrai qu'voir ta foutue Oasis mise à feu et à sang m'aurait pt'être un peu soulagé. »

Un peu. Les mots étaient faibles. À des années lumières de la vérité. Mais après tout, quelle importance ? Ce n'était pas comme si les macchabées noyés allaient surgir de leurs gouffres océaniques pour tenter d'établir des faits occultés.

« Mais t'ma accueillis. L'hospitalité, c'est important, pour nous. »

Chose qu'il admet à demi-mots, de dos, avec une voix presque effacée, bien plus basse qu'à l'accoutumée. Sûrement de la gêne, une certaine pudeur, avec tout ce qui concerne les émois qui bat sous la carne fracassée. Bien vite chassé lorsque son museau curieux se tend à nouveau vers lui, prunelles brillantes, comme fascinée à l'entente d'une futur rixe.

« Un combat, quel combat ? »

Ici, ils étaient dans un coin paumé et toute trace de l'Oasis n'était que légende, mystère, les cartes avaient depuis longtemps rayés la localisation de celle-ci, car chez les mortels, elle n'existait pas.

À moins que...

La cigarette clouée au bord des lippes, son regard se porte sur l'horizon, plus haut, sur les dunes, qui comme une cuvette, protègent l'Oasis.

« Par hasard, ça aurait pas un rapport avec des p'tains d'morts vivants ? »

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MessageSujet: Re: The Winds Will Bring You Home ft. Akhmar   The Winds Will Bring You Home ft. Akhmar EmptyVen 17 Jan - 16:22

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Lorsqu'un jour le peuple veut vivre, force est pour le destin de répondre,
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L'autre ne lui saute pas directement au visage. C'est plutôt une bonne nouvelle. Il ne bouge même pas vraiment, se contente de le regarder au travers des éclats de lune. Le regard est rendu, empreint d'une fausse tranquillité. Akhmar est anxieux, mais ne le montre pas. S'il est ambitieux dans son approche diplomatique, il n'est pas sot pour autant. Toute faiblesse, il le craint, sera exploitée sans vergogne, alors il se contente de continuer à fumer, dans un bruit glougloutant de pipe à eau portative qui sent certes le tabac, mais aussi un peu la pomme, saveur choisie au hasard et qu'il regrette déjà. La situation est étrange. Son père l'aurait gérée dans un bain de sang. Lui tente les mots, et une approche bienveillante. Il sait qu'il ne faisait déjà pas consensus chez les Al-Sahaad, et se doute que ça ne risque pas de s'arranger avec le départ, sain et sauf, du Vasilios, qui lui laisserait l'opportunité de revenir avec une armée, avec des hommes, avec des armes, pour accomplir la vengeance dont il semble rêver. S'ils doivent se battre, alors ils se battront. Mais il essayera tout pour réparer ce qui a été brisé avant qu'il ne soit trop tard.

L'invité du jour tique sur la plume d'autruche, qu'il arbore en porte bonheur, coincé contre son torse, le pêne soigneusement enfilé dans sa ceinture. Akhmar la caresse du bout des doigts, se rappelle sa présence réconfortante: c'est un porte bonheur. Le signe que Shou veille sur lui, ou qu'il puisse bien être. Le signe, aussi, qu'il est mage, et qu'il est capable de veiller sur les siens. Il compte, pour lui. Et les autruches qui errent dans l'Oasis depuis son intrônisation comptent aussi.

"C'est un oiseau digne."

Il n'est pas nécessaire de s'étendre plus, d'autant qu'il imagine volontiers que son interlocuteur se fout royalement de son affection pour ces glorieuses créatures. Une autre bouffée, nouveau nuage qui se perd au dessus de l'étang. L'autre se tait, lui aussi. Un instant s'écoule. Tranquille, toujours. Mais le silence est brisé, encore, et le Vasilios affirme qu'il n'est pas là pour parler politique. Tu m'étonnes, songe Akhmar, pensif. Lui est un dirigeant. Pas l'autre. Ça se voit, dans le manque de calme, dans l'attitude bestiale, dans la rébellion perpétuelle. Il n'a pas de manières de cour, et probablement pas de formation directe dans les affaires d'état. C'est un diamant brut, sans aucun bijou dans lequel le sertir à nouveau. Pauvre homme. Akhmar compatit, mais il ne dit rien. L'injure serait bien trop forte, et couperait ce petit moment d'accalmie. Et il réalise l'étendue des dégâts. Le dernier des Vasilios. Le dernier des mages grecs. Si il disparaît, s'il ne reprend pas son territoire, s'il ne donne pas de descendance, cette lignée ne sera plus que de l'histoire ancienne. Kafran aura réussi son oeuvre. Ou qu'il soit, il doit probablement espérer que son fils terminera sa basse besogne. Perdu, père. Ton fils est peut-être un abruti. Ton fils est peut-être un raté, avec des pouvoirs de minable, et un guerrier médiocre. Il est peut-être même la plus grande déception de milliers d'années de règne. Mais il n'a pas besoin de savoir détruire pour construire des ponts. Il n'a pas besoin de semer la mort pour faire germer la vie. Il n'a pas besoin d'être lui pour être un Al Sahaad.

Akhmar se contente d'acquiescer, ne laissant rien transparaître de son trouble interne, avec un ahanement grave, qui marque l'affirmative. L'hospitalité est importante. C'est noté. Il ne l'oubliera pas. On ne peut bâtir le futur que sur des fondations connues et solides, même si pour l'instant il nécessite des murs hauts et indestructibles. L'autre parle de combat, une lueur presque mauvaise dans l’œil.


"Un vieux combat, malheureusement."

Le prince regard dans le vide, et tourne la tête, brutalement. Comment...comment l'autre sait-il pour les morts-vivants? Par quel miracle...oh. D'un coup, la lumière se fait. L'absence du dévoreur. Ce type qui débarque de n'importe ou. La voilà, l'explication.

"Je vois. C'est vous que nous attendions, alors. J'imagine que je vous doit quelques explications, même si votre présence n'est plus requise au vu de la nouvelle tournure prise par les évènements."

Akhmar se redresse un peu, regarde au loin, ferme les yeux l'espace d'une seconde, le temps de mobiliser ses mots.

"Nous avons un souci de nécromancien. D'habitude, ce n'est pas un problème, et nous avons grandement réduit la menace ces dernières années. Mais là, la quantité de momies est inhabituelle, et elle provient d'une tombe qui n'aurait pas dû être ouverte. Même le mage qui contrôle tout ceci n'a probablement pas réalisé la catastrophe qui se prépare."

Tezzeret. Une légende. Béni d'Anubis. Pratiquement immortel. Rajoutez de la nécromancie sur de la nécromancie, avec un petit zeste d'ordre inflexible et un ego insoutenable selon les légendes, et vous obtenez Tezzeret. La huitième plaie d'Égypte.

"Enfin. Je préviendrais Djehuti que l'individu que nous attendions a eu un souci, et tout rentrera dans l'ordre demain matin."

Avec ou sans dévoreur d'aube. La question ne se pose plus, de toutes façons. Après un tel choc, Akhmar ne le laissera pas combattre. Et la tombe de Tezzeret dans lequel le nécromancien s'est engagée n'est pas praticable pour un profane. Il ira, seul, et le Vasilios repartira de son coté.

Fin de l'histoire.


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MessageSujet: Re: The Winds Will Bring You Home ft. Akhmar   The Winds Will Bring You Home ft. Akhmar EmptyJeu 26 Mar - 23:53



C'est comme une blessure, qui à force de détailler les traits de l'autre, s'éveille et suppure en une litanie silencieuse. Des plaies, qui n'ont jamais réellement pris le temps de cicatriser. Mais qui depuis toujours, à force d’à coups et entrechocs ont fini par faire de la douleur un carburant. Vivre et s'épanouir dans les sanglots éteint d'un mausolée vide. Dévasté. Alors que de ses naseaux s'échappe la fumée sirupeuse, comme un taureau belliqueux crachant une bouffée d'air toxique.

Le destin se veut avoir un humour noir, aujourd'hui, que d'être le porteur sombre de ses lames pour en venir en aide à ses plus anciens et cruels ennemis naturels. Al Sahaad. En voilà, un fléau dont le monde n'a jamais pu se débarrasser. Il pouvait toujours, avec cette morgue hautaine et cette fierté mauvaise, que de refuser le lamentable sort qui les attendaient. Il suffisait seulement de rebrousser chemin, attraper son sac entre ses mains et partir, de nouveau, pour finir par se brûler les pieds dans un désert aussi ardent que vaste.

Mais c'était se mettre les Dévoreurs à dos. Et un travail bâclé, refusé, était synonyme de mort. Un rire cynique lui échappa à cette pensée, brisant le silence de nouveau installé entre leurs deux silhouettes distantes. Comme une folie étrange, qui naît dans le jais de ses prunelles. Mourir, c'était un peu ça, chaque jour. Se rapprocher, lentement mais sûrement du gouffre qui puisait en sa psyché damnée.

« C'est putain d'risible. »

Qu'il lâche dans une énième bouffée de fumée. La rancœur à d'ores et déjà fait son travail depuis des lustres. La haine a creusé son poison venimeux jusque dans le feu de ses veines et sa fierté, solaire, éclatante, comme un brasier ravageur est plus forte que tout. Le nez se retrousse à la façon de ses félins sur le point de bondir, alors que les muscles souples se lèvent et se déploient du sol pour faire quelques pas, plus loin. Loin de lui.

Le destin. Cette foutue épée au dessus de son crâne, n'as-t-elle donc jamais cessé de jouer avec lui ? À transformer les mirages en rêves échoués et les cauchemars en réalité palpable. La cigarette écrasée dans le creux de sa paume, le poing fermé, qui s'ouvre, sur une nuée de cendres froides.

« Tu t'attends à c'que j'me casse, c'est ça ? »

C'était la réalité. Leur réalité. Après tout. Les siens avait massacrés les siens. Et aujourd'hui, ils étaient là. Si proches par le tracé de leurs ancêtres et à la fois, comme deux étrangers qui se toisent du regard de différentes murailles. Sentinelles de leurs lourds passés, portant en eux le fléau des actes.

Sa voix, ce murmure vagabond, grave et bas, qui s'échaude, lentement mais sûrement. Et bientôt, son profil, qui s'entrechoque au sien. La ligne sombre de cette mâchoire serrée qui se contracte. Le feu qui hurle dans l'abysse de ses pupilles.

Et la colère. Cette mélasse traîtresse qui le ronge depuis les affres du commencement. Ces réminiscences amères, coincée, là, comme une boule de nerfs dans le puits de ses mémoires.

« T'as raison. »

Vérité qui éclate. S'insurge, telle les braises enflammées qui suppure dans ses veines.

Silhouette féline qui s'approche, le pas souple franchis les limites, les repoussent, les éclatent, jusqu'à ce que ses orbes ne défient les siennes. Comme une envie de mordre, de déchiqueter, d'arracher, de détruire.

« J'resterais pas. »

Aux enfers les serments.

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